Lewis Hamilton a pris à partie Pirelli pour la conception de ses pneus ces dernières saisons. Le Britannique souhaite que l'accent soit mis sur la course et non sur la gestion des pneumatiques à l'avenir.
Le Britannique est sorti de son silence après le Grand Prix d'Espagne. Pour Lewis Hamilton, Pirelli doit travailler plus les prochaines années pour offrir plus de spectacle en course, et plus de plaisir pour les pilotes. La gestion des pneus, ça va deux minutes, mais ça ne convient finalement à personne.
Le pilote Mercedes vient de remporter à Barcelone, sa quatrième victoire de la saison. Mais il a surtout admis que gérer ses pneus tout au long de la course, ne plaît ni aux pilotes ni aux fans.
"Nous devons vraiment mettre la pression sur Pirelli pour l'avenir", a-t-il déclaré. "Malheureusement, ils n'ont pas fait un excellent travail avec les pneumatiques l'an dernière, lorsqu'il s'agissait de développer le pneu 2020. Nous avons même donc dû revenir à celui de 2019 cette saison."
Pirelli avait développé un pneu 2020 basé sur la lettre cible de la FIA qui spécifie les critères qu'un pneu doit respecter. Malheureusement, après étude des écuries et des pilotes, le nouveau pneumatique n'a pas donné satisfaction malgré les efforts du fabricant afin d'être conforme aux critères de la lettre cible.
"Je ne pense pas que ce soit ce que veulent les fans."
La F1 a donc décidé de conserver les trains de pneus de l'an dernier. Une décision qui englobe également la saison 2021. Pirelli sera sous pression pour concevoir ses pneus de 2022, à une période où la nouvelle règlementation sur les monoplaces entrera en vigueur.
"Avant, lorsqu'ils - les membres de la FIA - rédigeaient la lettre cible, les pilotes ne faisaient pas partie de la discussion", a ajouté le sextuple champion du monde. "C'est pour cette raison que je suis allé l'année dernière au meeting de Paris, en tant que représentant des pilotes. Nous voulons les aider à s'assurer qu'ils fixent correctement la lettre cible. Cela n'avait pas été fait correctement depuis longtemps."
À chaque Grand Prix, c'est toujours la même chose. Les pilotes conduisent rarement à la limite par peur de détruire leurs pneus. Soit les pneumatiques se dégradent parce qu'un pilote est trop proche d'un autre, soit parce qu'il n'ira pas assez loin avec ce train de pneus en course.
Le meilleur exemple de cette nouvelle saison ? Le Grand Prix de Grande-Bretagne où Hamilton, Bottas et Sainz ont crevé dans les derniers tours de la course.
En Espagne, on aurait pu croire à un bis repetita avec les fortes chaleurs annoncées. Même Lewis Hamilton pourtant en tête, s'est mis à gérer son rythme dès le début de la course. Une gestion qui a eu le don d'énerver Max Verstappen, dont les pneumatiques se portent mieux que ceux des Mercedes.
"(Pirelli) ne pourra probablement pas le faire pour l'année prochaine, mais pour 2022, nous avons besoin d'un meilleur pneu, avec plus d'adhérence, une meilleure sécurité et qui permet de nous rapprocher pour donner aux fans une meilleure course."
"En ce moment, nous sommes dans la gestion. Et je ne pense pas que ce soit ce que veulent les fans. Ce n'est pas ce que veut un pilote de course : devoir le gérer derrière une voiture, être plusieurs secondes derrière un autre pilote car les pneus ne sont pas assez bons."
"Et nous voulons donc aider Pirelli à fabriquer un meilleur pneu, s'ils le peuvent, et c'est la question du moment," a conclu Lewis Hamilton.
L'enjeu de 2022 réside dans la faculté du fabricant de pneus à enfin trouver une solution en faveur des dépassements. Parce que la F1 version distanciation physique, c'est ennuyant.