Toyota C-HR PHEV (2024)
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Pour la première fois dans sa jeune carrière, le Toyota C-HR se décline désormais en hybride rechargeable. Une mécanique PHEV inaugurée par la nouvelle Prius, qui promet une autonomie 100% électrique plus importante que les hybrides classiques largement éprouvées par la marque, mais aussi un agrément de conduite amélioré et une consommation maîtrisée. Mais est-ce suffisant pour justifier son écart de prix ? Réponse dans notre essai.
Lors de son lancement en 2016, le Toyota C-HR avait fait grand bruit. Si au départ son succès n'était pas garanti, il a rapidement su s'imposer comme une référence sur le marché des SUV compacts. Un segment qui, à l'époque, n'était pas autant concurrentiel qu'aujourd'hui.
Pour y parvenir, Toyota avait fait le pari d'un design original, loin des standards. Une stratégie payante puisque la majorité des clients ont acheté le C-HR pour son style audacieux, ses lignes acérées, mais pas que ! Sa motorisation hybride simple a aussi conquis les prospects, au moment où le diesel dominait encore les ventes sur le marché. Résultat, 110.000 exemplaires ont été vendus en France. Un exploit dont la firme nipponne peut se vanter !
Avec cette nouvelle version hybride rechargeable, le constructeur mise sur une répartition des ventes de 80 - 20 entre les HEV (140 ch, 200 ch et 200 ch quatre roues motrices) et le PHEV. Une motorisation qui s'adresse plutôt aux entreprises, notamment grâce à une fiscalité encore avantageuse. Mais Toyota veut aussi en vendre à ses clients particuliers, qui restent réticents à l'idée de passer au tout électrique.
Séduisant et sportif : le nouveau Toyota C-HR ne déroge pas à la règle
Comme à l'accoutumée, les designers de chez Toyota ont mis le paquet à l'extérieur. Il suffisait d'entendre comment la marque présentait son nouveau C-HR (pour "Coupé High Rider"), usant d'un champ lexical fort afin de provoquer des émotions. Un design "sensuel", "un concept car sur la route" et une silhouette de "coupé fastback", que l'on ne peut que saluer !
Si la forme globale ne s'éloigne pas tellement de la première mouture, les évolutions esthétiques sont bien présentes. Impossible de les confondre ! Le nouveau C-HR, plus court de 3 cm (4,36 m) et plus large de 3 cm (1,83 m), arbore désormais une allure plus trapue tout en conservant un aspect extérieur soigné et moderne.
La face avant gagne en caractère en reprenant les nouveaux codes esthétiques de la marque initiés par la Prius. Feux en forme de C qui se prolongent vers le bouclier, ou encore un capot au nez plongeant. L'ensemble se montre harmonieux et participe au dessin sportif du SUV compact.
L'arrière n'est pas en reste. Il faut dire que ce nouveau C-HR en impose avec son long bandeau lumineux qui intègre un logo rétro-éclairé "Toyota C-HR" au centre, ses épaules marquées et ses arêtes saillantes. On retrouve toujours une ceinture de caisse haute, accentuée par sa teinte bi-ton.
En revanche, la surface des vitres arrière reste limitée pour les passagers qui se sentiront un peu à l'étroit. À noter que le modèle dispose de poignées affleurantes.
Intérieur soigné, et plus habitable ?
À bord, pas de grosse révolution pour le nouveau C-HR. Le tableau de bord s'étend jusqu'aux panneaux de portes, enveloppant ainsi le conducteur et son passager. Cette disposition met en valeur l'éclairage d'ambiance à bord, qui peut être personnalisé ou adaptatif. Les couleurs changent en fonction de l'heure du jour avec des teintes plus froides le matin et plus chaudes le soir.
L'éclairage des portières assure également une sécurité accrue en signalant les ouvertures potentiellement dangereuses, telles que la présence d'un cycliste, d'un piéton ou d'un autre véhicule. Le poste de conduite est orienté vers le conducteur, facilitant ainsi la lecture du combiné d'instrumentation et l'accès à l'écran tactile de 12,3 pouces. CarPlay sans fil et Android Auto sont bien entendu disponibles pour une connectivité optimale.
L'écran manque tout de même de réactivité, mais aussi de couleur. L'ensemble paraît un peu sobre à notre goût. D'ailleurs, le Toyota C-HR conserve de nombreux boutons physiques, tant au niveau du volant que sur la console centrale. Mais le C-HR soigne tout de même ses finitions avec des inserts et des plastiques moussés de bonne facture. Cependant, comme c'est souvent le cas dans ce segment, les parties inférieures sont dotées de plastiques durs.
L'habitabilité à l'arrière ne connaît malheureusement pas d'amélioration et reste limitée pour les passagers de plus d'1,75 m. On peut quand même compter sur une garde au toit généreuse grâce au toit panoramique. Côté coffre, le C-HR PHEV perd 50 litres de capacité par rapport aux versions hybrides simples avec 310 litres.
Au volant du nouveau Toyota C-HR PHEV (2024)
Habitués à une mise en route silencieuse, on prend la route en direction des hauteurs de Marseille. L'occasion de se familiariser avec la mécanique du SUV compact.
Sous le capot, le Toyota C-HR PHEV dispose d'un généreux bloc 4-cylindres 2.0 litres de 152 ch. Le moteur électrique de 163 ch est alimenté par une batterie de 13,6 kWh logée dans le plancher, au niveau du réservoir. En cumulé, la puissance délivrée aux roues avant affiche 223 ch. Le couple est de 208 Nm. En théorie, Toyota annonce une autonomie électrique de 66 km.
Un ensemble qui promet de belles performances. Un 0 à 100 km/h expédié en 7,4 secondes, et surtout des relances franches. Dans les petits lacets de l'arrière-pays, le C-HR se montre presque sportif ! Il est particulièrement plaisant à emmener, et même fun en courbe. Le passage du bloc électrique au thermique est imperceptible, et participe à la douceur de conduite.
Mais c'est en haussant le rythme que le moteur essence se montre plus, même trop, présent dans l'habitacle. La raison ? La boîte CVT, bien connue dans le groupe, qui demande toujours un temps d'adaptation. Cette transmission à variation continue fait monter en régime le 2.0 litres, le rendant présent dans l'habitacle. Cela reste tout de même moins flagrant que sur le RAV4 que nous avions essayé.
Le crossover se montre docile à tous les niveaux, notamment avec une direction souple et précise. Malgré l'ajout d'une batterie plus grosse, la prise de masse est contenue par rapport aux versions hybrides. Sur la balance, le C-HR PHEV affiche 1.650 kg, soit un surpoids de 180 kg. Pas de quoi surprendre à l'amorce d'un virage. Il reste stable et limite la prise de roulis.
Pour assurer une bonne tenue de route, le modèle peut compter sur des suspensions inédites fournies par ZF. Que ce soit à basse ou à haute vitesse, le C-HR affiche un bon compromis entre confort et fermeté. Le système de freinage a quant à lui été élaboré spécifiquement pour cette version PHEV.
Cette nouvelle mouture inaugure une fonction, « Predictive Efficient Drive », directement liée à la navigation. Grâce à la géolocalisation, le C-HR optimise l’utilisation de la batterie en analysant l’itinéraire prévu.
Le SUV est donc capable de basculer automatiquement entre les modes électrique et hybride. Il est bien entendu possible de jouer avec les modes, en forçant sur la batterie. Dans ce cas, le C-HR hybride rechargeable est capable de rouler plus 50 km en mode "zéro émission" sans problème. Une valeur proche des chiffres annoncés par la marque.
Pour maximiser les économies d'énergie, le crossover bénéficie du système baptisé "one pedal feeling" par la marque. Grâce aux palettes, il est possible de gérer le freinage régénératif selon trois niveaux. Une technologie permettant de conduire, presque, à une seule pédale.
Consommation et prix du Toyota C-HR PHEV
Sur notre trajet d'environ 100 kilomètres, l'instrumentation de notre Toyota C-HR hybride rechargeable affiche un taux de conduite de plus de 90% en électrique (donc 90 km en silence). La consommation moyenne s'établit à 12,5 kWh, et seulement 2,4 litres pour le bloc thermique. Vraiment intéressant !
Notons qu'il restait 5% dans la batterie. Si celle-ci est vide, la consommation augmentera significativement.
Le Toyota C-HR PHEV peut être rechargé exclusivement sur courant alternatif. Il demande 8 heures sur une prise domestique, ou 2h30 sur une prise renforcée.
À LIRE AUSSI : Voici les prix du nouveau Toyota C-HR (2024)
Au chapitre des tarifs, le Toyota C-HR PHEV (2024) se négocie à partir de 44.900 euros. Un surcoût de 10.000 euros par rapport à la version hybride 140 ch. Notre version d'essai, dotée de la finition Collection haut de gamme, demande 53.000 euros.
Notre verdict sur le nouveau Toyota C-HR hybride rechargeable
Toujours muni d'une robe atypique, différente des autres SUV compacts du marché, le Toyota C-HR devrait plaire aux clients déjà possesseurs de la première génération. Mais on ne doute pas que de nouveaux acheteurs seront également séduits. Le style étant l'argument premier des ventes de la version de 2016.
Pour se mettre à la page, Toyota décline son modèle phare en une inédite variante PHEV. Un pari qui devrait là aussi être payant, grâce à une mécanique particulièrement bien étudiée. La gestion entre l'électrique et le bloc thermique s'avère efficace.
Reste quelques lacunes comme l'habitacle, toujours austère et légèrement en retrait de la concurrence. La connectivité n'est également pas encore au rendez-vous. Dommage. Il est également nécessaire de prendre en compte l'écart de prix entre les hybrides simples et cette PHEV, qui demeure néanmoins plus agréable à la conduite, mais aussi plus fun et plus économe.