Pour cette deuxième course de la saison, les rapports de force au sein du paddock commencent peu à peu à s'établir. Lewis Hamilton sans partage, Lando Norris la confirmation, voici notre relevé de notes du Grand Prix de Styrie.
Évidemment moins spectaculaire que la première course à Spielberg, ce deuxième rendez-vous de la saison nous a fait quelque peu redescendre de notre nuage. Pourtant dès le premier tour, la course s'est envenimée avec l'abandon succinct des deux Ferrari. Le doublé Mercedes, Lando Norris en feu lors des deux derniers tours, la remontada de Sergio Perez, voici notre relevé de notes du premier Grand Prix de Styrie de l'histoire.
Les bons élèves
Mercedes, le premier doublé de la saison
Voir Mercedes aux deux premières places du classement n'est une surprise pour personne. Après la victoire de Valtteri Bottas la semaine dernière, c'est au tour de Lewis Hamilton de prendre les commandes. Au terme d'une séance de qualifications dantesque, le Britannique a signé la pole. Une première place qu'il ne lâchera qu'au jeu des arrêts aux stands. Serein, jamais inquiété, le sextuple champion du monde s'impose pour la 85e fois de sa carrière pour ce deuxième rendez-vous à Spielberg. Cerise sur le gâteau, Valtteri Bottas, qui vient de prolonger avec Mercedes, s'est joué de Max Verstappen dans un duel haletant (voir la tweet en dessous) pour arracher le premier doublé de la saison pour l'écurie allemande. Au classement constructeur, elle possède déjà plus de 40 points d'avance sur son plus proche adversaire, McLaren…
EPIC wheel-to-wheel racing 👀 ⚔️@ValtteriBottas and @Max33Verstappen fight for P2 in the closing stages of the Styrian Grand Prix on Sunday #AustrianGP 🇦🇹 #F1 pic.twitter.com/FsYFVBAwC8
— Formula 1 (@F1) July 12, 2020
Lando Norris, la confirmation
Alors que Carlos Sainz avait signé 24h plus tôt la meilleure qualification de sa carrière, c'est bien le jeune Britannique qui s'est distingué lors de ce Grand Prix. Après son podium la semaine dernière, Lando Norris a sorti le grand jeu dimanche, et surtout deux derniers tours de folie. D'abord, il s'est joué de Daniel Ricciardo et Lance Stroll, tout deux à la bataille pour la sixième place. Mais il a surtout fondu sur Sergio Perez, dont le contact avec Alexander Albon a arraché une partie de son aileron avant, pour décrocher une cinquième place magnifique, dans le dernier virage. Décidément, le moteur Renault a de la ressource, même en fin de course. Le Britannique avait décroché le meilleur tour en course et la troisième place quelques jours plus tôt, cette fois-ci, il s'est joué de trois pilotes et s'installe au troisième rang d'un classement pilote totalement chamboulé. Une vraie masterclass.
Mais quelle masterclass de Lando Norris lors des deux derniers tours 😍
P8 —> P5 ! Flying Lap 💥#F1 #AustrianGP
pic.twitter.com/an7f6JF4gF— The Rapid Cars (@therapidcars) July 13, 2020
Sergio Perez, la remontada
En difficulté avec sa Racing Point lors de pluvieuses qualifications la veille, le Mexicain a joué des coudes tout au long de la course. Et s'il n'avait pas tassé Alexander Albon (Red Bull) au virage 6, le même endroit où le Thaïlandais est parti en tête-à-queue la semaine dernière après un contact avec Hamilton, Sergio Perez aurait pu décrocher un podium qu'il attend depuis de longues années. Dix-septième sur la grille de départ, il termine en cinquième positon, un poil de cheveux devant son coéquipier Lance Stroll et la Renault de Daniel Ricciardo.
Drama on the penultimate lap as Alex Albon and Sergio Perez collide in their battle for P4 💥
Sparking a chain reaction that produced a wild finish to the Styrian Grand Prix on Sunday 😮#AustrianGP 🇦🇹 #F1 pic.twitter.com/pLQLvAnenc
— Formula 1 (@F1) July 13, 2020
On en attendait plus
Ocon et Gasly, même galère
Très à l'aise sous la pluie, les deux Normands se sont distingués par leur magnifique cinquième et septième place décrochée samedi. Dimanche, tous les espoirs étaient permis, surtout pour la Renault d'Esteban Ocon, pour sa deuxième course seulement depuis son retour en F1. Malheureusement, le Français a été rapidement contraint à l'abandon pour des problèmes de refroidissement, les mêmes qu'avaient connu Daniel Ricciardo, une semaine plus tôt.
Pour Pierre Gasly (Alpha Tauri), la course a ressemblé à un véritable calvaire. Le Français s'est d'abord fait tassé par Daniel Ricciardo, à la sortie du virage 1, avant de dégringoler au classement au fil de la course. Sa monoplace n'a su suivre le rythme de ses concurrents, et le Normand termine seulement quinzième, juste devant les Williams reléguées à deux tours du vainqueur.
Russell, la onzième place en qualifications n'aura pas servi à grand chose…
Formidable, héroïque, intrépide.… On pourrait qualifier la performance du samedi sous la pluie de George Russell de tous les adjectifs. Le Britannique vit des moments difficiles avec Williams, souvent bien loin d'un top 10 qu'il désire tant. Mais cette fois-ci, le néo champion d'Esport a voulu inverser la tendance, et de quelle manière ! Samedi, le Britannique décroche une magnifique onzième place en qualifications. Une place qu'il n'a sur garder que deux tours, avant de taper tout droit au virage 5 et 6… Russell terminera la course en seizième position, tout de même devant son coéquipier Nicholas Latifi.
Les cancres du week-end
Leclerc et Ferrari…
Des erreurs, Ferrari en commet à la pelle chaque année. Mais en 2020, on a l'impression que la Scuderia va être abonné à cette catégorie. Après des qualifications conclues à la dixième et onzième place, la course n'aura duré que 3 virages pour les rouges. Le remake du Brésil a bien eu lieu. Sur une manoeuvre pour le moins suicidaire, Charles Leclerc a littéralement arraché l'aileron arrière de son coéquipier Sebastian Vettel, ainsi que son fond plat. Résultat des courses, l'Allemand abandonnera aussitôt, avant que le Monégasque suive la marche quelques tours après. Une faute de jeunesse pourrait-on, que Leclerc assumera immédiatement devant la presse : "C’est clairement de ma faute. J’ai fait le con, je ne peux qu’assumer." Ferrari a bel et bien signé son premier doublé du week-end, pas celui que les tifosi espéraient. L'écurie italienne est cinquième au classement constructeur, Vettel quinzième, avec un petit point au compteur…
Le spectacle…
On savait qu'il ne fallait pas s'habituer à tant de spectacle après une première course de ce standing là… Il faut dire que tout y était passé : des abandons, des safetys cars, des dépassements et des rebondissements… Cette deuxième course sur le Red Bull Ring a été tout de même plus calme, un certain retour à la réalité. Tout s'est emballé dans les derniers tours, mais entre temps, près 60 tours se sont écoulés dans le plus grand des calmes, ou presque. La troisième course en autant de week-end sur le Hungaroring près de Budapest devrait nous réserver son lot de surprise. C'est du moins ce qu'on espère pour un relevé de notes plus pimenté que celui du Grand Prix de Styrie.