Toyota GR Yaris (2024)
Toyota a relevé le défi d’améliorer un modèle déjà exceptionnel. Sur route comme sur circuit, la GR Yaris continue d’offrir des sensations uniques en héritant des légendaires autos de rallye.
Les +
- Plaisir de conduite
- Efficacité
Les -
- Prix avec malus
-
Style
-
Habitacle
-
Technologies
-
Performances
-
Au volant
Quatre ans après sa sortie, la Toyota GR Yaris passe par la case restylage. Mais pas question de simplement revoir son style, la marque japonaise a décidé de faire évoluer techniquement son petit joujou. Puissance à la hausse, châssis retravaillé ou encore introduction d'une boîte automatique, la bombinette se bonifie à tous les niveaux. Prise en main sur route, et sur circuit !
Sommaire
Qu'il semble loin le temps des petites sportives survitaminées qui inondaient le marché. Celles qui donnent le sourire au démarrage et à chaque virage… À l'heure où la grande majorité des constructeurs ont (malheureusement) abandonné le segment en se tournant vers les SUV, Toyota s'adresse aux véritables passionnés et lance en 2020 la GR Yaris.
Rapidement, tout le monde succombe au charme de cette citadine gonflée aux hormones. Même Toyota n'espérait pas un tel succès. En France, le constructeur prévoyait de vendre 56 exemplaires par an. C'est finalement plus de 1.000 unités qui ont trouvé preneur (près de 18.000 modèles écoulés en Europe). Un succès inespéré à l’ère des restrictions environnementales !
Mais au-delà des chiffres, la Toyota GR Yaris s'est imposée comme l'ultime petite sportive. Une véritable référence dans la catégorie, qui sans aucun doute marque l'Histoire de l'automobile. Avec son petit bloc surpuissant, sa transmission intégrale et son châssis soigné à la perfection, la nippone nous ferait presque oublier les légendaires GTI…
Une charmante petite sportive
Pour ce millésime 2024, la Toyota GR Yaris se devait de conserver son ADN. Pas question donc de changer radicalement le design si envoûtant de cette petite sportive. Les ingénieurs chevronnés de chez Gazoo Racing ont choisi d'apporter de légères modifications pour optimiser le comportement.
On retrouve donc toujours une carrosserie 3 portes, des ailes généreusement musclées et un empattement court. Une Yaris sous stéroïdes après tout ! Esthétiquement, les évolutions se concentrent sur une calandre plus solide pour protéger le radiateur. Le bouclier avant a été redessiné afin de favoriser le refroidissement, mais aussi de faciliter les réparations en compétition.
À l’arrière, les feux s’étendent désormais sur la partie centrale, intégrant le 3e stop et les feux de recul. Les deux sorties d'échappement ont quant à elles été légèrement agrandies. C'est tout et à vrai dire, ça suffit !
Un habitacle dédié au pilotage
À l’intérieur, Toyota a revu quelques éléments pour répondre aux critiques sur la position de conduite. Le siège est abaissé de 25 mm et le rétroviseur intérieur repositionné pour améliorer la visibilité.
Le tableau de bord, spécifiquement conçu pour cette version, arbore un design angulaire inspiré des voitures de rallye des années 80. L'habitacle est dénué de tout gadget superflu, laissant place au pilotage et au plaisir de conduite.
La sportive intègre tout de même une instrumentation numérique de 12,3 pouces et un écran multimédia plus ergonomique. Compatible CarPlay et Android Auto, l'interface centrale reste loin des standards actuels. Mais pas de panique, elle saura vous guider vers les routes de col les plus proches…
280 ch sous le capot et une nouvelle boîte automatique
Sous le capot, Toyota pousse le bloc 3-cylindres 1.6 litre à 280 ch et 390 Nm de couple, contre 261 ch auparavant. Ce gain de puissance a été obtenu grâce à une augmentation de la pression du turbo.
Surtout, la grosse nouveauté réside dans la transmission. Alors que la première génération n'était que en boîte manuelle, la Toyota GR Yaris est désormais disponible avec une boîte à convertisseur de 8 rapports.
Côté châssis, la rigidité a été améliorée avec plus de points de soudure et de colle. La suspension a été raffermie (+28 % à l’avant, +11 % à l’arrière) et les amortisseurs RW ont été retravaillés. Lors de ces essais presse, les ingénieurs venus directement du Japon expliquent avoir poussé la mécanique dans ses retranchements (et donc un peu de casse) afin de proposer une auto plus sûre, et nettement meilleure.
Afin de rendre la sportive plus permissive, la gestion de la transmission intégrale évolue. Les modes de conduite offrent des répartitions de puissance ajustées, avec une nouvelle option "Gravel" et un mode "Track" capable de transformer temporairement la Yaris en propulsion (30/70).
Au volant de la Toyota GR Yaris (2024 ) : du fun et un plaisir de conduite pur
C'est dans l'arrière-pays lyonnais que Toyota Gazoo Racing nous a convié. Un terrain de jeu idéal avec d'abord une boucle routière à travers les Alpes. Départ en douceur le temps de laisser chauffer la mécanique.
Sans surprise et comme sur la première version, le 3-cylindres manque cruellement de voix. On peut toutefois activer un système Active Sound (en fouillant dans les menus) pour ressentir un peu plus de choses…
Dès les premiers kilomètres, la Toyota GR Yaris 2025 affiche une direction remarquablement précise. Le levier de la boîte manuelle aux débattements courts et fermes apportent de vraies sensations mécaniques, devenues rares. La suspension recalibrée adopte une fermeté perceptible, idéale pour ressentir la route. Elle conserve tout de même une certaine souplesse pour absorber les irrégularités.
Sous le capot, le 3-cylindres turbo produit une puissance légèrement augmentée, permettant un 0 à 100 km/h en 5,2 secondes. Pas extrême comme évolution, mais le bloc se montre plus généreux à bas régime, mais aussi dans les tours. Il faut dire qu'avec 280 ch dans une auto de 1.280 kg, la GR Yaris avale les virages avec une facilité déconcertante. Elle se montre stable et joueuse, quelques fois légèrement sous-vireuse.
Passons à l'intrigante boîte automatique, qui peut être gérée via les palettes et depuis le levier (+ vers le bas). En mode Sport, ses changements de rapport sont instantanés à la montée, et assez bien gérés lors des freinages. Attention en revanche à ne pas rétrograder une vitesse trop haut dans les tours : une sécurité intervient pour protéger la mécanique.
Cette transmission s’avère idéale pour les cols de montagne ou les trajets urbains pour une expérience fluide et intuitive. Elle complète parfaitement la boîte manuelle pour ceux qui recherchent plus de praticité sans sacrifier les performances.
Redoutable aussi sur circuit
Direction ensuite le circuit du Laquais. Un tracé exigeant de 3 km avec des virages techniques et son dénivelé. Grâce à ses pneus Michelin Pilot Sport 4S, la tenue de route est bluffante. L'auto reste scotchée au bitume même dans les enchaînements rapides. Une fois les pneus à température, la GR Yaris révèle une stabilité impressionnante, bien qu’un brin trop verrouillée.
En mode Track, conçu pour équilibrer les transferts de couple entre les essieux, cette nouvelle Toyota GR Yaris se montre plus neutre que sa devancière. L’arrière pivote moins facilement, obligeant à jouer davantage avec les transferts de masse ou à recourir au frein à main pour générer de la dérive. Rassurez-vous, ça reste très fun !
Sur circuit, la nouvelle boîte automatique fait des merveilles. Rapide (300 ms annoncées), elle se montre particulièrement efficace en mode manuel, permettant d’optimiser chaque virage. Les rétrogradations sont instantanées, un atout majeur pour claquer des temps !
Des éditions Rovanperä et Ogier pour les puristes
La Toyota GR Yaris standard séduit déjà les amateurs de sportives. Mais les éditions spéciales Ogier et Rovanperä, limitées à 200 exemplaires chacune, promettent des sensations encore plus intenses. Seulement trois modèles ont été alloués à la France via un tirage au sort.
Les éditions spéciales Ogier et Rovanperä de la Toyota GR Yaris, limitées à 200 exemplaires chacune, repoussent les limites de la sportivité. L’édition Rovanperä brille par son mode Donut (répartition 50/50 %), idéal pour la glisse après désactivation temporaire de la transmission via le frein à main.
- À LIRE AUSSI : Essai Toyota C-HR PHEV (2024) : que vaut la version hybride rechargeable du SUV compact ?
L’édition Ogier introduit le mode Morizo : un embrayage central qui s’ouvre à la décélération, offrant une agilité spectaculaire grâce au pivotement de l’arrière. Ces configurations exclusives subliment l’expérience de conduite.
La Toyota GR Yaris 2024 s’affirme un peu plus comme une référence dans le monde désertique des petites sportives modernes. Entre les routes sinueuses de l’arrière-pays lyonnais et le circuit technique du Laquais, cette nouvelle version peaufine son ADN tout en intégrant une boîte automatique inédite.
Verdict et prix de la Toyota GR Yaris 2024
La Toyota GR Yaris reste sans réelle concurrence sur le marché. La nouvelle version s'affiche à 46.300 euros (contre 37.400 euros affichés à son lancement). À cela s’ajoute un malus écologique astronomique de 60.000 euros, portant la facture finale au-delà de 100.000 euros dans tous les cas. Une barrière tarifaire qui risque de refroidir de nombreux acheteurs. Mais la passion n'a pas de prix !
Malgré ces obstacles, la Toyota GR Yaris continue de séduire. La marque japonaise a su relever le défi de l’améliorer, alors qu’elle semblait déjà atteindre la perfection. Véritable concentré de plaisir, cette sportive est aussi bien à l’aise sur route que sur circuit, offrant des sensations rares et une conduite réjouissante. Sa cote de popularité ne faiblit pas : sur les 400 exemplaires prévus pour 2024, 310 ont déjà trouvé acquéreur. Une preuve supplémentaire que cette compacte hors normes est appelée à entrer dans la légende.
Une chose est sûre, la Toyota GR Yaris 2024 est une sportive aboutie. Entre plaisir brut sur route et efficacité chirurgicale sur circuit, le modèle . Si la boîte automatique convainc par sa polyvalence, les puristes apprécieront encore la transmission manuelle pour ses sensations mécaniques inégalées. Une sportive à deux visages, mais toujours impressionnante.
- À LIRE AUSSI : Essai Toyota Yaris Cross 130 (2024) : encore plus polyvalent, est-ce le meilleur des SUV urbains ?