On l'attendait cette saison, elle a répondu présente : Ferrari est bien de retour aux avant-postes, après deux saisons à oublier. La voiture est puissante, les pilotes l'exploitent au maximum. Mais ce que l'on attendait moins, ce sont ses problèmes de fiabilité et de stratégie, les talons d'Achille du cheval cabré cette saison. Après 13 courses, l'écurie a perdu beaucoup trop de points à cause de problèmes moteur. Red Bull a su profiter de cette brèche italienne pour s'envoler aux classements pilotes et constructeurs. Du coup, Ferrari doit-elle déjà se tourner vers 2023 ou peut-elle espérer revenir dans la course pour le titre mondial ?
La fiabilité, un problème récurrent
Sur cette première partie de saison, Ferrari perd la majeure partie de ses points sur des problèmes de fiabilité et de stratégie. Aucun des deux pilotes n'est épargné. D'abord au niveau de la fiabilité. Charles Leclerc est trahi par sa monoplace en Espagne et en Azerbaïdjan, alors qu'il était en tête dans les deux cas. Carlos Sainz subit lui aussi un problème, sur l'hydraulique à Bakou et une casse moteur en Autriche dans les derniers tours, où il voit sa voiture calcinée. Rien que sur la fiabilité, Ferrari laisse échapper près de 100 points.
La stratégie, l'autre faiblesse de Ferrari
Autre grand problème chez Ferrari : la stratégie, bancale pour ne pas dire catastrophique. D'abord à Monaco. À domicile, Leclerc est appelé aux stands alors qu'il ne devrait pas et que Ferrari est déjà occupée avec Sainz, qui plus est pour chausser des mauvais pneus. En pole position, le Monégasque terminera 4ème et l'Espagnol 2ème. Il y avait mieux à faire.
Cacophonie en Grande-Bretagne. Carlos Sainz est certes victorieux, mais le problème de stratégie avec Leclerc éclipse tout. Le Monégasque est appelé à rentrer en fin de course alors que son rythme est bon. Mais la stratégie bancale de Ferrari atteint son apothéose en Hongrie. En milieu de course les deux pilotes sont appelés à chausser des gommes dures. Un mauvais choix d'autant qu'Alonso avait montré le manque d'efficacité des pneus à flancs blancs quelques tours plus tôt. Sainz et Leclerc sont appelés à nouveau pour mettre des mediums. Mais il est trop tard… À l'arrivée, Sainz est 4ème et Leclerc 8ème.
Ces deux problèmes majeurs ont placé le patron de Ferrari, Mattia Binotto, au centre des critiques. Mais le technicien assume avoir privilégié la performance à la fiabilité. Concernant la stratégie, il assure que ce n'est pas l'un des points faibles de l'équipe cette saison. Difficile d'imaginer une réelle progression avec cette mentalité…
F1 - Fernando Alonso se confie sur ses choix de carrière
Faut-il définir une hiérarchie ?
On le sait chez Mercedes, Hamilton est le numéro 1. Chez Red Bull, c'est Verstappen le leader de l'équipe avec Pérez comme lieutenant. Mais chez Ferrari qui est numéro 1 et numéro 2 ? La Scuderia préfère ne pas établir de hiérarchie pour le moment. Mais il serait peut-être temps d'en mettre une en place. Pour une majorité de tifosi, Charles Leclerc devrait être légitimement le leader de l'écurie, de par son ancienneté mais aussi sa position au classement par rapport à Carlos Sainz. Le Monégasque est 2ème au classement pilotes avec 178 points. Tandis que son coéquipier est 5ème avec 156 points. Cette "mise en concurrence" chez Ferrari peut pousser les pilotes à s'affronter au risque d'aller au crash comme en Autriche.
Si une équipe a su profiter de tous ces problèmes, c'est bien Red Bull. L'écurie de Milton Keynes a joué sa partition à chaque Grand Prix avec une voiture très performante. Le duo Verstappen-Pérez fonctionne à merveille et sûrement que le champion du Monde en titre n'en demandait pas tant que ça à la trêve estivale. De plus, les stratégies des arrêts aux stands se font au millimètre et sont gagnantes, comme ce fut le cas en Hongrie, grâce notamment à Hannah Schmitz, la stratège de l'écurie.
À la mi-saison, Max Verstappen possède un matelas d'avance de 80 points sur Charles Leclerc. Au classement des constructeurs, Red Bull s'envole vers le titre mondial avec 97 points d'avance sur Ferrari. Difficile d'imaginer une défaillance de l'équipe autrichienne pour les neuf prochaines courses… Mais la F1 réserve toujours des surprises !