Tout juste retraité, Sebastian Vettel a marqué de son empreinte le monde de la F1. Plus de 3000 points marqués, 122 podiums et 53 victoires, ce qui fait de lui le troisième pilote le plus victorieux de la catégorie. Rien que ça !
Alors fan de Vettel (ou pas) sortez les mouchoirs, aujourd'hui on se replonge dans 10 moments qui font de lui ce pourquoi on aime le sport, un compétiteur spécial.
Précisons qu'il ne s'agit pas d'un classement mais d'une rétrospective, libre à vous de faire votre propre classement.
États-Unis 2007 : les prémisses d'un champion
Comment ne pas débuter par les premiers pas de l'Allemand dans la catégorie reine. Revenons 15 ans en arrière. Vettel, alors âgé de 19 ans, est pilote de réserve pour BMW-Sauber et s'apprête à remplacer au pied levé Robert Kubica, victime d'un terrible accident lors du Grand Prix du Canada.
Le jeune pilote se fait immédiatement remarquer en signant le 4ème et le 2ème temps lors des essais libres 1 et 3. Une impression qu'il confirme lors de la séance de qualifications avec une 7ème position sur la grille. Il se place devant des pilotes comme David Coulthard, Ralf Schumacher et Rubens Barrichello.
À Indianapolis, Vettel est victime de l'accrochage des trois pilotes et se retrouve 11ème à la fin du 1er tour. Malgré tout, l'Allemand démontre ses qualités de pilotage durant les 73 tours et termine 8ème de ce Grand Prix. Il devient alors le plus jeune pilote de l'histoire à marquer des points en Formule 1.
Il a été dépassé depuis par un certain Max Verstappen en termes de précocité. En 2015, le Néerlandais marque ses premiers points en F1 à 17 ans en Malaisie.
Italie 2008 : première victoire
Désormais pilote titulaire chez Toro Rosso, Sebastian Vettel continue de faire ses gammes en Formule 1 et rencontre ses premières difficultés. Avant Monza, 14ème manche de la saison, le pilote compte déjà 4 abandons et n'est rentré qu'à 5 reprises dans les points.
À l'époque, Toro Rosso plaçait beaucoup d'espoirs dans ce Grand Prix à domicile et on peut dire que Sebastian Vettel va faire plus que de répondre aux attentes.
Le week-end démarre sur les chapeaux de roue. Sous la pluie, le pilote Toro Rosso éclabousse les fans de son talent et signe la pole position. La première de sa carrière, après avoir signé les meilleurs chronos de Q2 et Q3. Il devient, à 21 ans, le plus jeune poleman de l'histoire. Un record qu'il détient toujours !
Au départ de la course, le pilote Allemand s'écroule sous la pression et ne passe que 49 des 53 tours en tête de la course… et termine avec plus de 10 secondes d'avance sur son premier poursuivant, Kovalainen.
"On n’a eu aucun problème de tout le Grand Prix, tout s’est bien passé. Le tour d’honneur et la cérémonie du podium ont été des moments fabuleux, je n’oublierai jamais ces images, ces sensations. C’est le plus beau jour de ma vie", déclarait-il après la course.
Sebastian Vettel signe dans le même week-end sa première pole position et sa première victoire. Des premières également pour Toro Rosso en F1. Le pilote devient le plus jeune vainqueur de Grand Prix de l'histoire avant que Verstappen ne décroche sa première victoire au Grand Prix d'Espagne en 2016, à 18 ans.
Abu Dhabi 2010 : sur le toit du monde
17ème et dernière manche de ce championnat, comme à l'accoutumée, c'est le circuit de Yas Marina qui accueille le final de la saison 2010. Une course sans enjeu pour terminer la saison ? Et bien non puisque 4 pilotes se disputent la couronne mondiale au départ du Grand Prix, une première depuis 1950.
Dans l'ordre, Fernando Alonso (246 points), Mark Webber (238 pts), Sebastian Vettel (231 pts) et Lewis Hamilton (222 pts) peuvent être champion du monde au drapeau à damier. Ces pilotes se retrouvent aux 5 premières places sur la grille. Mais c'est bien Vettel, surnommé Baby Schum, chez Red Bull, qui mène tout ce beau monde.
Après une Safety Car provoquée par Michael Schumacher, et un arrêt au stand mal anticipé, Alonso et Webber ressortent trop loin de la tête et voient le titre s'éloigner. Sebastian Vettel mène la course devant Lewis Hamilton.
Contre toute attente, après n'avoir jamais mené le championnat de toute la saison, Vettel souffle Alonso au poteau et remporte le titre suprême pour la première fois de sa carrière. L'Allemand devient le plus jeune champion du Monde de la catégorie, à seulement 23 ans.
"Je me demandais ce qui se passait. Mon ingénieur, Rocky, essayait de me donner des conseils et je me disais 'Pourquoi ce gars est-il si nerveux, nous devons être dans une sacrée bonne position !'. Puis à l’arrivée, il me dit 'ça se présente bien, nous devons attendre toutes les voitures'. Je pensais 'qu'est-ce qu'il veut dire', car je n'avais pas d’informations sur la course. Je voulais juste m'assurer de ne pas être distrait et de me concentrer sur moi-même. Ensuite, Christian (Horner) a pris la radio et m'a crié que nous étions champion du Monde".
Abu Dhabi 2012 : démonstration à Yas Marina
À trois Grands Prix de la fin de saison, la F1 se rend à Abu Dhabi pour une course qui peut être décisive dans la lutte pour le titre. Sebastian Vettel arrive en terre connue avec 13 points d'avance sur son premier poursuivant, Fernando Alonso. Si l'Allemand réalise le 3ème temps en qualifications, la FIA le contraint à partir de la voie des stands suite à un manque de carburant dans sa monoplace après la séance. Dans le même temps, l'Espagnol pointe au 6ème rang sur la grille.
Très tôt dans la course, Sebastian Vettel subit des dommages sur son aileron, notamment en tapant le panneau DRS lors d'un tour sous voiture de sécurité. Le pilote Red Bull retourne au stand et se relance en fond de grille, à la 21ème place. À partir de ce moment, le double champion du monde en titre va se montrer inarrêtable sur la piste. Pas moins de 18 places gagnées pour l'Allemand, qui finit par dépasser Jenson Button afin de monter sur le podium. De la 21ème à la 3ème place, il n'y a qu'un pas pour Sebastian Vettel qui s'assure de ne pas perdre trop de marge au championnat sur Alonso, 2ème ce jour-là.
"J’ai réalisé une course fantastique. On peut être fier de ce que nous avons accompli. La tendance est bonne, la voiture est extrêmement rapide, j’attends avec impatience les deux prochaines courses. Nous pensons très fort au championnat, c’est évidemment l’objectif."
Brésil 2012 : contre vents et marées
Rendez-vous deux courses plus tard, sur les terres d'Ayrton Senna. Au Brésil, Vettel vise un troisième titre mondial consécutif. Au départ de la course, il possède 13 points d'avance sur Fernando Alonso au classement pilotes. L'Allemand ne fait mieux que 4ème lors des qualifications. Mais l'Espagnol se place seulement 7ème sur la grille.
Rebondissement à l'extinction des feux. Alonso prend un bon départ et se hisse rapidement à la 3ème position, après seulement deux tours de course. Dans le même temps, Vettel est percuté dans le trafic par Bruno Senna au 3ème virage et repart dernier de la course. À ce moment, tout semble déjà écrit. Alonso va prendre sa revanche sur 2010 et devenir pour la 3ème fois champion du Monde… Mais non, ça ne se passera pas comme ça !
Sous la pluie, le double champion du Monde en titre n'abdique pas et remonte au fil des tours. Le pilote se maintient 5ème durant une bonne partie de la course avant d'effectuer son 3ème arrêt. Au 53ème tour, il ressort 10ème mais Hamilton et Hakkinen, respectivement 1er et 2ème de la course, se percutent deux tours plus tard. La voiture de sécurité est de sortie et Vettel décide de rentrer malgré le manque de préparation de son équipe.
Ressorti 12ème, l'Allemand doit gagner 5 places sans qu'Alonso n'en gagne aussi. Vettel se déchaîne et réussit à prendre la 6ème place avant que la course ne se termine sous Safety Car après l'accident de Paul di Resta, empêchant Alonso de refaire son retard au championnat.
Vettel devient pour la troisième fois consécutive champion du Monde de F1, avec 3 points d'avance sur Fernando Alonso. Décidément, la lutte entre les deux compères tourne à l'avantage de l'Allemand !
Silverstone 2014 : let them race !
Encore un duel entre Sebastian Vettel et Fernando Alonso. Ici, il n'est pas question de résultats ou de statistiques. La 5ème place en jeu lors de cette bataille est anecdotique et tout ce qu'on retient, c'est la lutte offerte par les deux pilotes ce jour-là.
Le pilote Red Bull était revenu sur son duel avec Alonso après la course : "Juste un Espagnol et un Allemand qui se plaignent". En course, les deux pilotes se sont plaints à plusieurs reprises à la radio.
Il ajoute, à l'époque : "Sortant du virage 4, 5 et à la fin de Wellington Straight, il bloque l’intérieur. J’essaie de sortir, mais il ferme la porte très agressivement. J’avais une traction légèrement meilleure et nous nous sommes dirigés vers Copse. À ce moment-là, il m’a vu, il savait où j’étais. Il me restait un peu plus de puissance, surtout en bout de ligne droite, et j’ai freiné un peu plus tard".
Malaisie 2015 : Ferrari retrouve le succès
En Malaisie, Sebastian Vettel s'impose devant les Flèches d'Argent après une stratégie payante de Ferrari. Pour sa deuxième course en rouge, l'Allemand place la Scuderia sur la plus haute marche du podium, après une disette de plus de 2 ans.
En choisissant de rester au stand lors de la première interruption de la course tout en gardant les pneus plus longtemps que leurs adversaires, Vettel et Ferrari ont livré une démonstration de force sur le tracé de Sepang.
Si vous avez bien suivi, c'est bien ce même jour que Max Verstappen, à 17 ans, est devenu le plus jeune pilote à marquer des points.
Silverstone 2018 : "Ici chez eux !"
À l'occasion de la 10ème manche de la saison, la lutte pour le titre mondial va se jouer entre Sebastian Vettel et Lewis Hamilton. Sur les terres du Britannique, titré à trois reprises sur les quatre dernières saisons, l'Allemand pointe en tête du classement avec seulement 1 point d'avance sur le pilote Mercedes.
Au départ, Lewis Hamilton s'élance en tête de son Grand Prix mais est surpris par Vettel et Bottas dès le premier virage. Le pilote Mercedes est ensuite percuté par la Ferrari de Räikkönen et se retrouve à l'arrière du peloton. Si Hamilton décrira cet accrochage comme une "tactique intéressante" de la Scuderia, il affichera un rythme impressionnant et remontera jusqu'à la 2ème position au drapeau à damier. Pas suffisant donc pour triompher et prendre la tête du championnat. Sebastian Vettel compte désormais 8 points d'avance sur Hamilton. Après ce succès à l'extérieur, l'Allemand semble en route pour stopper l'hégémonie Mercedes et signer son 5ème titre de champion du monde, le 1er sous Ferrari.
Après cette course, Lewis Hamilton remporte 8 des 11 dernières manches. Tandis que Vettel ne s'impose qu'à Spa. Le Britannique remporte un nouveau titre à l'issue de cette saison 2018.
Allemagne 2019 : comment dit-on "remontada" en allemand ?
En 2019, il y a du changement chez Ferrari. Charles Leclerc rejoint les rouges et Mattia Binotto est promu directeur de la Scuderia. Résultat sur la piste ? 9 succès sur 10 possibles pour l'écurie allemande. Ferrari ne compte aucune victoire à ce stade de la saison.
Sur le tracé humide de l'Hockenheimring, Vettel s'élance de la dernière place suite à une pénalité moteur. Dans le premier tour, tous les pilotes semblent en difficulté, à l'exception de l'Allemand qui gagne 10 places.
"J’ai vu beaucoup de pilotes prudents dans le premier virage mais moi j’ai tout donné. Cette course était très longue".
Devant son public, le quadruple champion du monde profite des nombreuses erreurs de Leclerc, Hamilton, Bottas, puis Hülkenberg pour remonter. Dans la dernière partie de course, le pilote Ferrari double consécutivement Sainz, Stroll et Kvyat. Il termine finalement 2ème, à 7 secondes du vainqueur, Max Verstappen.
Azerbaïdjan 2021 : Première d'Aston, dernière de Vettel
Récemment arrivé chez Aston Martin en 2021, Sebastian Vettel connaît la 4ème et dernière écurie de sa carrière. Le pilote allemand va marquer l'histoire de l'écurie à Azerbaïdjan, 6ème manche de championnat 2021.
Au départ de la course, rien ne présage un week-end synonyme de succès pour Vettel. 11ème au départ, le pilote était entré à une seule reprise dans les points en cinq épreuves sur ce début de saison.
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L'Allemand, qui retarde son arrêt au stand lors de la première valse, se retrouve en tête du Grand Prix. Après son arrêt au 18ème tour, l'Allemand est 7ème. Au 29ème tour, le pneu arrière gauche de son coéquipier, Lance Stroll explose et la course est relancée 5 tours plus tard. Vettel gagne alors 3 places et se retrouve sur la dernière marche du podium au 47ème tour.
Ce même tour, le pneu de Max Verstappen lâche. Le drapeau rouge est déployé. Pour le dernier tour de course, les pilotes s'élancent en départ lancé. Vettel est alors 3ème, derrière Lewis Hamilton et Sergio Pérez, en tête.
À l'extinction des feux, Lewis Hamilton tire tout droit. Sergio Pérez conserve sa 1ère place et Vettel offre le premier podium d'Aston Martin en F1.
Les mentions honorables
Parce qu'on ne veut énerver personne et que résumer la carrière de Vettel à 10 moments est compliqué, voici quelques mentions qui se devaient d'être citées.
- Spa 2013 : 9 à la suite
Après un début de saison disputé entre les pilotes Mercedes, Vettel (Red Bull) et Alonso (Ferrari), l'Allemand s'impose en Belgique lors de la 11ème épreuve. En comptant cette victoire, le pilote Red Bull enchaîne 9 succès de suite et écrase la concurrence jusqu'à son 4ème titre de champion du Monde.
- Singapour 2013 : domination
Si Vettel s'impose lors de ce Grand Prix, ce week-end méritait juste une mention pour la raison suivante. En Q3, Vettel n'a eu besoin que d'un seul tour rapide pour sécuriser sa pole position, devant Nico Rosberg.
- Turquie 2020 : le sursaut chez Ferrari
14ème du championnat avec seulement 18 points avant le Grand Prix, Vettel vit sa pire saison avec la Scuderia. Avec une 12ème place au départ, le pilote allemand va démontrer, une nouvelle fois, tout son talent sous la pluie.
Après le premier virage, Vettel profite des accrochages pour pointer à la 3ème place. En fin de course, le pilote profite de l'erreur de Charles Leclerc pour monter sur la dernière marche du podium. Une légende ne meurt jamais !