Suite à une séance de qualifications perturbée par la pluie, Alonso, Hamilton ou encore les Haas pouvaient espérer beaucoup en course ce dimanche. Sur un circuit Gilles Villeneuve exigeant en appui et en vitesse de pointe, les top teams se sont finalement illustrées sans partage. Entre multiples zones de DRS et Safety Car, le spectacle a été présent tout au long de la course jusqu'au dernier tour avec le duel entre Sainz et Verstappen. Nouveau podium pour Mercedes, le manque de rythme d'Alonso, voici les tops et les flops de ce week-end de course au Canada.
Verstappen et Sainz, bataille de stratégie et de DRS
Dans le dur depuis le début de saison entre crashs et manque de rythme, Carlos Sainz a montré un tout autre visage au Canada. Parti en deuxième ligne derrière Fernando Alonso, l'Espagnol pouvait espérer réaliser une belle course derrière Max Verstappen à l'entame de ce Grand Prix. Or, au-delà de son podium final, Carlos Sainz a ébloui Ferrari par sa capacité à inquiéter Max Verstappen même s'il n'a jamais été en mesure de venir à hauteur du Néerlandais. Ce résultat peut également être mis en relation avec la Safety Car tombée au bon moment pour la Ferrari du numéro 55.
Cependant, au regard de sa dynamique avant le Canada, il était difficile de penser que Sainz aurait été si proche de la victoire finale. Il aura même mené quelques tours à Montréal, synonyme de rythme satisfaisant malgré une stratégie parfois en décalage avec le vainqueur de jour. Sainz aura eu les opportunités pour gagner mais échoue aux portes du succès comme ce fut le cas face à Pierre Gasly en Italie lors de la saison 2020. Au-delà de cet échec aux portes de la victoire, ce duel avec le champion du Monde en titre montre que Sainz s'améliore, qu'il peut jouer la victoire et que sa mauvaise passe semble s'atténuer au fur et à mesure. La perspective pour ce dernier semble repartir vers le positif après ce début de saison tronqué par des crashs et des problèmes de fiabilité.
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Le ministre de la défense des Pays-Bas était Max Verstappen ce dimanche. Dans une course gérée d'une main de maître, une Safety Car aura mis en danger le champion du Monde en fin de course. Mais sa défense était excellente et sa victoire encore plus belle. Après avoir lutté plus de 10 tours avec un Carlos Sainz qui se montrait pressant, Verstappen remporte l'un de ses succès les plus aboutis de la saison tant il a été poussé en fin de course. Malgré une radio défaillante et des pneus moins frais que son adversaire, le leader de Red Bull n'a pas bronché un seul instant face à Sainz et montre, plus que jamais, que c'est lui le patron de cette saison 2022.
En effet, si un pilote domine l'exercice 2022, c'est bien lui. Après deux Grands Prix ratés à cause de la fiabilité, Verstappen est le solide leader du championnat pilotes. Parfois bousculé par ses adversaires, Verstappen se montre régulier, inscrit de gros points et compte à présent 46 unités d'avance sur son coéquipier. Un total qui lui permet d'avoir un grand matelas d'avance, aussi confortable mais aussi friable au regard des 13 manches qu'il reste à accomplir avant de décrocher le Graal. Le chemin est encore long mais ce 6ème succès au Canada lui donne le statut de favori incontestable à ce moment de la saison.
Hamilton et Mercedes, un nouveau podium encourageant
Un mal de dos atroce en Azerbaïdjan n'aura pas empêché Hamilton de performer au Canada. Et pourtant, ce week-end était très mal parti pour le Britannique. Au terme d'un vendredi catastrophique, la question n'était pas de savoir si Hamilton pourrait jouer le podium mais si il allait pouvoir entrer dans les points. Au final, après des qualifications réussies, Hamilton est parti 4ème sur la grille et n'était pas loin de se battre pour la victoire en fin de course, du moins, à quelques secondes près.
Pour la deuxième fois de la saison, Hamilton monte sur le podium et met fin à sa mauvaise série de 7 courses sans le moindre podium. Les qualités de résilience du Britannique semblent à nouveau porter leurs fruits après une course précédente difficile et un début de week-end parti sur de mauvaises bases. Ce 184ème podium étend encore un peu plus sa légende d'autant plus qu'avec une voiture mal née, le septuple champion du Monde n'abandonne pas et pousse encore et toujours son équipe vers de nouveaux horizons.
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Pour Mercedes, ce week-end égale à nouveau le meilleur résultat de l'équipe cette saison. Avec la 4ème place de Russell, l'écurie allemande montre à nouveau que plus les week-ends passent plus sa W13 est régulière. Même si l'équipe n'est pas au niveau où elle était ces 8 dernières années, les perspectives s'améliorent, le tunnel s'éclaircit au fur et à mesure. Aidées par l'abandon de Pérez et le départ de Leclerc en fond de grille, ces perspectives restent timides mais plus les courses passent plus Mercedes surprend et montre qu'elle est capable de jouer avec les meilleures écuries. Elle l'a déjà fait en Espagne, elle l'a fait ce week-end, pourquoi ne pas reproduire une telle performance au prochain Grand Prix en Grande-Bretagne.
Charles Leclerc, pilote du jour après être parti 19ème
Le Grand perdant à l'entame des séances de qualifications était Charles Leclerc. Dans l'obligation de s'élancer en fond de grille à cause de ces changements de pièces dans son bloc moteur, le Monégasque avait peu voire aucune chance de faire son retour sur le podium ce dimanche. Parti 19ème, le Monégasque a très rapidement sorti les crocs pour se mettre en quête de l'Alpine d'Estaban Ocon derrière laquelle il est resté bloqué près de 15 tours. Suite à un passage aux stands mal négocié par son équipe, Leclerc ressort 12ème derrière Daniel Ricciardo et a dû repartir à la chasse.
Après la Safety Car provoquée par Tsunoda, le Monégasque est reparti en quête de la 5ème position avec réussite en dépassant d'affilée les deux Alpine. Leclerc inscrit 10 points et limite la casse après ses 14 positions remontées. Malgré cela, il perd encore 15 points au championnat sur Verstappen et compte désormais 49 points de retard sur ce dernier. Un total déjà très élevé mais le Monégasque ne perd pas foi dans sa quête du titre final. Cependant, les multiples contre-performances font que ces espoirs s'éloignent de plus en plus pour ce dernier après son début de saison tonitruant stoppé par des évènements récents très durs moralement.
Le manque de rythme et la pénalité d'Alonso
Le grand espoir de cette course c'était Alonso. Au terme de qualifications réussies, le taureau des Asturies s'élançait en première ligne aux côtés de Max Verstappen. L'espoir d'un podium était alors présent au regard de son rythme plus qu'intéressant en essais libres. Or, en course ce fut une toute autre histoire. Malgré un premier relai intéressant, Alpine a manqué à deux reprises un passage aux stands gratuit avec les deux Virtual Safety Car qui ont marqué la première moitié de ce GP. Le pilote Alpine s'est arrêté trop tard et est ressorti loin de la position où il a démarré la course.
Au-delà de cette erreur stratégique, Alonso a avoué après course avoir dû composer avec un soucis moteur jusqu'à l'arrivée. Ce problème moteur serait arrivé selon lui au 20ème tour et réduit ses espoirs de podium à néant. À la bataille avec son coéquipier en fin de course, Alonso a finalement dû se satisfaire d'une 7ème place acquise derrière son coéquipier et après une bataille finale face à Valtteri Bottas. Cette bataille n'en est pas restée là puisque les commissaires ont jugé qu'Alonso avait trop zigzagué devant Valtteri Bottas ce qui a empêché ce dernier d'attaquer l'Espagnol. Pénalité pour Alonso qui le reclasse 9ème derrière les deux Alfa Romeo.
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Entre malchance, mauvais paris stratégiques et défense trop ardue, Alonso a presque tout perdu au Canada. Au lieu d'inscrire 6 points, l'Espagnol en inscrit 2 et sort de cette course au Canada avec un bilan mitigé. Frustré après la course, Alonso peut cependant se féliciter de son entrée dans le top au championnat malgré son retard conséquent sur son coéquipier. Alpine a montré qu'elle était dans le coup et rattrape McLaren au championnat. Or, ces points perdus à cause de problèmes de fiabilité ou de pénalités coûteront cher en fin de saison.
Haas a tout perdu, McLaren n'a pas vu le jour
Les deux écuries perdantes ce week-end sont Haas et McLaren. Pourtant dans la course aux points après une excellente séance de qualifications, Haas pouvait nourrir de grands espoirs ce dimanche. Or, la course s'est très vite transformée en chemin de croix pour Magnussen suite à son contact avec Hamilton dans le premier tour de course. Un excès d'agressivité a encore poussé Magnussen à détruire sa course après seulement quelques virages. Le Danois termine 17ème au Canada et pourra se mordre les doigts à cause de son manque de patience au premier tour.
Pour Mick Schumacher la fin est plus cruelle. Parti 6ème, le pilote allemand avait l'opportunité significative d'inscrire ses premiers points en Formule 1 et de très gros points. Or, un problème de fiabilité a coûté la course au jeune pilote malgré son bon départ et son bon rythme. Nouvelle grosse déception pour ce dernier qui entre crashs et désillusions, ne peut créer de dynamique positive cette saison. Cela fait à présent 5 courses que Haas n'inscrit le moindre point. Une mauvaise dynamique qui pèse sur l'équipe. Cette dernière a d'ailleurs avoué arrêter son développement à la mi-saison faute de moyens pour pouvoir développer. Pas de quoi arranger les performances actuelles.
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À l'instar de Haas, McLaren n'a vraiment pas vu le jour au Canada. Des qualifications moyennes, voire ratées, avec un Ricciardo 9ème et un Norris 14ème, n'ont pas aidé l'écurie de Woking. Avec des passages aux stands ratés pour les deux pilotes, la course de l'écurie britannique a vite été mise en échec. Daniel Ricciardo échoue à la porte des points à 5 petites secondes de Stroll. Norris termine quant à lui 15ème, loin de son coéquipier qui reprend des forces ces derniers temps même s'il n'inscrit pas de points au Canada. Ces deux dernières courses sont à oublier pour McLaren qui après avoir joué le podium à Imola, n'arrive plus à se hisser au niveau de Mercedes et se retrouve à la bataille avec Alpine et Alfa Romeo. Deux équipes qui ne semblent pourtant pas en mesure de rivaliser au regard du début de saison de l'écurie britannique.