Pour le magazine Views, Pierre Gasly est revenu sur l’objectif d’Alpine F1 de devenir une marque forte en France et de baser son modèle sur la référence dans le sport automobile, la Scuderia Ferrari.
Arrivé cette saison au sein de l’écurie tricolore pour former un duo français avec Esteban Ocon, Pierre Gasly n’a pas caché son ambition et celle de l’équipe de devenir le "Ferrari français".
"Faire d’Alpine le Ferrari français, c’est très clairement le projet. On veut façonner une marque iconique et continuer sur la lancée. La marque a été relancée il y a quelques années donc le chemin est encore long".
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Conscient du développement qu’il reste à effectuer pour s’approcher de l’aura de Ferrari dans le sport automobile, le vainqueur du Grand Prix de Monza en 2020 confesse être avide de challenge.
"Historiquement, Ferrari est la marque la plus importante dans notre sport. C’est un gros challenge, mais si on ne se fixe pas ce genre d’objectifs, pourquoi se lancer dans cette aventure".
Des propos qui font écho à ceux de Luca de Meo, PDG d’Alpine, en août dernier : "Notre objectif avec Alpine est de lier les couleurs à la passion. Alpine deviendra le Ferrari français en F1. En France, il y a encore trop peu de passion pour le monde du sport automobile parce que les fans n'ont pas de symbole à encourager, comme c'est le cas en Italie avec Ferrari".
Le projet d’Alpine en F1 est-il réaliste ?
Au-delà des résultats sportifs qu’il faudra impérativement rehausser afin de développer l’intérêt des Français pour la marque, la stratégie marketing de l’écurie pose question.
Alors qu’Alpine compte deux pilotes français dans ses rangs, elle continue de communiquer, en (trop ?) grande proportion, en anglais.
Une stratégie qui peut se comprendre d’un point de vue de la Formule 1 et sa mondialisation, mais qui peut paraître contraire à la volonté de passionner les Français à l’équipe.
Car c’est ce qu’il est question lorsque l’on évoque Ferrari et les Tifosi dont on ne peut pas faire abstraction. Si les pilotes de la Scuderia, qui ne sont pas italiens, ainsi que l’équipe s’expriment majoritairement en anglais, il n’est pas rare de les voir communiquer dans la langue maternelle de l'équipe ce qui renforce la sensation d’appartenance. Un juste milieu, ce à quoi tente de tendre Alpine, est peut-être à trouver.
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Un autre facteur, Ferrari possède son usine en Italie tandis qu’Alpine exerce principalement à Enstone, en Angleterre, loin de la France bien que l’équipe possède également des infrastructures à Viry Châtillon. Par exemple, la monoplace 2023 a été présentée à Londres l’hiver dernier.
En évoquant la monoplace, encore un point où Ferrari s’est distinguée en faisant du rouge sa couleur.
Comme le disait Enzo Ferrari : "Donnez à un enfant un papier, des crayons et dites-lui de dessiner une voiture. Il l'a fera certainement rouge".
Lors de son retour en F1, Alpine était revenu avec une livrée rendant hommage au drapeau tricolore et qui avait renforcé ce lien entre les amateurs français de Formule 1 et l’écurie. Depuis, le bleu blanc rouge a disparu pour laisser place aux couleurs du sponsor phare, le rose de BWT.
Avec le départ probable du sponsor suite à celui de Szafnauer, il sera intéressant de voir la direction prise par Alpine dans ce sens. Car ce sont ces petits détails auxquels Ferrari est identifiable depuis des années que se crée la culture d’une équipe qui liera les Français à l’écurie.
Source : Views