IndyCar, NASCAR, etc… Les fans de sport automobile outre-Atlantique n'ont pas de quoi s'ennuyer. Dans le pays où l'essor de l'automobile a connu ses grandes heures, il est impossible d'éluder la Formule 1 de sa place historique dans le sport automobile Américain.
Depuis 1950 et la première édition du championnat du Monde de Formule 1, les célèbres 500 miles d'Indianapolis sont intégrés à un calendrier majoritairement Européen. Alors que la Formule 1 se voulait mondiale, cette mythique course a entériné le rapport de la Formule 1 aux Etats-Unis. Une histoire qui se poursuit encore aujourd'hui.
Des débuts tourmentés entre la F1 et les États-Unis
Pendant 11 saisons, les 500 miles d'Indianapolis sont au calendrier du Championnat du Monde. Alors que la course est inscrite au programme, très peu de pilotes européens sont présents pour la course. En effet, les monoplaces se trouvent inadaptées par rapport aux américaines habituées du circuit. En 1950, seul Maserati fait le déplacement avec la légende Giuseppe Farina mais se retrouve très vite détachée des autres équipes. Inévitablement, les Européens ne sont que très peu à se rendre aux États-Unis, compte tenu des divergences entre les circuits et les voitures européennes et américaines. Contrairement aux pilotes du vieux continent, les Américains font de même pour les autres courses du calendrier. Une relation particulière qui fait que ni pilotes, ni écuries américaines ne figurent de bonne manière aux classements de la F1.
L'histoire de la F1 avec Indianapolis s'arrête en 1960, suite à la mise en place d'un Grand Prix des États-Unis, sur le circuit de Sebring, en 1959. C'est à cette date que les écuries européennes se rendent en nombre au pays de l'Oncle Sam. Pour la première édition, le jeune néo-zélandais Bruce McLaren remporta l'édition au volant de sa Cooper-Climax. Le coéquipier de l'Australien Jack Brabham, devient alors le premier pilote non-américain à s'illustrer aux Etats-Unis en Formule 1.
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Paradoxalement, à partir du retrait de l'Indy500 du calendrier de la Formule 1, les pilotes européens se mettent à s'intéresser à cette course. C'est en 1965 que Jim Clark, avec le Team Lotus, remporta la plus mythique des courses sur la piste ovale. Il sera suivi l'année suivante par Graham Hill au volant de sa Lola Cars. Il en va de même pour les Américains qui entreront, pour la première fois, sur une saison complète de F1 avec l'écurie Eagle en 1966. Après des débuts mitigés, ils parviendront à remporter le Grand Prix de Belgique 1967 avec Daniel Gurney au volant de la monoplace.
Après n'avoir connu qu'une seule édition à Sebring, puis à Riverside l'année suivante, en 1960, le Grand Prix des Etats-Unis s'installe pendant 14 ans sur le circuit de Watkins Glen dans l'Etat de New York. Ce circuit devient l'emblème de la Formule 1 aux USA, et voit s'imposer des légendes de la Formule 1. Jim Clark, Graham Hill, Jackie Stewart ou encore Niki Lauda s'y sont illustrés et ont fait la légende de ce circuit. L'appellation Grand Prix des Etats-Unis disparaîtra à partir de 1976 suite à l'intronisation d'un nouveau circuit Américain au calendrier de la Formule 1. Watkins Glen deviendra jusqu'en 1980 le Grand Prix des Etats-Unis Est, le circuit de Long Beach, en Californie, sera quant à lui le Grand Prix des Etats-Unis Ouest.
De Las Vegas à Austin, les circuits Américains au cœur de la Formule 1 dans les années 80
De 1980 à 1991, les Etats-Unis sont une destination phare de la Formule 1 à chaque saison. La stratégie de Bernie Ecclestone (ancien patron de Formula One Management) est claire : développer la F1 chez l'Oncle Sam. Entre Las Vegas, Detroit ou encore Dallas, la F1 se rend au moins une fois par an outre-Atlantique, deux voire trois selon les saisons. Pour palier la disparition de Watkins Glen au calendrier, le Grand Prix de Las Vegas voit le jour sur le parking du très célèbre hôtel-casino Cæsars Palace. Seulement deux éditions auront lieu sur ce circuit, en 1981 puis en 1982, très éreintant pour les pilotes due à la chaleur intense du Nevada.
De 1982 à 1988, le circuit urbain de Détroit est au programme. Puis en 1984, la F1 connaîtra un énorme fiasco en se rendant à Dallas, où le Grand Prix se déroula sous une température aux alentours des 50 degrés, rendant la tâche très difficile aux pilotes. Sur 24 engagés, seulement 8 verront la ligne d'arrivée dont Keke Rosberg, vainqueur de la course.
Cette époque montre une prospérité certaine de la F1 en Amérique, marque de la réussite stratégique d'Ecclestone. Par ailleurs, alors que de nombreux circuits sont présents au calendrier, des pilotes américains s'illustrent en Formule 1. Cependant, malgré les bonnes performances de Mario Andretti et d'Eddie Cheever, très peu de pilotes font le pari de la Formule 1. Les écuries d'ailleurs sont aussi réticentes et restent outre-Atlantique malgré l'exception du Team Haas Lola qui a couru en 1985 et 1986 dans la catégorie.
Après l'absence, la renaissance
Après un retour très bref du Grand Prix des Etats-Unis à Phoenix, de 89 à 91, la F1 s'absente du continent Américain pendant près d'une décennie. Une longue absence qui marque un certain détachement de la F1 avec ce pays où elle est tant allée. Et après neuf longues années sans Grand Prix des Etats-Unis, la F1 a décidé un retour aux sources en se rendant de nouveau à Indianapolis.
Après 40 années sans avoir programmé la course à son calendrier, Indianapolis revient avec un tracé spécialement aménagé au centre de l'ovale et reprenant une partie du circuit de l'Indy500. De 2000 à 2007, Ferrari dominera globalement les débats avec 5 victoires sur 8 éditions pour Schumacher. Le dernier pilote à avoir remporté Indianapolis en Formule 1 n'est autre que Lewis Hamilton, à l'époque avec McLaren, lors de son année rookie en Formule 1. Mais après ce retour à Indianapolis, la F1 ne donnera pas suite au Grand Prix des Etats-Unis, du moins pas tout de suite.
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Après trois longues années sans se rendre outre-Atlantique, la FIA annonce le retour des Etats-Unis au calendrier avec le circuit d'Austin au Texas. Un tracé construit, à l'origine, spécialement pour la F1. Après avoir connu de nombreux rebondissements avant la programmation du Grand Prix, la course a bel et bien lieu en fin de saison 2012 et voit Lewis Hamilton s'imposer une nouvelle fois en Amérique, toujours avec McLaren. Le Britannique en remportera quatre autres à Austin, cette fois-ci avec Mercedes.
Aujourd'hui, la Formule 1 s'apprête à rouler à Miami. Une nouvelle étape dans la relation entre la F1 et les Etats-Unis puisque les promoteurs sont de plus en plus intéressés pour financer les projets de Grand Prix sur les terres étasuniennes. Las Vegas fera également son retour en Formule 1 en 2023 avec un tout nouveau circuit flambant neuf. Alors que Miami et Las Vegas viennent donc de faire leur apparition au calendrier, Austin a prolongé son contrat avec la Formule 1 jusqu'en 2026. Las Vegas restera en Formule 1 à minima jusqu'en 2026 mais pourrait prolonger pour 2033. Miami serait également en passe de rester en F1 au-delà de 2030.
Des contrats qui encrent la Formule 1 aux USA pour le long terme. La présence de Liberty Media à la tête de la Formule 1 n'y semble pas pour rien puisque la société semble vouloir poursuivre sa stratégie marketing aux Etats-Unis et donner un nouveau souffle à la catégorie. Une histoire bien particulière entre la F1 et les Etats-Unis qui semble plus que jamais en train de se poursuivre.