Tesla Model S Plaid
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Un an après son lancement sur le marché américain, la Tesla Model S Plaid investit l'Europe pour mettre tout le monde d'accord. Des performances dignes d'une hypercar, une habitabilité remarquable et une autonomie de routière, le tout dans un banal costume de grande berline électrique. On a pris le volant de cet engin sensationnel !
Le 22 juin 2012 marquait un tournant dans l'histoire de l'automobile. Avec les premières livraisons de la Model S, Tesla commercialisait la première berline de grande production conçue dès l'origine pour être un véhicule électrique.
Dès les premières heures de son développement, l'objectif d’Elon Musk était clair : créer la meilleure voiture au monde. Les ingénieurs de Tesla sont alors partis d’une feuille blanche et ont développé une plateforme entièrement nouvelle, dont l'architecture « skateboard », a depuis été largement reprise dans l'industrie automobile.
Cette approche a permis de repenser la conception traditionnelle des voitures et de créer une voiture électrique offrant pour la première fois une autonomie significative, permettant de remplacer les véhicules thermiques en tant que véhicule principal du foyer. Elle a également introduit pour la première fois des technologies connectées, de sécurité, de confort et d'assistance à la conduite, jusqu’alors inattendue.
Mais la Model S ne s'est pas arrêtée là. La marque a désiré repousser les limites avec la récente introduction de la Model S Plaid. Si cette appellation est un clin d’œil au film parodique Spaceballs, elle n’est en aucun cas là pour amuser la galerie et elle veut démontrer que les voitures électriques peuvent surpasser les performances des meilleurs voitures thermiques de production.
Et clairement pour atteindre cet objectif, le constructeur n’y est pas allé de main morte puisque la Tesla Model S Plaid affiche la bagatelle de 1.020 ch, plus de 320 km/h en pointe, un 0 à 100 km/h abattu en 2,1 s.
Des chiffres ébouriffants qui lui permettent de s’afficher tout simplement comme la voiture de série la plus performante de l’histoire. Impressionnant !
Un style conventionnel
La silhouette de la Model S est connue. Sobre et élégante, le néophyte n’y verra que du feu. En réalité, Tesla a particulièrement soigné sa copie. Si le design n’évolue que très peu, les proportions sont plus musclées avec des ailes surgonflées à l'arrière. Les jantes de 21 pouces (en option) y trouvent plus naturellement leur place et les pneus affichent des dimensions de 295/30/21. De quoi laisser songeur déjà.
Le dessin du bouclier avant donne un nouveau look à la Tesla Model S Plaid mais il participe aussi à la réduction de la trainée aérodynamique (seulement 0,208 Cx). Non seulement il est renforcé pour résister au frottement de l’air à haute vitesse, mais en plus l’air qui s’écoule dessus glisse jusqu’aux nouveaux seuils latéraux, au soubassement plat et au diffuseur arrière pour réduire les turbulences, diminuer la traînée et améliorer la tenue de route à haute vitesse.
On retrouve de discrètes caméras implantées dans les ailes avant, les piliers B mais aussi sur le haut de la baie de pare-brise pour gérer le mode sentinelle, l’autopilot mais aussi activer un retour d’image lorsqu’on active les clignotants.
En effet, avec ses 5,02 m de long, pour 2,18 m de large (rétroviseurs déployés) la Tesla Model S Plaid est un beau bébé pas si évident à manœuvrer dans certains endroits restreints.
On termine ce tour du propriétaire avec le toit panoramique en verre qui n'est malheureusement pas ouvrant, les poignées rétractables qui font toujours leur petit effet, les feux arrière à LED au dessin somme toute conventionnel et le fin becquet en fibre de carbone. Pour une voiture aux performances hors normes, la ligne est franchement discrète. Un peu trop peut-être.
À bord de la Tesla Model S Plaid
En découvrant l’habitacle, la sobriété reste là aussi de mise. Si on retrouve l’ambiance minimaliste cher au constructeur, en réalité il n’y a aucun composant commun entre la nouvelle Model S et la Model S précédente.
Outre des matériaux mixant cuir vegan, bois, métal et verre les assemblages sont quasiment sans reproches. On est en tout cas au niveau des meilleurs standards allemands.
Difficile en revanche de faire l’impasse sur l’étrange volant Yoke. Celui-ci a une double fonction. Il permet, selon Tesla, de favoriser une position de conduite reposante sur l’autoroute et surtout de dégager la vision sur l’ODB et la route.
Visuellement, l’effet est garanti. Dans la pratique, nous ne pouvons que constater qu’il reste moins pratique qu’un volant traditionnel en manœuvre selon nous.
Rassurez-vous, un volant rond est également disponible, comme option gratuite lors de la commande ou en accessoire payant post-livraison.
Ce n’est pas le seul élément qui rend l’habitacle de la model S Plaid unique. Un écran de 17 pouces, orientable et à la réactivité exemplaire fait office de tour de contrôle. L’info-divertissement met une claque à tout ce qui existe en terme de lisibilité. Le graphisme est simple mais là encore efficace.
On regrette l’absence d’Android Auto ou Apple CarPlay mais la navigation est réactive et surtout intègre un planificateur de recharge qui se met à jour automatiquement en fonction de la conduite. Là encore une référence.
Les plus geek se consolerons non seulement avec la présence de Netflix, Youtube et autre application de stream, mais en plus l’interface intègre un ordinateur de jeu dont la puissance de calcul est comparable à celle des consoles les plus récentes, jusqu’à 10 téraflops.
En somme, en associant une manette vous transformez votre voiture en salle de jeu. Et les passagers arrière ne sont pas moins bien lotis puisqu’un écran de 9,4 pouces est aussi disponible et leur permet de regarder des films.
Des performances accrues
Derrière son équipement de limousine, la Model S Plaid recèle d’autres attributs qui changent totalement la donne en terme de conduite. Sous le capot on trouve trois moteurs synchrones à aimants permanents hautes performances dont les rotors sont recouverts de fibres de carbone.
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Au-delà des chiffres totalement délirants (2,1 s pour le 0 à 100 km/h, ce qui en fait la voiture de série la plus performante au monde), c’est la capacité de la voiture à délivrer cette puissance qui est ébouriffant.
On aura beau lire ses données chiffrées, on a du mal à réaliser à quel point la poussée va être spectaculaire, d’autant plus qu’à basse vitesse ou en conduite « normale » la voiture est d’une facilité déconcertante. Une fois ses proportions et son poids (2.162 kg) appréhendés, on commence à jouer avec le châssis de la Tesla Model S Plaid.
La suspension pilotée permet de choisir entre différents tarages de suspensions et de jouer sur la garde au sol. Ainsi, même sur des routes défoncées, on peut rehausser la voiture de 15,8 mm.
Déjà en mode de conduite « Plaid », la Model S pulvérise à peu près tout ce qui roule, mais ce n’est pas tout. Elle offre un mode Dragster (qui nécessite toutefois que la batterie soit chauffée auparavant, ce qui peut prendre quelques minutes).
Une fois ceci fait, on clique sur "Lancement". On écrase à la fois la pédale de frein et l’accélérateur. Là, la voiture s’abaisse et se campe sur l’avant en position "Guépard". Puis une fois que vous pensez être prêt vous relâchez le frein tout en conservant l’accélérateur écrasé. Et croyez-nous, vous aurez beau penser être prêt, vous ne le serez pas.
Ce qui est assez drôle c’est que la première demi-seconde on pense que ce n’est pas si impressionnant, et puis à peine cette pensée formulée vous êtes soudainement propulsé dans l’hyper-espace avec une violence inouïe. Une gifle divine vient de vous faire parcourir 400 m en à peine plus de 9 s, comme si une force surnaturelle vous poussait vers l’avant.
Pour avoir mieux, il faut se tourner vers une Bugatti Chiron Super Sport de 1.600 ch, sauf que cette dernière coûte plus de 3 millions d’euros. Voilà de quoi soudainement relativiser les 128.990 € demandés en prix d’appel pour cette Tesla Model S Plaid.
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Et pour ne rien gâcher non seulement elle propose jusqu’à 600 km d’autonomie avec une vitesse de charge jusqu’à 250 kW permettant de récupérer environ 290 km d’autonomie en 15 minutes.
Mais en plus, cette berline électrique sait rester sobre puisque la moyenne de notre essai de plus de 300 km, incluant donc quelques accélérations en Mode Dragster et des vitesses de passages totalement dingues n’aura été que de 25,8 kWh.
Notre verdict sur la Tesla Model S Plaid
La Tesla Model S Plaid cache bien son jeu. Derrière une silhouette relativement discrète se cache en réalité un monstre de puissance, de performances mais aussi de technologies. Particulièrement bien équipée et bien finie, elle sait aussi se montrer accueillante avec son large espace à bord et relativement confortable.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, ses 1.020 ch ne sont pas là que pour égayer une fiche technique et ses accélérations sont hors du commun. En revanche, avec ses plus de 2 tonnes sur la balance, il faudra un sacré coup de volant pour l’emmener vite sur circuit et qui sait, tenter à nouveau de battre le record qu’elle détient sur un tour chrono du Nürburgring avec une voiture électrique de série.