Les ventes de voitures électriques ont marqué un recul inattendu en France en 2024, mettant un coup d’arrêt à leur croissance fulgurante. Entre incertitudes politiques, baisse des aides et arrivée tardive de nouveaux modèles, le marché est à un tournant.
Les voitures électriques connaissent un coup d’arrêt inattendu en France. Alors que le marché semblait en pleine ascension, 2024 a vu un recul des immatriculations.
Un revers qui s’ajoute à un bilan global déjà en berne pour le marché automobile français. Selon les chiffres publiés par la Plateforme Automobile (PFA), le secteur a enregistré 1.718.416 immatriculations, soit une baisse de 3,2% par rapport à 2023.
Des résultats qui restent assez loin des niveaux de plus de 2 millions de véhicules neufs annuels d’avant la crise du Covid-19. Et ça ne risque pas de s'inverser de sitôt…
L'ascension difficile des voitures électriques
Si la part de marché des voitures électriques reste stable à 16,9%, cette stabilité cache un recul de 3% des ventes. Au total, 291.143 modèles ont été immatriculés en France en 2024 (contre 298.525 en 2023).
Avec un début de l’année qui avait pourtant laissé entrevoir une dynamique positive grâce au leasing social, qui a permis l’immatriculation de 50.000 véhicules électriques au premier semestre, la situation s’est rapidement dégradée.
Les nouveaux modèles, comme la Citroën ë-C3 ou la Renault 5, attendus comme des messies pour relancer le marché, sont arrivés trop tardivement pour inverser la tendance. Leur effet n’a donc pas été suffisant pour compenser le déclin observé, notamment dans la seconde moitié de l’année.
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Un autre facteur clé de cette chute des ventes : l’incertitude économique et politique. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, un phénomène d’attentisme s’est installé chez les consommateurs.
Le gouvernement, de son côté, n’a pas facilité la situation, en réduisant les aides à l’achat des véhicules électriques dès décembre 2024. Cette décision, prise par le précédent gouvernement de Michel Barnier, a agi comme un frein supplémentaire à un marché déjà fragilisé.
L'avenir incertain des voitures électriques
À l’horizon 2025, l’urgence est palpable. Pour se conformer aux normes européennes sur les émissions de CO2, les constructeurs devront atteindre 22% de part de marché pour les véhicules électriques, contre 16,9% aujourd’hui. Un objectif ambitieux, d’autant plus difficile à atteindre dans un contexte économique instable.
Les marques comptent sur l’arrivée de nouveaux modèles électriques d’entrée de gamme pour redonner un élan au marché. La Renault 5 électrique connaît déjà un succès notable et talonne le Tesla Model Y en nombre d’exemplaires écoulés.
Le secteur automobile français se trouve à un tournant. Les prochains mois seront décisifs pour éviter les sanctions financières et relancer les ventes…
Source : PFA