Après avoir réalisé des chiffres records en 2022, Torsten Müller-Ötvös, le patron de Rolls-Royce, s'est confié sur la façon dont la marque va évoluer dans le futur.
Comme Ferrari, Lamborghini ou encore Bentley, Rolls-Royce a clôturé l'année 2022 avec des résultats en hausse. Au moment où le secteur des véhicules neufs chute en Europe, celui du marché automobile du luxe se porte bien.
L'an passé, Rolls-Royce qui a fêté ses 118 ans d'existence, a signé un nouveau record de livraison. Sur l'ensemble de l'année, 6.021 voitures ont été livrées. Une hausse de 8% par rapport à l'exercice de 2021.
Pour 2023, la firme de luxe britannique du groupe BMW veut poursuivre sur cette lancée. Rolls-Royce affiche déjà un carnet de commandes presque plein jusqu'à la fin de l'année. L'occasion pour Torsten Müller-Ötvös, le patron de Rolls-Royce, de se laisser aller à quelques confidences auprès de nos confrères d'Autocar.
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Si l'objectif est de continuer d'augmenter les chiffres, l'homme explique que la course aux ventes n'est pas sa préoccupation principale : "l’important, c’est la façon dont on approche la clientèle et la façon dont on traite des affaires avec elle. Nos clients aiment le fait qu’une voiture coûte 500 000 €, car il s’agit d’un club exclusif. C’est ce chiffre qui définit notre critère d’exclusivité, pas qu’on en ait vendu 6 000 ou 6 500 dans l’année."
Souvent critiqué concernant les configurations de teintes et d'intérieurs choisis par les clients, notamment au Moyen-Orient, le patron de la marque explique qu'il n'est pas là pour donner son avis. "Nous ne sommes pas la police du goût. Ne jugez pas une voiture en fonction de son apparence à Goodwood ou des goûts européens, mais jugez-la sur son apparence à Kuala Lumpur ou à Abu Dhabi, dans son habitat naturel. Là, ça a l'air spectaculaire."

Il faut dire que Rolls-Royce opère seule sur le marché de l'ultra luxe. Une manière aussi de laisser libre cours aux imaginations. "Nous ne formons pas de groupes de discussion. Nous dînons avec nos clients, nous parlons et leur posons des questions sur leur vie, sur leur art, sur notre marque. Ce sont des conversations fluides qui nous donnent une idée de ce qui est judicieux ou non. Et nous jugeons les choses non seulement intellectuellement, mais avec nos tripes."
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Concernant Bentley, l'ancienne marque-sœur de Rolls-Royce, Torsten Müller-Ötvös estime avoir trouvé le bon terrain d'entente. "Ils ont trouvé leur chemin et nous le nôtre. Nous opérons dans des segments complètement différents. Nous ne sommes pas dans un segment automobile, nous sommes une maison de luxe et nous nous sommes adaptés pour être une vraie marque de luxe, tant avec nos produits qu'avec notre comportement vis-à-vis des clients."
Seule sur le marché, Rolls-Royce continue de s'adapter sur un marché automobile en pleine mutation. Avec sa Spectre, un coupé 100% électrique, la marque espère accroître ses ventes, tout en gardant un oeil sur les constructeurs premium qui semblent s'orienter vers le haut de gamme…