Face à une demande insuffisante, le groupe Stellantis adapte sa stratégie et met en pause prolongée la production de ses voitures électriques. Une décision symptomatique des défis du marché…
Le marché des voitures électriques traverse une zone de turbulences. Si plusieurs constructeurs comme Porsche, VW ou encore Mercedes ont annoncé réajusté leur stratégie d'électrification, Stellantis vient de son côté de prendre une décision radicale.
Le groupe franco-italien a décidé de prolonger la suspension de la production de certains modèles électriques dans son usine de Mirafiori, en Italie.
Cette décision marque un tournant pour le groupe, alors que les ventes peinent à décoller dans un contexte de faible demande.
Une pause prolongée pour les modèles électriques
Initialement prévue jusqu’au 5 janvier, la suspension de production pour la Fiat 500 électrique est désormais étendue jusqu’au 20 janvier.
Quant aux modèles Maserati GranTurismo et GranCabrio, également produits dans la même usine, leur reprise est repoussée au 3 février.
Une décision qui fait suite à des arrêts déjà constatés en septembre et octobre derniers, et qui témoigne d’un stock en surplus et d’une demande largement inférieure aux prévisions.
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"Les véhicules électriques ne se vendent tout simplement pas aussi bien que prévu", expliquent les analystes. Une situation qui pousse Stellantis, comme d’autres constructeurs, à ralentir le rythme de production et à repenser leur positionnement sur le marché.
Des défis à relever pour Stellantis
Cette décision s’inscrit dans un contexte difficile pour le groupe, récemment marqué par la démission de Carlos Tavares, son PDG emblématique. Lui qui avait pointé du doigt un marketing insuffisant pour expliquer les difficultés de certains modèles.
Mais son départ soudain, résultant de désaccords stratégiques avec le conseil d’administration, laisse Stellantis dans une phase de transition délicate.
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Si cette baisse de production inquiète les industriels, elle pourrait bien faire les affaires des consommateurs. Les concessionnaires, confrontés à des stocks importants, n’hésitent plus à brader leurs véhicules électriques.
"La baisse de la demande ouvre la voie à des contrats de location très compétitifs", souligne un expert. Une tendance qui pourrait, paradoxalement, relancer l’intérêt pour ces modèles.
Un signal fort pour le marché électrique
Cette situation illustre les défis complexes du marché de l’électrification, où l’enthousiasme initial se heurte à la réalité économique.
Avec des ventes en berne, Stellantis travaille déjà sur la Fiat 500 hybride pour répondre à une demande croissante de solutions intermédiaires.
Pour le groupe, comme pour l’ensemble du secteur, 2025 s’annonce comme une année charnière. Entre ajustements stratégiques et relance de la demande, l’avenir des véhicules électriques reste encore à écrire.
Source : Reuters