Après une pause d'un mois, la Formule 1 revient le week-end du 28 au 30 avril pour le Grand Prix d'Azerbaïdjan. L'occasion de revenir sur cinq grands moments sur le tracé de Bakou
Situé au cœur de la ville, le circuit de Bakou offre un cadre atypique pour les pilotes de Formule 1 depuis 2016, date de sa première apparition au calendrier. Anciennement nommé Grand Prix d'Europe, il adopte le titre de Grand Prix d'Azerbaïdjan dès 2017.
En seulement six Grands Prix, le Grand Prix d'Azerbaïdjan est marqué de grands moments. Dépassements spectaculaires, accidents ou encore résultats inespérés pour certains, retour sur cinq temps forts !
2017 : le triple dépassement du vainqueur Daniel Ricciardo
Aujourd'hui pilote de réserve chez Red Bull, c'est avec cette même équipe, en 2017, que l'Australien s'était imposé après une course folle et un dépassement spectaculaire.
Relégué à la 10ème position au départ après un accident en qualifications, Daniel Ricciardo se retrouve 17ème après un passage aux stands prématuré pour remplacer son aileron avant. Débute alors sa folle remontée.
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En se faufilant à travers les nombreux accidents causés devant lui (abandon de Verstappen et Palmer), Daniel Ricciardo profite de la voiture de sécurité pour se rapprocher du peloton. Au moment du restart, l'Australien se place 6ème derrière Felipe Massa, Lance Stroll, Nico Hülkenberg, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton.
Attaqué par Stroll et Hülkenberg dans la longue ligne droite d'arrivée du circuit de Bakou, Massa se retrouve en souffrance avec sa suspension. C'est alors que Daniel Ricciardo surgit et tente un dépassement audacieux sur les trois monoplaces.
Le pilote Red Bull se jette à l'intérieur au premier virage au bout de la ligne droite et valide son triple dépassement malgré un blocage de roue.
Troisième derrière Vettel et Hamilton, Daniel Ricciardo tire profit du passage aux stands du Britannique alors que son appui-tête s'était détaché ainsi que de la pénalité infligée à Vettel pour un contact sur lequel on reviendra dans ce top…
En tête, le pilote australien ne lâchera plus la première place et s'imposera à Bakou dans une course aux multiples rebondissements.
2017 : le choc Hamilton-Vettel dans les rues de Bakou
Après la retraite de Nico Rosberg, champion du Monde en titre à l'époque, Lewis Hamilton doit faire face au retour de Ferrari et Sebastian Vettel dans la course au titre.
Au moment du Grand Prix d'Azerbaïdjan, huitième épreuve de la saison 2017, c'est l'Allemand qui est en tête du championnat avec 141 points, contre 129 pour Hamilton.
Poleman du jour, le Britannique voit son concurrent partir seulement 4ème derrière les deux Finlandais, Kimi Räikkönen et Valtteri Bottas. Au départ, l'Allemand profite de l'accrochage entre Räikkönen et Bottas pour se placer juste derrière son dauphin au championnat.
Au 20ème des 51 tours, la deuxième sortie de la voiture de sécurité est déployée après que des débris se soient déposés sur la piste de Bakou.
Alors qu'il se plaint du rythme de la Safety Car, Lewis Hamilton ralentit et voit Sebastian Vettel le percuter, surpris par le coup de frein du Britannique.
Pensant la manœuvre d'Hamilton intentionnelle et dans le but d'abîmer son aileron avant, le pilote Ferrari se porte à hauteur du pilote Mercedes et lui assène un coup de roue. Un incident tout de suite investigué par les commissaires.
Au 29ème tour, la sanction tombe et Sebastian Vettel doit effectuer un stop and go de 10 secondes ce qui permettra à Ricciardo de s'imposer comme nous l'avons détaillé au-dessus.
En 2022, les deux pilotes, désormais proches, étaient revenus sur l'incident. "Je pense que Bakou n'est pas un grand moment dans ma carrière, ce que j'ai fait n'était pas bien. Mais notre relation avec Lewis n'a fait qu'aller de l'avant après ça donc je ne souhaiterais pas ne pas l'avoir fait si vous comprenez ce que je veux dire", a déclaré Vettel en conférence de presse avant qu'Hamilton acquiesce.
2018 : les deux Red Bull au tapis
"Oui, c'est un équipier, mais je vois aussi n'importe qui comme un concurrent, donc équipier ou pas on va se battre", ce sont les mots de Daniel Ricciardo à l'issue de ce triste accrochage entre les deux pilotes Red Bull au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018.
Un an après sa victoire ici-même, le pilote australien avait de quoi arriver confiant à Bakou. Vainqueur du dernier Grand Prix en Chine, Daniel Ricciardo s'élançait 4ème au départ, devant son coéquipier, Max Verstappen, en difficulté sur ce début de saison.
Avec près de 19 points de retard sur son coéquipier après trois Grands Prix, Max Verstappen souffre de la comparaison avec ce dernier, en début de championnat. Le Néerlandais est notamment critiqué pour ses nombreux accrochages à cette époque (Hamilton à Bahreïn, Vettel à Shanghai).
Dès le 6ème tour, Max Verstappen fait l'intérieur à son coéquipier au deuxième virage, mais les deux monoplaces se touchent. Un aperçu de ce qui va alimenter leurs batailles durant le Grand Prix d'Azerbaïdjan.
Au 12ème tour, Daniel Ricciardo tente de faire l'extérieur à Max Verstappen au premier virage. Le Néerlandais retarde son freinage et vient, de nouveau, frotter les roues de son coéquipier ce qui lui permet de garder l'avantage. Deuxième alerte dans le clan Red Bull à Bakou.
Puis 15 tours plus tard, les deux pilotes sont toujours au coude-à-coude. Aidé par l'aspiration, Daniel Ricciardo se porte à hauteur de son coéquipier et passe à l'extérieur au virage du Palais du Gouvernement. Réaction immédiate du pilote néerlandais qui se positionne à l'intérieur et force Ricciardo à céder afin d'éviter l'accrochage.
Au 35ème tour, Daniel Ricciardo parvient enfin à prendre le meilleur sur Max Verstappen et ne lui laisse pas la chance de riposter. L'Australien récupère sa 4ème place et effectuera un passage aux stands, deux tours plus tard.
Verstappen s'arrête à son tour, à la 38ème boucle et bénéficie de l'undercut, puissant à Bakou, pour repasser devant Ricciardo.
"Ils m'ont arrêté le premier et Max est ressorti devant moi. J'étais furieux, j'ai dit à l'équipe “les gars, j'ai travaillé dur pour le dépasser et maintenant, il est devant moi, laissez-moi passer". Mon ingénieur m'a dit "non, tu te bats contre Max". Ce qui veut dire que tout était à refaire".
Une décision qui sera lourde de conséquences pour l'écurie autrichienne. Dans la longue ligne droite de départ à Bakou, Daniel Ricciardo profite du DRS pour revenir fort sur son coéquipier.
Dans les échappements du Néerlandais, l'Australien feint à droite avant de repiquer à gauche devant les zigzags de son coéquipier. À l'approche du premier virage, Verstappen se réoriente dans la trajectoire de Ricciardo qui saute sur les freins. Trop tard, beaucoup trop tard pour le pilote australien qui ne peut éviter l'accrochage.
Après un choc assez violent, les deux Red Bull terminent leur course dans l'échappatoire du 1ᵉ virage. Un Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018 à oublier pour l'écurie…
2018 : Romain Grosjean dans le mur de Bakou
Rétrogradé de 5 places après un changement de boîte de vitesses, c'est un défi qui attend Romain Grosjean, dernier sur la grille du Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018.
Après un premier tour mouvementé, avec plusieurs accrochages et la sortie de la voiture de sécurité, Romain Grosjean gagne six positions et se place 14ème au moment où le Grand Prix reprend.
Au 13ème tour, le Français est dixième après notamment un dépassement au préjudice de Pierre Gasly, dans la Toro Rosso.
Au volant de sa Haas, le pilote pointe au 8ème rang au 32ème tour après avoir profité des arrêts aux stands des pilotes devant lui.
Lors du 40ème tour, le Français fait partie des gagnants de l'accrochage entre Ricciardo et Verstappen. À 11 tours de l'arrivée, Grosjean pointe sixième derrière Bottas, Vettel, Hamilton, Räikkönen, Pérez et devant Sainz, Leclerc, Stroll ainsi qu'Alonso.
Partis dernier, Haas et Grosjean peuvent réaliser un gros coup à Bakou et repartir avec de précieux points alors qu'ils pointent, à ce moment, au 8ème rang du classement constructeurs.
Seulement, au 43ᵉ tour, alors que le peloton se resserre derrière la voiture de sécurité, Grosjean fait chauffer ses pneus dans le dernier secteur et appuie accidentellement sur un bouton de son volant.
Résultat dramatique pour ce dernier au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018. Les roues arrière de sa Haas se bloquent et l'avant vient percuter le mur qui provoque l'abandon du Français à huit tours de l'arrivée.
2021 : quand Lewis Hamilton confond vitesse et précipitation à Bakou
Lors de la saison 2021, Lewis Hamilton et Max Verstappen se disputent intensément le titre mondial lors des 22 Grands Prix de cette saison historique.
Ce Grand Prix d'Azerbaïdjan 2021, 6ème manche du championnat, marquera comme un tournant de cette saison pour ses événements en course et ses conséquences au championnat.
Après cinq Grands Prix, Lewis Hamilton, compte 4 points de retard sur Max Verstappen au championnat. Fait rare de cette saison, les deux pilotes doivent s'avouer vaincus face à Charles Leclerc et sa Ferrari en qualifications. Le Monégasque part en pole position à Bakou.
Au 6ème tour, Hamilton et Verstappen se sont déjà défaits de Charles Leclerc et caracolent en tête du Grand Prix.
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Hamilton passe aux stands lors du 11ème tour pour chausser des gommes dures, mais perd du temps en raison d'un arrêt un peu long (4,6 s). Il est imité par Verstappen et Red Bull un tour après. Le Néerlandais profite d'un arrêt plus rapide (2 s) pour repartir devant le Britannique. Sergio Pérez, qui s'arrête encore un tour plus tard, ressort également devant Hamilton, désormais 3ème.
Au 30ᵉ tour, la roue arrière gauche de Lance Stroll éclate alors que le Canadien était à 300 km/h. Si le pilote est sain et sauf, la voiture de sécurité intervient logiquement sur le circuit.
Cinq tours plus tard, la course reprend et Verstappen ne tarde pas à, de nouveau, creuser l'écart avec son coéquipier et Lewis Hamilton. À 10 tours de l'arrivée, il compte 4 s d'avance sur Pérez et 5 sur Lewis Hamilton.
Seulement, à quatre tours du drapeau à damier, Max Verstappen voit sa première victoire à Bakou s'envoler après que son pneu arrière gauche, à l'image de celui de Lance Stroll, explose dans la ligne droite de départ.
Alors que le Grand Prix devait se finir sous drapeau jaune, le drapeau rouge est brandi par les commissaires de peur qu'un pilote ne connaisse le même sort que Stroll ou Verstappen.
Le Grand Prix repart alors pour trois tours avec un second départ arrêté. Sergio Pérez, en tête, tente de se rabattre sur Lewis Hamilton, mieux parti, mais n'empêche pas le Britannique de placer sa Mercedes en tête au premier virage.
Du moins, c'est ce qu'on croit, car Hamilton bloque sa roue avant gauche et termine dans l'échappatoire au premier virage. Il ne marquera aucun point et ne profitera pas de l'abandon de Max Verstappen pour reprendre la tête du championnat. Des gros points qui manqueront au pilote britannique en fin de saison qui devra s'incliner de 7 points face au Néerlandais.
"Soyons prudent, c'est une course, pas un marathon", avait pourtant prévenu le pilote lors d'un message radio à destination de son équipe, juste avant le second départ arrêté à Bakou…