La F1 a offert à de nombreuses reprises de grands moments dans le dernier tour d'un Grand Prix. Là où la tension est la plus palpable pour les pilotes, écuries et observateurs. Retour sur ces courses qui se sont décidées dans les derniers instants.
Elles font partie des plus belles victoires, impressionnantes et parfois inattendues et moins glorieuses. Celles qui laissent du suspens et rendent nerveux les fans. Ces victoires acquises dans le dernier tour, où il faut être décisif face à la pression, parfois profiter de la malchance des autres ou bénéficier de consignes d'équipes favorables.
On revient sur cinq d'entre elles qui ont marqué l'histoire de la F1 à travers les années.
Grand Prix de Monaco 1982 : quatre victorieux potentiels
Alors qu'à cinq tours de l'arrivée, la Renault du leader du championnat, Alain Prost, mène la course et se dirige vers la victoire avec 8 secondes d'avance sur son premier poursuivant, Patrese, la pluie va changer le cours de ce Grand Prix de Monaco.
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Seulement cinq pilotes sont dans le tour du leader, dont Alboreto , qui abandonne après avoir heurté les barrières à la Piscine. C'est le début d'une hécatombe sur la piste.
À deux tours de l'arrivée, Alain Prost voit l'arrière de sa Renault se décrocher dans la chicane. Il percute violemment le rail et perd un pneu dans l'accident. Sonné, le Français sort de sa monoplace et est contraint à l'abandon.
Riccardo Patrese est le nouveau leader, mais part en aquaplanage puis en tête-à-queue sur le tracé monégasque. Par miracle, sa Brabham est intacte, mais son moteur est à l'arrêt.
Didier Pironi prend alors la tête de la course, suivi de Cesari, dans une fin de Grand Prix de Monaco complètement folle. Grâce aux commissaires, Patrese arrive à repartir en troisième position.
Dans le dernier tour, Pironi connaît un court-circuit sur sa Ferrari dans le tunnel et doit abandonner à quelques mètres de l'arrivée. Cesari, qui aurait pu en profiter pour gagner la course, est arrêté au Casino après une panne d'essence.
Après avoir perdu la tête de la course, Riccardo Patrese profite des deux abandons et remporte un Grand Prix improbable qui aura basculé à plusieurs reprises après l'arrivée de la pluie. C'est la première des six victoires de l'italien en F1.
Grand Prix des États-Unis 2002 : Michael Schumacher rend la pareille à Rubens Barrichello ?
Le Grand Prix des États-Unis s'est terminé sur le plus petit écart jamais enregistré en F1 depuis l'introduction du chronométrage au millième près. 11 millièmes séparaient Rubens Barrichello et Michael Schumacher à l'arrivée en faveur du pilote brésilien.
Sans doute l'une des photos les plus iconiques de l'histoire de la catégorie reine symbolisant l'écrasante domination de Ferrari à l'époque. Les deux monoplaces au cheval cabré franchissant la ligne d'arrivée quasiment à égalité.
Alors que le quintuple champion du monde de F1, à l'époque, Michael Schumacher s'apprête à remporter le Grand Prix des États-Unis ce qui aurait été sa 11ème victoire en 16 Grands Prix, il ralentit dans le banking, dernier virage, du circuit d'Indianapolis afin de laisser son coéquipier recoller à sa Ferrari.
Finalement, c'est le Brésilien qui est comptabilisé comme vainqueur du Grand Prix bien qu'à l'œil les deux monoplaces semblent à parfaite égalité. Si Michael Schumacher avait déclaré qu'il voulait tenter de terminer la course à égalité parfaite, beaucoup ont interprété ce geste comme un rendu de la victoire que lui avait laissé Barrichello en Autriche, lors de la même saison, après des consignes d'équipe et qui avait fait polémique.
Grand Prix du Japon 2005 : La plus belle victoire de Kimi Raikkonen en F1 ?
Sacré pour la première fois de sa carrière, Fernando Alonso entame ce Grand Prix du Japon dans la peau d'un champion du monde de F1. Piégés par les qualifications sur piste humide, Michael Schumacher est 14ème tandis que l'Espagnol est 16ème, devant son dauphin au championnat, Kimi Raikkonen.
Après dix tours, Schumacher, Alonso et Raikkonen ont déjà bien entamé leur remontée et pointent, respectivement, en 6ème, 8ème et 9ème position.
Au 20ème tour, Alonso a pris le meilleur sur le septuple champion du monde et est dorénavant troisième devant l'Allemand et Raikkonen. Au jeu des arrêts aux stands, les deux derniers prennent l'avantage sur l'Espagnol et ressortent devant la Renault qui s'était arrêtée quatre tours plus tôt.
Le Finlandais, puis l'Espagnol prennent finalement le meilleur sur Michael Schumacher. Les deux derniers s'arrêtent de nouveau aux stands tandis que le premier est le pilote le plus rapide en piste. Huit secondes séparent le pilote McLaren de son premier poursuivant.
Il décide de ravitailler à neuf tours de l'arrivée et ressort à 7 secondes de Fisichella, leader de la course. Raikkonen fond sur l'Italien avant de revenir dans ses roues à trois de l'arrivée.
Dans le dernier tour, "iceman" aspire la Renault et résiste à la tentative de Fisichella de le tasser pour prendre les commandes de la course.
Parti 17ème sur la grille, le pilote McLaren remporte le Grand Prix du Japon après une remontée impressionnante et s'offre une revanche sur le Grand Prix du Brésil 2003 où Fisichella, chez Jordan-Ford, avait remporté la course après un dépassement dans le dernier tour sur le Finlandais.
Grand Prix du Canada 2011 : Le vainqueur le plus lent dans le Grand Prix le plus long de l'histoire de la F1
Alors que la pluie est d'une intensité rare à Montréal, le Grand Prix du Canada commence sous quatre tours de voiture de sécurité avant un départ lancé où le poleman et leader incontesté du championnat, Sebastian Vettel garde les commandes.
Au 10ème tour, Hamilton tente de passer son coéquipier, Jenson Button, qui ne le voit pas et le tasse. Le jeune britannique, victime d'une rupture de suspension, abandonne et la voiture de sécurité est de retour sur le circuit.
Alors que la pluie triple d'intensité, la course est interrompue durant plus de 2h. À la relance, Alonso et Button s'accrochent, l'Espagnol doit abandonner alors que sa Ferrari est bloquée sur un vibreur tandis que le pilote McLaren est contraint de repasser aux stands pour la sixième fois alors que la voiture de sécurité est de retour.
15 tours plus tard, Heidfeld percute Kobayashi et perd son aileron avant qui passe sous sa monoplace, la voiture de sécurité intervient de nouveau. À 10 tours de l'arrivée, Vettel mène devant Michael Schumacher, qui vise son premier podium depuis 2006, ainsi que Mark Webber et Jenson Button qui est remonté.
À la lutte avec le septuple champion du monde, Webber commet une erreur dans la ligne de départ arrivée au profit de Button qui prend la troisième place avant de passer l'Allemand un tour plus tard.
Le champion du monde F1 de 2009 fond sur Vettel et le menace dans le dernier tour où le champion du monde en titre part à la faute sur une piste encore humide. À quelques virages de l'arrivée, Jenson Button prend la tête du Grand Prix et s'impose pour la première fois en 2011.
Après ce Grand Prix, qui a vu Jenson Button devenir le vainqueur le plus lent de l'histoire de la F1 avec une moyenne de 74,8 km/h durant une course qui aura duré plus de quatre heures, la FIA prend de nouvelles directives.
En plus de ne pas pouvoir dépasser deux heures de course, l'évènement d'un Grand Prix de F1 ne pourra plus excéder quatre heures en comptant les interruptions de course.
Grand Prix d'Abu Dhabi 2021 : Le titre dans le dernier tour
Car c'est sans doute la fin de Grand Prix la plus extraordinaire dans son scénario bien que dénoncé par de nombreux observateurs de la F1, il n'est pas possible d'évoquer ses courses sans aborder le Grand Prix d'Abu Dhabi 2021.
F1 - Pour Max Verstappen, le Sprint enlève "la magie de la Formule 1"
L'idée n'est pas de refaire la course tant les événements ont été vus et revus, analysés, décryptés. Une fin de saison qui restera à jamais gravée dans l'histoire de la F1 et qui a vu Max Verstappen remporter son premier titre mondial dans le dernier tour au détriment de Lewis Hamilton, qui aurait pu devenir seul détenteur de huit sacres dans la catégorie, au bout d'une saison historique.
Profitant de l'accident de Nicholas Latifi à quelques tours de l'arrivée pour chausser des gommes tendres, le Néerlandais qui est revenu dans les échappements du Britannique grâce à la safety, profite de la décision des commissaires de relancer la course dans le dernier tour pour passer la Mercedes qui n'avait aucune chance sur des gommes dures usées.