Lanterne rouge de la saison 2021, Haas pouvait nourrir de grands espoirs en 2022. Suite aux premières courses de la saison, l'écurie américaine a impressionné par sa vitesse et ses nombreux points inscrits par l'intermédiaire de Kevin Magnussen. Une 5ème place à Bahreïn a introduit les rêves et les espoirs de l'écurie gérée par Guenther Steiner.
Or, la suite s'est vite révélée plus compliquée. En effet, la dynamique s'est inversée, les pilotes se sont montrés plus impatients, et la satisfaction a laissé place à la frustration quelques courses après le début de saison. Et pour cause, suite aux 3 points inscrits par Magnussen à Imola, plus un seul point n'a été récolté par Haas. Une disette qui dure depuis 5 GP au cours desquels crashs, incidents de course et soucis de fiabilité ont réduit leur dynamique à néant.
Fiabilité et crashs, les grands problèmes de l'écurie
Cette disette est incarnée par plusieurs problèmes. Le premier, les crashs et incidents qui ont ruiné les courses des deux pilotes. Mick Schumacher est le visage principal de ces crashs à répétition. Le jeune pilote allemand cède rapidement à la pression en course ou en qualifications, dans les moments chauds. Après Jeddah ou encore Monaco, la confiance du jeune pilote s'est retrouvée grandement atteinte suite à des accidents violents détruisant sa voiture. Le fils du septuple champion du Monde n'a toujours pas inscrit le moindre point en F1. Pas le moindre pour celui qui a pourtant le titre de champion de F2 dans sa poche depuis 2020.
Sa capacité à performer se retrouve questionnée par son équipe, ses accidents s'en retrouvent inexpliqués si ce n'est par un surpilotage certain. Face à ses propres défauts, Mick Schumacher tente d'aller au-delà des limites pour aller chercher des dixièmes. Mais ces excès ne pardonnent pas.
Cependant, ce n'est pas le seul. Figure de proue chez Haas en début de saison suite à ses 15 points inscrits, Magnussen a lui aussi perdu de nombreuses occasions de scorer. La première d'entre-elles, c'était en Espagne. Au premier tour, le Danois a attaqué Hamilton dans un virage très compliqué. Un peu trop agressif, le pilote Haas s'est retrouvé dans le bac à graviers suite à un contact avec le Britannique. Au Canada, ce fut la même sentence. Au virage 3, l'attaque à l'extérieur sur Hamilton a fini en contact, ce qui a généré de gros dommages sur l'aileron avant du pilote Haas. Des incidents aux premiers tours synonymes d'un excès d'agressivité certain en piste.
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Ces contacts et ces incidents n'ont pas aidé Haas a résoudre ses problèmes. Ils en ont même créé de nouveaux, cette fois en interne. En effet, Steiner ne peut plus voir ces crashs à répétition. Pour une écurie aux petits moyens, casser à tout va n'est pas la solution pour performer. Cependant, lorsque ses pilotes ne cassent pas, c'est la fiabilité du moteur Ferrari qui les handicape. Que ce soit Magnussen en Azerbaïdjan ou encore Schumacher au Canada, l'écurie américaine n'est pas aidée par les moteurs italiens. Véritablement, la poisse s'enchaine et s'additionne, les espoirs d'une place en milieu de peloton au championnat constructeurs s'envolent petit à petit.
Les résultat de cette disette sont clairs. Après avoir passé le début de saison au milieu du classement et voir même tutoyé les sommets après la première course, Haas dégringole et ne s'arrête plus. Actuellement 9ème du championnat, l'écurie de Gene Haas tombe sans arrêt. Lors du GP du Canada, elle a même vu Aston Martin leur passer devant après leur début de saison plus que catastrophique.
Mais pour elle, le souci est ailleurs. Décidément, une plaie semble s'être ouverte ce week-end après une Q3 plus que réussie. Un crash et un souci de fiabilité ont réduit leurs espoirs à néant. Parties toutes deux en troisième ligne, les VF-22 de Magnussen et de Schumacher avaient tout en leur possession pour aller décrocher de nouveaux points. Malgré cela, le sort en avait décidé autrement pour le malchanceux Schumacher avec sa casse moteur. Magnussen, passé aux stands pour changer son aileron, est ressorti en fin de peloton et n'a pu décrocher mieux qu'une 17ème place…
Haas n'améliorera plus sa voiture
Ces incidents à répétition compliqués à vivre sur le plan moral, le sont tout autant sur le plan financier. Effectivement, l'inflation actuelle fait que les budget alloués par le budget cap en 2022 vont rapidement arriver au plafond. Or, pour des écuries comme Haas, le souci n'est pas le plafond mais leur faible budget tout court qui en soit est déjà limité. Les multiples incidents de Schumacher ont déjà fait perdre de nombreux millions de dollars à l'écurie américaine. Des sommes qui ne pourront être réinjectées dans le développement de la voiture.
Au-delà de ça, on le sait, Haas n'est pas une écurie capable de développer à tout va. Si financièrement cela bloque, les améliorations bloqueront sûrement aussi. Pas de quoi arranger la performance de l'écurie américaine qui a annoncé apporter des améliorations en Hongrie, dans plus d'un mois.
Ces améliorations, Haas semble en avoir besoin, elle qui est l'une des seules équipes à ne pas avoir encore apporté de grosses améliorations. Or, les changements et les améliorations, promises comme significatives, seront les dernières pour Haas en 2022. En effet, notamment au regard du budget, Haas ne peut se permettre de continuer à produire de nouvelles pièces. Payer la soufflerie pour le faire et tout un tas d'autres coûts liés à cela, les en empêcheront. Après la Hongrie, le cap sera sur 2023 alors que l'écurie américaine pourra tenter de sauver les pots cassés. Malgré un début de saison prometteur, terminer dernier du championnat serait un échec cuisant. Et ce, notamment au regard du niveau de Williams cette saison.