Monaco, Spa Francorchamps ou encore Monza, ces circuits ont marqué la Formule 1. Présents depuis la création de la Formule 1, ces circuits font partie du mythe, de l'histoire de la F1. Le tracé de Silverstone fait aussi partie de cette liste des tracés mythiques de la catégorie reine du sport automobile. Après diverses transformations, avoir vu les meilleurs pilotes du monde s'y illustrer, ce tracé a marqué l'histoire de ce sport à travers les générations. Virages mythiques, terre de succès britannique, direction Silverstone pour la 10ème course de la saison 2022 sur ce tracé symbolique.
Un tracé de légende
Prélude du premier championnat du monde de Formule 1, Silverstone est le lieu, le circuit où tout a commencé. Situé sur une ancienne base aérienne de la Royal Air Force, ce tracé s'est développé sur les vestiges d'une base de la Seconde Guerre mondiale. Le 13 Mai 1950, pour le premier GP de l'histoire de la F1, Guiseppe Farina remporte cette course qui comptera de multiples éditions parfois malgré quelques années d'absence. La victoire de l'Italien à Silverstone est tout un symbole aujourd'hui. En effet, c'est ce même pilote qui remporta le premier championnat du Monde de Formule 1 quelques mois plus tard.
À cette époque, le tracé est bien différent de l'actuel. En 1950, le circuit compte 8 virages, est long de 4,649km et avec des particularités bien différentes du tracé que l'on connaît aujourd'hui. Avant de se trouver entre Woodcote et Copse pendant près d'un demi-siècle, la ligne droite de départ-arrivée se situait entre Abbey et Woodcote. Cette portion n'existe plus aujourd'hui même si le premier virage se situe à présent à Abbey, virage mythique de ce circuit qui a évolué avec le temps et avec les contraintes requises par la F1.
Ce n'est pas le seul virage à avoir évolué avec son temps. Certaines portions ont fini par se découper en plusieurs courbes au lieu d'une seule alors que d'autres se sont ouvertes pour devenir plus rapides. Les virages mythiques de Stowe et Club étaient auparavant des virages très rapides à 90 degrés alors qu'aujourd'hui, ils se décomposent en plusieurs courbes. À l'inverse Copse, plus fermé auparavant, se passe désormais à fond (ou presque) avec les F1 actuelles.
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Pour le mythe de Silverstone, Copse a joué un rôle important dans l'histoire. Les vitesses de passage très élevées actuellement ont causé de grandes pertes de contrôle comme ce fut le cas pour Schumacher en 1999 ou pour Verstappen en 2021 suite à son contact avec Hamilton. Des incidents violents qui ont contribué à mythifier le virage même si le dernier en date reste bien trop récent pour cela.
Cependant, sur le tracé de 1950, les passages connus aujourd'hui existaient déjà par le passé mais ont connu, comme évoqué précédemment, des modifications particulières. Le tracé ne ressemble plus à l'ancien, il compte 10 virages de plus et mesure 1,2km de plus que par le passé. Pendant que Copse a marqué l'histoire par ses crashs, l'enchaînement Maggots, Becketts, Chapel est également encore présent mais possède également plus de courbes qu'auparavant. En forme de S, ce secteur est majoritairement le préféré des pilotes mais aussi l'un des plus techniques. Garder la trajectoire dans cet enchaînement est primordial, encore plus qu'ailleurs. Malgré les modifications à travers le temps, Silverstone garde son mythe, ses virages, ses noms et ce tracé, toute sa légende.
Maggots, Becketts, Chapel, l'enchaînement mythique
Cet enchaînement, est probablement l'endroit le plus technique de ce circuit. Avec 5 virages à son compteur, ce passage n'est pas à négliger tant l'appui aérodynamique y est important et le talent des pilotes, primordial. Ce passage ne donne sans doute pas la pole mais peut faire perdre de précieux dixièmes si le pilote rate le point de corde. Les forces G qui s'y exercent sont très importantes et c'est probablement en ça que réside tout le défi de cet enchaînement.
Très prisée des pilotes, cette partie du circuit est très difficile. Or, avec les F1 actuelles, l'enchaînement Maggots et Becketts ne forme plus qu'un virage puisque les pilotes le passent à fond. Or, l'avant dernier virage qui se dirige vers la droite pousse les pilotes à lever le pied et à baisser deux rapports. Malgré cela, les vitesses de passage y sont très élevées ce qui fait partie des enchaînements les plus connus et les plus populaires chez les pilotes et les spectateurs aujourd'hui. Les forces G peuvent atteindre voire dépasser les 4G à cet endroit.
En 2018, Carlos Sainz avait déclaré sa flamme à ce secteur. "C’est tellement rapide et c’est tout simplement une piste faite pour les pilotes. On frissonne déjà en avalant Copse, mais c’est encore mieux avec l’enchaînement de Maggots, Becketts et Chapel. Il faut trouver un certain rythme avec la voiture, mais les sensations sont incroyables", avait avoué l'Espagnol. Un constat partagé par de nombreux pilotes, amoureux d'adrénaline, qui se laissent aller par le plaisir de piloter dans des enchaînements pareils.
Les pilotes britanniques y brillent sans partage
Si la Formule 1 se rend en Grande-Bretagne depuis sa création, elle s'est rendue à 58 reprises à Silverstone. Entre modernisation et partage un an sur deux avec les circuits de Brands Hatch ou de Aintree, Silverstone reste cependant, la place majeure du sport automobile britannique.
Symbole de cette place indélébile de ce pays au panthéon de la F1, les britanniques ont le plus souvent brillé sur ce circuit. En 58 participations, les pilotes britanniques y ont remporté 24 éditions. Jackie Stewart, Nigell Mansell ou encore Jim Clark y ont remporté 8 courses à tous les trois, deux pour le premier, trois pour les deux autres. Symbole de cette domination à domicile, Lewis Hamilton est le roi à Silverstone. Avec 8 victoires sur ses terres, Lewis Hamilton est le recordman de victoires sur ce circuit. Il devance une légende française, Alain Prost et ses 5 succès sur ce tracé britannique.
Autre illustration de cette domination, les constructeurs britanniques s'y illustrent depuis toujours sur ce tracé. Que ce soit McLaren (12 succès), Williams (8 succès) ou encore Lotus (3 succès), les constructeurs se plaisent à domicile et dominent sans partage le palmarès de victoires sur ce tracé.
Aussi mythique que légendaire, le circuit de Silverstone galvanise, motive et pousse ses ressortissants à performer et dépasser leurs limites. Même si Lewis Hamilton y règne sans partage, les constructeurs britanniques n'y arrivent, cependant, plus. La dernière victoire d'un constructeur à domicile sur ce circuit remonte à 2008, il s'agissait de McLaren. Même s'ils le veulent cette tendance sera difficile à stopper ce week-end au regard des performances actuelles des trois écuries sous bataillon britannique en Formule 1.