Depuis le début de l'année, les marques allemandes ont enregistré une baisse de production de 500.000 véhicules par rapport à la même période en 2019, soit une chute de 20%. Les ennemis ? La voiture électrique et la Chine.
Alors qu'une majorité des constructeurs automobiles ont retrouvé la forme d'avant pandémie, il semblerait que toute l'industrie allemande accuse un gros retard sur le marché, particulièrement dans les usines où la production stagne.
La fin des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement n'a pas amené un regain des ventes pour Audi, Volkswagen, Mercedes et BMW. Ces marques observent leurs chiffres de commandes et de ventes en chute libre.
Des mauvais résultats qui s'expliquent par une implantation très forte des marques allemandes en Chine, ainsi qu'un échec assez général vers la transition électrique…
VW, BMW et Mercedes : la Chine, allié ou ennemi dans la voiture électrique ?
Les marques allemandes ont longtemps qualifié la Chine de "marché secondaire". Mais Volkswagen enregistre environ 40% de ses ventes mondiales dans l'empire du Milieu, contre 31% il y a dix ans.
Toujours selon les données du Center for Automotive Management, BMW et Mercedes-Benz ont des chiffres similaires.
Si une part de marché croissante en Chine (pays où se trouve 17% de la population mondiale) pourrait être une bonne nouvelle, elle l'est de moins en moins.
La reprise de la guerre des matières premières entre la Chine et les Etats-Unis signifie des coûts d'export plus lourds et de nouveaux coûts de production à la hausse pour les Allemands.
La focalisation sur un marché international est de moins en moins gagnante. Chaque année, les commandes allemandes et européennes baissent d'environ 30% pour BMW, Volkswagen, Mercedes et Audi.
Sans des élèves modèles comme la Volkswagen Golf pour relever le niveau, les commandes seraient carrément en chute libre.
0 pointé : l'échec de la transition électrique pour Audi, BMW et Mercedes ?
Globalement, les ventes des constructeurs allemands dans l'électrique restent bredouilles, voir abyssales. C'est sûr, les marques comme Audi, BMW et Mercedes ne sont pas connues pour fabriquer des voitures à faibles émissions avec des moteurs économes.
Les constructeurs sont même carrément orientés vers le premium, et même le luxe, avec des modèles tout aussi énormes que leurs groupes motopropulseurs. Un atout dans le haut de gamme mais qui décourage le consommateur moyen.
Prenons l'exemple du premier SUV électrique de Mercedes, l'EQC. En France, il est la pire vente de l'histoire de la marque avec seulement 176 immatriculations en 2023, un chiffre plus que ridicule.
Mais pourquoi ce modèle n'attire pas ? Son prix ? Sans doute. À 80.000 €, le Mercedes EQC reste complètement déconnecté de la réalité du marché de la voiture électrique.
Les efforts effectués par VW, Audi, BMW et Mercedes pour l'environnement ont été globalement mous (voir négatifs), et seule une infime partie des flottes se reconvertissent en électrique.
Maintenant, les voitures 100% électriques bas de gamme éclatent partout en Europe et même en Chine.
Des marques comme Dacia se sont transformées en véritables machines à sous, et la production carbure tout autant que les ventes.
Dacia, Renault et de Meo : les ambitions électriques du groupe Renault
La tendance électrique est bien présente en Chine, où les marques locales qui débutent tout juste en Europe sont pour le coup bien en avance.
Les voitures électriques de NIO, XPeng, BYD, et Li Auto présentent déjà des offres à tous les niveaux pour des véhicules électriques éprouvés.
Les marques allemandes se retrouvent donc complètement dépassées par la Chine en Europe ! Une tendance qui ne risque pas de s'améliorer sans une transition électrique avec des véhicules originaux et plus accessibles.
Sources: CAM, Handlesblatt