Le budget en Formule 1 correspond aux salaires des pilotes, mais également ceux des centaines de personnes employées par les écuries, aux évolutions de la monoplace et bien d'autres choses. Cette année, l'instauration du plafond budgétaire contraint les teams à revoir leur plan de développement.
Ferrari à la recherche de solutions
Mattia Binotto, le patron de la Scuderia Ferrari, espère trouver les solutions. "C'est un point dont nous avons commencé à discuter il y a maintenant un mois avec toutes les équipes, la F1 et la FIA. Nous comprenons l'importance d'essayer d'une manière ou d'une autre de limiter les dépenses globales. Il est évident qu'il n'y a pas que les trois personnes clés de l'équipe. Il n'y a pas que les pilotes, il y a aussi le moteur et l'unité de puissance, pour lesquels il y aura un plafond budgétaire à l'avenir. Donc encore une fois, nous en discutons, il n'y a pas de solution simple, en particulier pour les plafonds salariaux des pilotes.
"Mais il ne fait aucun doute que nous en discutons et que nous essayons de comprendre ce qui pourrait être une solution. Ce ne sera pas à court terme, car nous avons déjà des contrats en place et nous ne pouvons pas simplement les rompre. Il y a des implications juridiques, certainement pour comprendre comment le faire. C'est une discussion importante, nous la comprenons et nous reconnaissons que cela prendra du temps mais nous allons certainement suivre ce processus", a confié l'Italien.
Christian Horner semble plus inquiet
Une personne qui n'apprécie pas ce plafond depuis le début, c'est Christian Horner. Le patron de Red Bull n'a pas hésité à le faire savoir : "Oui, le principe d'un plafonnement est justifié. Son application est délicate. Et nous le voyons et nous le vivons en ce moment. Et bien sûr, il y a énormément de choses à régler dans le cadre du plafond existant que nous avons, qui est train de devenir un plafond pour les moteurs également. Je veux dire, il y a toutes sortes de complications avec les structures des entreprises etc. Donc, il y a beaucoup, beaucoup de complexité, mais nous devons aller au-delà de cela. Et personnellement, je pense qu'on accorde trop de poids et de pression au plafond en ce moment. Il faut regarder où sont les facteurs de coûts. Et en tant que Formule 1, nous devons mieux examiner les règlements techniques, les règlements sportifs, parce que nous continuons à concevoir et à fabriquer des voitures très coûteuses".
F1 — Le paddock se moque des demandes de Christian Horner
Il poursuit ses propos en étant plus direct : "Vous savez, le règlement des moteurs pour 2026… Il n'y a rien de bon marché là-dedans. Et c'est ce qui met ensuite une pression artificielle sur la réglementation financière. Nous allons nous retrouver avec plus de personnes dans notre département financier que dans le bureau de design. Et ce que nous ne voulons pas voir, c'est que la Formule 1 devienne un championnat du Monde de comptabilité, vous savez, plutôt qu'un championnat technique ou sportif. Nous devons trouver un juste équilibre et revoir certains principes fondamentaux. Notamment voir pourquoi la construction de ces voitures coûte-t-elle si cher ?".
Andrew Shovlin s'oppose au plafond
L'ingénieur de course de Mercedes est lui contre le plafonnement budgétaire. Andrew Shovlin ne comprend pas sa mise en place actuelle avec le climat et l'inflation."En général, il ne fait aucun doute qu'un plafonnement bien pensé peut être bénéfique pour le sport. Et ce sont tous les domaines que nous envisageons d'intégrer à l'avenir, et il faut qu'ils soient réalisables. Mais si vous regardez la situation actuelle, la limite budgétaire du côté du châssis a été introduite. Et pour le moment, il est très difficile de voir comment cela va fonctionner dans le climat actuel. Donc, bien que ces sujets soient très utiles et qu'ils figurent à l'ordre du jour pour de très bonnes raisons, c'est le problème immédiat le plus important. Nous devons prouver que nous pouvons avoir un plafond qui fonctionne pour les équipes et pour le sport. Et de mon point de vue, ce serait la priorité".
Globalement, les avis se rencontrent. Les patrons des écuries de F1 aimeraient comprendre au mieux ce plafonnement, afin qu'il soit bien réalisé. Toutefois, compte tenu de l'inflation, les tops teams préféreraient s'en passer pour cette saison 2022.