Invité du podcast de Jey Shetty, le Britannique en a profité pour revenir sur ses traumatismes, la F1 et son futur.
Alors que la reprise de la F1 approche, Lewis Hamilton tire profit de ses derniers jours de temps libre pour faire quelques apparitions médiatiques. Le pilote Mercedes s'est livré sur son intimité au sein du podcast de Jey Shetty.
Son enfance et ses traumatismes
Le septuple champion du Monde s'est confié sur sa période scolaire qu'il juge comme "la plus traumatisante et difficile de ma vie".
Il s'est exprimé sur le peu de relation qu'il avait avec les autres enfants, de par sa couleur de peau et ses activités : "Je partais le jeudi soir pour aller courir en karting le week-end, je n’avais pas beaucoup d’interactions avec les autres enfants. J’étais toujours le dernier choisi quand il fallait faire des équipes de foot, même si j’étais meilleur qu’un autre".
Le pilote avoue avoir souffert de racisme et de manque de représentation à cet âge : "Il y a les coups, physiques et moraux, comme des jets de bananes, des insultes racistes. À l'école, sur 1000 élèves, il y avait peut-être 6 ou 7 enfants noirs".
Il poursuit : "En tant qu’enfant de couleur, c'est déstabilisant de suivre des cours d’histoires où vous n’avez pas de figues historiques auquel vous identifier, je pensais “où sont les gens qui me ressemblent ?".
Hamilton avoue également avoir souffert de dyslexie, un trouble qu'il a découvert sur le tard : "À 16 ans j’ai découvert que je souffrais de dyslexie. Heureusement, j’ai rencontré un enseignant qui était vraiment attentionné et m’a aidé à mieux me connaître".
Le pilote de 38 ans pense que ses expériences lui ont été bénéfiques pour l'homme qu'il est aujourd'hui.
"Aujourd'hui je suis reconnaissant de toutes ces difficultés, car ça m’a construit en tant que personne. Je ne pouvais pas rentrer à la maison et dire à mes parents ce que je vivais, je ne voulais pas qu’ils croient que je n'étais pas assez fort. Alors je retenais mes larmes et je cachais mes émotions”.
Turquie 2020
Le Britannique a profité de ses paroles pour revenir sur l'un des rares moments où il a lâché prise. Alors qu'il vient de décrocher son septième titre de champion du Monde et égaler Michael Schumacher, le pilote craque dans son tour de sortie.
"Mon père refusait que je pleure, pour lui, c’était un signe de faiblesse alors en 2020, j’ai pleuré comme je ne l’avais jamais fait en 10 ans ou peut-être encore plus".
L'épisode Black Lives Matter en Formule 1
On sait le pilote de 38 ans engagé dans les enjeux sociaux, et il s'en est allé d'une confidence étonnante quant à la première fois où il a abordé le t-shirt avec le slogan du mouvement.
"Le premier jour où j’ai mis le genou à terre, j’avais l’impression de ne pas pouvoir le dire à mon équipe (Mercedes) car ils ne comprendraient pas à quel point c’était important pour moi de le faire. Alors j’ai caché mon t-shirt BLM et je n’ai pas mis celui “we race as one” que la Formule 1 avait donné à tous les pilotes, car pour moi ce n’était pas le combat”.
Il ajoute : "Puis Mercedes est venu me voir pour me demander pourquoi je ne les avais pas mis au courant. Finalement, de leur côté, ils m’ont dit qu’ils auraient pu m’aider à mieux me préparer. J’avais cette peur qu’ils essaient de me stopper, mais c’était juste une peur".
La diversité dans les sports mécaniques
Le Britannique pointe du doigt depuis de nombreuses années le manque de diversité dans les sports mécaniques et en particulier dans la catégorie reine. Seul pilote noir, ce dernier pousse pour que plus de personnes de couleurs ou de femmes intègrent la discipline quelle que soit la fonction.
"La représentation est importante, s’il y a plus de personnes de couleurs ou de femmes dans les sports mécaniques alors les enfants de couleurs, les jeunes filles pourront se dire “c’est possible, moi aussi je veux être ingénieure, stratège, pilote de course, etc”".
Sa relation avec Verstappen et les autres pilotes
Interrogé sur son rapport aux autres pilotes, dont Max Verstappen, le pilote Mercedes a tenu à faire taire les rumeurs : "Les gens aiment bien dire qu'il y a des problèmes entre Max et moi", a-t-il commenté.
Selon lui, il n'y a aucun problème, du moins de son côté : "Je le respecte. Peut-être que lui a un problème avec moi, mais je n'en suis pas sûr et j'imagine que non, même si je ne peux pas parler pour lui".
Au sujet du dernier Grand Prix controversé d'Abu Dhabi, le pilote affirme ne pas avoir de quoi en vouloir au Néerlandais : "Il a fait tout ce qu'il avait à faire en 2021, alors pourquoi aurais-je un problème avec lui ? Il a été performant et a répondu aux attentes lors de chaque week-end, personne ne peut lui enlever ça".
Sur sa supposée distance avec les autres pilotes : "Je pense qu’avec les autres pilotes on a plus de choses en commun que nous pensons, mais nous sommes tellement compétitifs. Beaucoup d’entre nous ont comme défense de ne pas s’attacher à quelqu’un que vous voulez battre, même si vous appréciez quelqu'un c’est difficile de le montrer, c’est une sorte de bataille psychologique. En tant que plus vieux, j’essaie de tendre la main aux plus jeunes parce qu'ils sont l’avenir".
La retraite
En F1 depuis 2007 et sous contrat jusqu'en 2024, le Britannique est proche de la fin de sa carrière. S'il en est conscient, le pilote de 38 ans semble préparé et ne pas craindre la retraite.
"J’ai vraiment l’impression aujourd’hui que j’ai beaucoup de projets en cours, et que lorsque je m’arrêterai, je me dirai : Merci la F1, mais j’ai quelque chose de mieux à faire désormais".
Si Hamilton est à la tête de sa fondation Mission 44, en plus d'avoir monté sa boîte de production audiovisuelle, il n'en oubliera pas les circuits : "Je n’ai aucun doute sur le fait que mon père et moi continuerons d’aller sur la piste de karting ou autre. Je serai toujours compétitif, c’est littéralement une partie de mon ADN qui ne changera jamais, nous sommes compétitifs dans tous les domaines".