Après deux Grands Prix (États-Unis et Mexique) où Lewis Hamilton a terminé second derrière Max Verstappen, Mercedes F1 est retombée dans ses travers au Brésil, circuit sur lequel ils nourrissaient de l'ambition. Retour sur cette contre-performance.
Avec seulement le point de la huitième place de George Russell lors du Sprint et les trois points de cette même huitième position de Lewis Hamilton, cette fois-ci, l'issue du week-end du Grand Prix du Brésil n'a pas été convaincant pour Mercedes F1.
Après avoir réalisé le doublé sur ce tracé d'Interlagos il y a un an, l'écurie allemande arrivait avec de grands espoirs sur le sol brésilien d'autant plus que les résultats récents portaient à l'optimisme.
Un week-end qui interroge George Russell, vainqueur devant Hamilton ici l'année passée, qui a été contraint à l'abandon après une surchauffe moteur lors du Grand Prix : "Il y a douze mois, c'était notre course la plus forte de l'année. Douze mois plus tard, c'est de loin notre course la plus faible donc oui, c'est très étrange".
Une baisse de performance évidente en ligne droite sur la Mercedes
Si Mercedes n'a jamais été l'une des écuries bénéficiant de la meilleure vitesse de pointe du plateau, elle était l'une des plus faibles au Brésil, souffrant par conséquent dans le premier et dernier secteur. Un constat qu'a partagé Lewis Hamilton après le Grand Prix.
"Je suppose que le plancher n’a pas fonctionné ici et puis nous étions trop lents dans les lignes droites. Nous perdions tellement de temps dans les zones de DRS que je ne pouvais rien faire".
Que ce soit au shootout sprint où il a raté le pole position dans le dernier secteur ou lors du Sprint et du Grand Prix où il a, à chaque fois, perdu de nombreuses places, Lewis Hamilton a souffert de la vitesse de pointe de sa Mercedes, sans et même avec le DRS.
Selon Big Data Master, l'écurie de F1 basée à Brackley était la septième monoplace du plateau en termes de rythme de course.
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Si la vitesse en ligne droite a été pointé du doigt pour expliquer la contre-performance de Mercedes, force est de constater que Lando Norris (McLaren) et Fernando Alonso (Aston Martin) sont tous deux montés sur le podium avec ce même moteur Mercedes.
L'usure des pneus trop importante ?
L'usure des pneus, pourtant l'un des points où Mercedes performe par rapport au reste de la grille de F1, a particulièrement chuté au Brésil et peut expliquer la baisse drastique de performance lors des deux courses.
"La voiture était juste lente ce week-end. Les pneus glissaient et s’usaient très rapidement. On ne perd pas soudainement une seconde en un week-end et de jouer le podium à une simple lutte pour les points”, a expliqué George Russell.
Des propos qui font écho à ceux de Lewis Hamilton et Toto Wolff.
"Nous avions du mal dans les virages, la voiture glissait beaucoup. Je suis sûr qu’il y a quelque chose dans la configuration qui aurait pu être revu. Nous aurions dû faire les choses différemment, mais avec une seule séance d’essais libres, c'est difficile”, a constaté le septuple champion du monde.
De son côté, le directeur autrichien avoue avoir pensé à changer les réglages de la voiture quitte à s'élancer depuis la voie des stands au départ : "Je pense que la vitesse en ligne droite était le plus gros problème, mais pas le facteur principal. Une des raisons est que nous usions les pneus plus rapidement que d'habitude. Nous avons envisagé de changer l'ensemble des réglages et de partir de la voie des stands, mais nous n’étions pas sûr de rendre la voiture meilleure".
Terminer la saison et se concentrer sur 2024
Alors qu'il ne reste plus que le Grand Prix de Las Vegas puis Abu Dhabi avant le fin de saison 2023, des tracés où elle pourrait encore souffrir de son manque de vitesse de pointe, Mercedes regarde vers 2024 avec la volonté d'apprendre des erreurs de la W14 pour configurer au mieux la W15.
"La performance est inexcusable. La voiture était deuxième lors des deux derniers GP. Nous devons comprendre afin de mieux développer la monoplace de l’année prochaine", a avoué Toto Wolff tandis que Lewis Hamilton n'a pas caché son envie de terminer rapidement cette saison.
"Encore deux courses avec cette voiture, puis ce sera fini, donc je serai heureux. Tout ce que je peux faire, c’est essayer de rester optimiste".
Optimiste, ce n'est pas le cas du Britannique quand il évoque la saison prochaine et la domination de Red Bull qui devrait continuer pendant encore quelques saisons selon lui.
"Red Bull est encore si loin. Je pense qu’ils seront probablement encore très au-dessus du reste au cours des prochaines années".