L'année dernière, à la même période, Pierre Gasly arrivait à la mi-saison avec des résultats satisfaisants, souvent dans les points, et ponctué par un podium en Azerbaïdjan. Mais cette saison, le pilote français n'est que l'ombre de lui-même, tout comme son AlphaTauri. L'écart de performance en l'espace d'un an est littéralement abyssal. Alors d'où vient le problème ? Est-ce la voiture ou le pilote ? Y a-t-il autre chose ? Auto Live Magazine décrypte la situation.
Une monoplace peu, voire pas compétitive
Lorsque de nouvelles réglementations techniques apparaissent en Formule 1, il y a des écuries gagnantes et perdantes. Avec la nouvelle règlementation de 2022, AlphaTauri fait partie de celles qui ont manqué le coche. L'AT03 est loin des performances de sa petite sœur, l'AT02. La saison passée, Pierre Gasly intégrait régulièrement le top 6, avec notamment un podium à Bakou. Des performances qui semblent désormais bien lointaines…
Mais cette saison, il n'en est rien. L'écurie italienne peine à atteindre la Q3 et à rentrer dans les points en course. En 13 Grands Prix, AlphaTauri n'est rentrée dans le top 10 qu'à six reprises avec ses deux pilotes. En piste, la monoplace manque cruellement de performance dans les virages rapides. De plus, les améliorations apportées ont du mal à porter leur fruits. À ce stade de la saison, l'écurie pointe à la 8ème place au classement des constructeurs, avec 27 points, dont 16 marqués par le Français.
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Le moral au plus bas
Les performances d'AlphaTauri plombent le moral du Français. Lors d'un week-end de course, la voiture semble performante aux essais libres. Mais elle disparaît des radars en qualifications, et davantage en course. De quoi saper le moral de Pierre Gasly, désabusé sur les dernières courses. Cela se ressent aussi sur son pilotage.
D'une certaine sérénité, en maîtrise dans son baquet l'an dernier, Pierre Gasly est passé à de la nervosité, rarement à la bagarre avec les autres, parfois même en conflit avec son coéquipier Yuki Tsunoda en piste comme leur accrochage à Silverstone.
Interrogé sur ce manque de performance, Pierre Gasly ne trouve pas de réponse: "Pour être honnête, je n'ai pas toute la réponse quant à savoir pourquoi nous semblons avoir plus de difficulté que les autres écuries en milieu de tableau", déclare-t-il. Le Français est aussi fataliste quant au retard pris par rapport aux concurrents directs : "Les autres semblent simplement avoir creusé l'écart, et nous n'avons pas été capables de les suivre", déplore-t-il.
Gasly, "prisonnier" de Red Bull ?
Autre facteur de la méforme du Français cette saison : sa situation avec Red Bull. En 2019, le Normand est promu dans l'écurie mère aux cotés de Max Verstappen. Mais son passage chez Red Bull sera rapide, un peu trop même. Au vu de ses résultats peu convaincants, Gasly est rétrogradé au bout de six mois chez Toro Rosso, aujourd'hui AlphaTauri. Depuis, il n'est plus apparu chez Red Bull. Récemment, le pilote a prolongé son contrat chez l'écurie B de Red Bull jusqu'en 2023. Mais qu'en sera-t-il après la saison prochaine ? Difficile de l'expliquer…
Aujourd'hui, le Français ne désespère pas de revenir un jour chez Red Bull. Une rumeur circulait à propos d'une clause de sortie dans son contrat, rapidement démentie par Helmut Marko en personne. De plus, Sergio Pérez a été reconduit chez Red Bull jusqu'en 2024. De quoi boucher un peu plus les perspectives d'avenir de Gasly. Il semble donc "prisonnier" de l'écurie jusqu'en 2023. Pour la suite, si rien n'évolue, il pourrait aller voir chez une autre écurie plus performante dès 2024. Affaire à suivre…