Alors que les commissaires ont sanctionné Racing Point pour ces écopes de frein, Lawrence Stroll le patron de l'équipe, a répliqué dans un communiqué à charge contre Renault, Ferrari, McLaren et Williams.
La saga de l'été se poursuit tranquillement. Le nouvel épisode du jour est à mettre au crédit de Lawrence Stroll, le propriétaire de Racing Point - futur Aston Martin - qui s'est exprimé face aux équipes qui ont fait appel de la sanction contre les écopes de frein de l'écurie britannique - Renault, Ferrari, McLaren et Williams.
Depuis le début de saison, Racing Point est pointé du doigt par ses pairs depuis le début de saison pour sa monoplace, calquée sur la Mercedes 2019, la W10. Après avoir porté réclamation à trois reprises, Renault a finalement obtenu gain de cause puisque les commissaires ont lourdement sanctionné Racing Point.
Mais pour Renault, Ferrari, McLaren et Williams, la punition n'était pas assez exemplaire et ont fait appel de la décision. Papa Stroll s'est donc exprimé par la voix d'un communiqué officiel, quelque peu à charge, dont voici les meilleurs extraits :
"Je ne m'exprime pas souvent publiquement, mais je suis extrêmement en colère contre toute suggestion selon laquelle nous avons été malhonnêtes ou avons triché, en particulier les commentaires de nos concurrents.
"Je n'ai jamais triché de ma vie", assure Lawrence Stroll (Racing Point). "Ces accusations sont totalement inacceptables et fausses. Mon intégrité et celle de mon équipe sont indiscutables. Tout le monde chez Racing Point a été choqué et déçu par la décision de la FIA et maintient fermement notre innocence.
Cette équipe, sous différents noms, court en Formule 1 depuis plus de 30 ans et emploie aujourd'hui 500 personnes. Nous avons toujours été un constructeur et nous continuerons à l'être.
Tout au long de ces 30 années, cette équipe a été un outsider, se surpassant largement grâce à un groupe de personnes fantastiques. Entre 2016 et 2018, elle a été la quatrième meilleure équipe de la grille, fonctionnant avec le plus petit budget, et montant régulièrement sur le podium.
En sortant de l'administration judiciaire […] l'équipe peut enfin exploiter son potentiel et devrait être saluée pour ses bonnes performances.
Il suffit de lire les mots des commissaires pour comprendre pourquoi nous sommes aussi déçus par les sanctions. Le rapport indique clairement les circonstances atténuantes suivantes :
a. Le passage des écopes de freins des pièces non listées en 2019 aux pièces listées en 2020.
b. L'absence de directives ou clarification spécifiques de la FIA concernant la manière dont cette transition aux pièces listées pourrait être gérée dans le respect de l'esprit et de l'intention de la réglementation.
c. Le fait que le personnel de la FIA ayant inspecté la RP20 en mars 2020 ne se soit certes pas particulièrement focalisé sur les écopes de freins mais sur la voiture entière.
d. Racing Point aurait probablement pu obtenir un avantage presque similaire en photographiant les écopes de frein arrière de la Mercedes W10 et en utilisant un procédé de rétro-ingénierie, même si ce processus aurait requis des ressources de design supplémentaires.
e. Racing Point a été ouvert et transparent en tout point à ce sujet concernant ses actes, que l'équipe jugeait sans le moindre doute conformes à la réglementation, et les Commissaires considèrent que toute infraction à la réglementation n'est pas délibérée.
Tout cela est tiré de la décision des commissaires."
"Je suis vraiment bouleversé de constater le manque d'esprit sportif de nos concurrents"
La FIA n'a fourni aucune orientation ou clarification spécifique quant à la manière dont la transition vers les pièces listées pourrait être gérée dans l'esprit et l'intention du règlement. Le règlement, tel qu'il est rédigé, indique qu'après 2019, aucune autre information sur la conception des écopes de frein ne pouvait être partagée ou acquise. À ce stade, ce que vous savez et avez appris, ce sont vos propres informations. À partir de ce moment, vous êtes seul. C'est exactement ce que nous avons fait.
Donc, pour clarifier les choses, la FIA n'a pas mis en place de directives concernant la transition des pièces non listées vers les pièces listées et Racing Point a reçu en mars 2020 une confirmation écrite de la FIA concernant notre conformité en la matière.
Cette semaine, j'ai également été choqué de voir la FIA introduire une nouvelle clause d'antériorité, qui n'avait jamais existé auparavant."
En référence au fait que les commissaires de la FIA ont jugé que les écopes de freins avant de la RP20 étaient légales car les éléments de conception de la pièce avaient été achetés à Mercedes en 2019, à une époque où l'échange d'informations était possible car les écopes n'étaient pas des pièces listées.
"Au-delà du fait évident que Racing Point a respecté le Règlement Technique, je suis consterné par la façon dont Renault, McLaren, Ferrari et Williams ont saisi cette occasion pour faire appel, et ce faisant, ont tenté de nuire à nos performances. Ils traînent notre nom dans la boue et je ne resterai pas sans rien faire et je n'accepterai pas cela.
J'ai l'intention de prendre toutes les mesures nécessaires pour prouver notre innocence.
Mon équipe a travaillé sans relâche pour mettre au point la voiture compétitive que nous avons sur la grille de départ. Je suis vraiment bouleversé de constater le manque d'esprit sportif de nos concurrents.
Je comprends que la situation dans laquelle se trouve la FIA est difficile et compliquée pour de nombreuses raisons, mais je respecte et apprécie également leurs efforts pour essayer de trouver une solution dans le meilleur intérêt du sport."