Trintignant, Beltoise, Depailler ou encore Prost, des Français qui ont fait la légende de la Formule 1. Chacun d'entre eux ont remporté une course en Principauté. Le dernier à l'avoir fait, c'est Olivier Panis. Vainqueur le 19 Mai 1996 à la suite d'une course hachée, le pilote Ligier s'était montré opportuniste et avait remporté sa seule et unique course en Formule 1.
Cette victoire, personne ne pouvait la deviner à cet instant. C'est ensuite devenu le point de départ d'une longue période de disette pour les pilotes français. Une période de 24 ans 3 mois et 18 jours où aucun pilote tricolore ne s'est imposé en F1. Même si Pierre Gasly a stoppé cette série noire à Monza en 2020, cette période se poursuit inexorablement à Monaco depuis plus de 25 longues années désormais. Récit du dernier succès français sur les terres Monégasques.
À Monaco en 1996, il n'en restera que 3
Au départ de ce Grand Prix de Monaco 1996, de grands noms espéraient acquérir la victoire. Dominée par Williams-Renault, cette saison 96 est le théâtre d'une bataille entre Damon Hill et son coéquipier, mais aussi rookie, Jacques Villeneuve. Cependant, aucun des deux ne signe la pole position. En effet, alors que Hill concède la première place, Villeneuve s'élance quant à lui en dixième position. Le poleman du jour, n'est autre que Michael Schumacher. Alesi, Coulthard, Häkkinen, tous s'élancent devant Olivier Panis qui s'est qualifié en 14ème position. Le pilote Ligier était alors bien loin de s'imaginer ce qui allait suivre.
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Quelques minutes avant la course, une grosse averse s'abat sur Monaco, recouvrant ainsi l'intégralité du tracé. Au départ de la course, la pluie ne tombe plus mais la piste reste détrempée. Au premier virage, Damon Hill passe devant Michael Schumacher et prend la tête de la course. Jean Alesi alors 3ème raconte les difficultés qu'il rencontre lors du premier tour de course. "Dans la montée du Casino, je n'ai pas perdu le contrôle de la voiture mais je patinais partout", racontait-il à la F1TV. Alors très proche de Schumacher, le pilote Benetton-Renault est alors aux premières loges de l'accident de Michael Schumacher qui tape le rail à la sortie du virage 7, Mirabeau bas. Le champion du monde en titre laisse alors le champ libre à Hill qui s'échappe loin devant.
Victime d'une casse moteur, Damon Hill est contrait d'abandonner au 40ème tour de la course et laisse alors la tête de la course à Jean Alesi. À ce moment de la course, il ne reste plus que 10 pilotes en piste sur 21 pilotes sur la grille de départ. Entre collisions, sorties de pistes ou encore casses moteur, cette course est un véritable enfer pour de nombreux pilotes. Par ailleurs, les pilotes ont encore plus de 25 tours à boucler.
Au bout de deux heures, Panis vainqueur
Suite à l'abandon de Damon Hill, Alesi est en tête et est suivi par Panis et Coulthard. Parti 14ème sur la grille, le Français est alors dans la course à la victoire malgré la précision de son compatriote dans les rues Monégasques. Cependant, 20 tours après Damon Hill, c'est au tour du pilote Benetton d'être frappé par la malchance. Alors qu'il pensait avoir une crevaison, le Français rentre aux stands. Cependant, une fois dans la voie des stands, ses mécaniciens le stoppent net. Suspension arrière cassée, course terminée. "C'était une horreur", avouait-il plus récemment. Olivier Panis se retrouve alors en tête de cette course au scénario Hollywoodien.
Quelques secondes devant Coulthard, Olivier Panis voit son avance se réduire considérablement tours après tours. En effet, la McLaren de Coulthard est plus rapide, avec un meilleur rythme et se montre très vite dangereuse sur le Français. Villeneuve, toujours en course espère encore scorer des gros points au championnat pour rattraper son coéquipier. Cependant, alors qu'il attaque Luca Badoer, Villeneuve percute l'italien qui ne lui a pas laissé l'espace nécessaire. Les deux voitures au tapis et plus que 7 pilotes en piste. Un dernier accident à deux tours de l'arrivée se produit entre 3 voitures à cause d'un carambolage initié par la Ferrari d'Eddie Irvine envoie les deux Finlandais Mika Häkkinnen et Salo au tapis.
Olivier Panis résistera jusqu'au bout de la course, terminée 3 tours avant la fin avec la règle des deux heures du Grand Prix de Monaco. En effet, la course en Principauté dure au maximum deux heures à défaut de pouvoir boucler les 78 boucles au programme. Une victoire inédite pour Mugen-Honda, motoriste de Ligier, après 75 tours devant la McLaren de Coulthard et la Sauber de Frentzen. La seule et unique victoire de Panis en Formule 1 au cours de sa carrière longue de 158 départs en Formule 1.