Son arrivée chez Ferrari, la stratégie, les Tifosi, les progrès, pour BILD, Frédéric Vasseur est revenu en long sur sa première saison dans la peau de Team Principal au sein de la Scuderia.
Officiellement à la tête du cheval cabré depuis le 9 janvier 2023, Frédéric Vasseur a fait le point sur sa première saison écoulée chez Ferrari.
Malgré des résultats dans l'ensemble décevants, le dirigeant français mise beaucoup sur 2024. Lui qui est arrivé dans l'écurie alors que la direction technique sur la monoplace 2023 était déjà bouclée.
Son arrivée et les changements chez Ferrari
Alors qu'il ne reste que deux Grands Prix dans cette saison 2023, le Scuderia compte 362 points, contre 483 à la même période en 2022.
Un bilan comptable en dessous de son prédécesseur, Mattia Binotto, que Vasseur explique, en partie, par son manque de connaissance de la voiture à son arrivée.
"Il n'y a pas eu de moment plus difficile pour débuter chez Ferrari. Je ne connaissais pas le niveau de la voiture et j'avais beaucoup d'informations à traiter. Les attentes concernant la voiture étaient plus grandes que ce que nous avions montré à Bahreïn. À Djeddah (P6 et P7), c'était presque pire, le lundi qui a suivi a été difficile, mais nous n’avons jamais paniqué, nous sommes restés calmes et avons essayé d’aborder les problèmes un par un".
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Bien que la monoplace ait sous performé par rapport à celle de la saison précédente, le Français souligne les progrès de l'équipe depuis son arrivée : "Nous avons fait des progrès en termes d’arrêts aux stands et de stratégie. Il y a plus de paix sur le mur des stands. Développer la voiture prend du temps, il faut donc éviter la frustration. Lorsque vous identifiez des problèmes, cela prend du temps comme le recrutement d’ingénieurs qualifiés".
Son adaptation à l'Italie
S'il savoure à présent sa vie transalpine, Frédéric Vasseur avoue que les premiers mois sur le sol italien ont été difficiles, notamment vis-à-vis de sa famille.
"J'ai terminé l'année scolaire en France. Je n’ai pu emménager avec ma femme et mon fils qu’en août. Pendant les huit premiers mois, je vivais à l'hôtel, ce n'était pas toujours agréable. Maintenant, c'est vraiment génial, la France et l'Italie sont très proches, les deux cultures aiment la bonne chère et le vin rouge".
Concernant la langue, le dirigeant de 55 ans fait des progrès, mais confie encore utiliser l'anglais au sein de l'équipe : "Mon italien s'améliore, je comprends presque tout. Nous faisons même certaines réunions en italien, mais je parle anglais. C’est beaucoup plus facile pour m’exprimer et me faire comprendre, j’espère pouvoir parler couramment l’italien la saison prochaine".
"Je retiens plus Monza que Singapour"
Frédéric Vasseur sur son meilleur souvenir avec Ferrari en 2023
La pression de l'Italie et des Tifosi
Unique dans l'histoire de la F1, la Scuderia Ferrari n'est comparable à aucune autre écurie lorsqu'il s'agit du niveau des attentes et de la pression dont elle fait preuve. Un environnement spécial que Frédéric Vasseur a dû apprivoiser en provenance d'Alfa Romeo.
"Nous sommes dans une situation différente des équipes anglaises, qui sont si nombreuses et où le lien avec le pays n'est pas aussi fort. La mentalité entre les Anglo-Saxons et les Italiens est différente. Les Tifosi sont beaucoup plus passionnés et enthousiastes, mais ils sont toujours très positifs. Même quand ça va mal, il y a toujours des fans qui veulent des autographes. Ils nous soutiennent, même dans les moments difficiles".
Pour le Team Principal c'est aussi ce qui fait de son poste une place si privilégiée dans la catégorie reine : "C'est spécial, car souvent la moitié des fans portent les couleurs Ferrari. Le sentiment quand on vient à Monza est spécial. Ressentir cette fierté lorsque l’on obtient un bon résultat est formidable. Jusqu’à présent, je l’ai toujours vécu comme un soutien très positif plutôt que comme une pression".
Monza et Singapour
Si l'écurie basée à Maranello a vécu une saison en dent de scie selon les week-ends, elle est la seule à avoir pu empêcher Red Bull de gagner cette saison. Pourtant, la première victoire de sa carrière en F1 à Singapour n'est pas le Grand Prix que le Français retient au moment de citer le moment fort de la saison.
"Citer Singapour serait facile, je dirais Monza. Ce que j’ai ressenti avec les centaines de milliers de fans était incroyable. D’ailleurs mon fond d'écran d’ordinateur est une photo de Monza, pas celle de la victoire à Singapour. C'est une photo du podium avec les Tifosi en arrière-plan. C'est spécial parce qu'on sent la passion des gens".
Source : BILD