Double champion du monde de Formule 1 en 2005 et 2006 avec Renault, Fernando Alonso a été critiqué pour quelques-uns des choix qu'il a pris durant sa carrière après son départ de l'écurie française. Retour sur ses décisions sans qui le palmarès de l'Espagnol aurait pu être plus étoffé.
Débutant dans la catégorie reine en 2001 chez Minari, Fernando Alonso est le pilote le plus ancien de la grille aujourd'hui. Malgré une pause de 2 ans après son départ de McLaren en 2018, l'Espagnol détient le record de la discipline du nombre de courses avec 357 départs en Formule 1. Avec 32 victoires et 100 podiums à son actif, est-ce que le natif d'Oviedo aurait pu espérer un meilleur palmarès sans ses choix discutables au cours de sa carrière ?
2007 : l'affaire du Spygate
Alors qu'il sort de son premier titre de champion du monde avec Renault en 2005, Fernando Alonso annonce en fin d'année qu'il rejoindra McLaren-Mercedes la saison suivante, début 2007.
Sur le papier, le choix pouvait s'entendre. L'Espagnol n'étant pas convaincu de la capacité de Renault à lui offrir plusieurs titres sur le long terme. Cependant, Fernando Alonso réalise le doublé avec Renault pour sa dernière saison. Mais il décide tout de même de rejoindre l'écurie de Woking avec le statut de double champion du monde.
Encore une fois sur le papier, son association avec un jeune rookie talentueux, un certain Lewis Hamilton, devait former un parfait mélange et lui permettre de prendre le lead de l'écurie.
Rien ne se passe comme prévu tant en interne que sur la piste. Dès sa première saison, Lewis Hamilton est un prétendant au titre et ses relations avec Alonso, notamment en course, se dégradent au fil de la saison. Le point de non-retour sera alors atteint lors du célèbre Grand Prix de Hongrie où l'Espagnol bloque le jeune britannique dans la voie des stands lors des qualifications pour l'empêcher de réaliser son dernier tour.
Alors qu'il prend la pole, le Taureau des Asturies est pénalisé sur la grille par la FIA après cette manœuvre jugée intentionnelle. Mécontent, l'Espagnol menace Ron Dennis, directeur de McLaren, de dévoiler à la FIA les documents que l'écurie britannique aurait obtenu illégalement et qui comporteraient des informations sur Ferrari.
F1 - Top 5 des batailles entre Lewis Hamilton et Fernando Alonso
Alonso décide de témoigner contre McLaren, dégradant encore plus les relations internes et ruinant la fin de saison de l'écurie. À la fin de la saison, Kimi Räikkönen est sacré champion du monde au volant de la Ferrari lors de la dernière course, avec seulement 1 point devant Alonso et Hamilton au classement.
Difficile de savoir, si sans cet épisode et ce choix d'Alonso, l'Espagnol aurait été triple champion du monde tant l'écart était serré avec Hamilton et Räikkönen. Il est certain que cela ne l’a pas aidé dans sa quête de troisième couronne. De plus, après ses révélations, Alonso se retrouve contraint de quitter McLaren. L'écurie britannique remportera le championnat pilote avec Lewis Hamilton la saison suivante.
2008 : l'occasion Red Bull ?
Alors qu'il doit quitter McLaren après seulement une saison, Fernando Alonso retourne là où il a connu le succès, Renault.
Lorsque l'Espagnol fait le choix de rejoindre l'écurie française, il écarte Red Bull qui dominera le début de la décennie 2010 avec 4 titres de champion consécutifs. Encore un choix qui aurait pu étoffer le palmarès du pilote même si à sa décharge, personne ne se doutait en 2008 que Red Bull atteindrait un tel niveau de domination.
Dans le même temps, selon Nick Fry, propriétaire de Brawn GP, Fernando Alonso aurait pu être au volant de la monoplace championne du monde en 2009. Encore un titre potentiel pour l'Espagnol.
2010 : la période Ferrari
En provenance de Renault, le natif d'Oviedo rejoint la Scuderia Ferrari où il vivra un passage loin des attentes.
Lors de ses quatre années en rouge, l'Espagnol se fera dominer par Sebastian Vettel, quadruple champion du monde durant cette période, chez… Red Bull.
2014 : Retour chez McLaren
Alors que McLaren vient de perdre Lewis Hamilton, parti chez Mercedes en 2012, l'écurie de Woking est bien décidé à retrouver les sommets. Soutenu par le retour d'Honda, l'équipe approche Fernando Alonso pour un retour et réaliser le projet qui avait échoué lors de son premier passage à savoir décrocher le titre de champion du Monde.
Malheureusement, la déconvenue fut grande des deux côtés et le pilote ne remportera aucune course et ne montera même pas sur le podium durant ces quatre ans. C'est la première fois depuis son départ de Minardi en 2002 que Fernando Alonso ne remporte aucune course dans sa nouvelle écurie.
2023 : le bon choix Aston Martin ?
Après s'être éloigné de la Formule 1 durant deux saisons en 2019 et 2020, le pilote âgé de 39 ans, à l'époque, retrouve le paddock en 2021, chez Renault (devenu Alpine) aux côtés d'Esteban Ocon.
Pendant ses deux saisons, le Taureau des Asturies retrouvera le podium lors du Grand Prix du Qatar, une première pour lui depuis 2014.
En 2022, Aston Martin annonce le remplacement de Sebastian Vettel, qui quitte la Formule 1, par Fernando Alonso.
Après deux courses en 2023, le pilote de 41 ans a décroché deux podiums, dont son 100ème dans la catégorie reine. Si Red Bull semble supérieur et devrait logiquement acquérir les titres de champion du monde pilote et constructeur, Aston Martin pourrait peut-être permettre à Alonso de pouvoir, à nouveau, se battre pour le titre dans un futur proche.
Au final, sans de nombreux choix qui se sont avérés être mauvais ou discutables, Fernando Alonso aurait pu ajouter de nombreux titres à son palmarès.
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Sans dire que le pilote Aston Martin aurait pu décrocher plus que ses deux titres en faisant les bons choix, il est certain que Fernando Alonso est passé à côté de grosses occasions d'étoffer son palmarès en F1, et de marquer un peu plus la discipline de son empreinte.