Ford est l’un des seuls constructeurs à proposer des véhicules flexfuel à son catalogue. La marque fait le choix d’équiper son Puma de cette variante capable de recevoir du sans-plomb classique, mais aussi et surtout du bioéthanol. Alors, quels sont les avantages et les inconvénients de cette motorisation ? On vous explique tout.
Depuis plusieurs mois, les prix des carburants ne cessent de grimper à la pompe. Dans certaines stations-service, le SP-95 E10, le plus vendu en France, a récemment franchi la barre des 1,74 euro le litre. Le diesel atteint quant à lui les 1,70 euro le litre. Certes, l’électrique apparaît comme une alternative pour éviter de payer le prix fort à la pompe, mais un autre carburant continue de séduire de plus en plus d’automobilistes. Il s’agit du bioéthanol.
Avec un prix de vente situé aux alentours des 70 centimes le litre, ce carburant a largement été abandonné par la plupart des constructeurs. Une aubaine pour Ford qui, contrairement à ses rivaux, fait le choix de proposer 6 modèles neufs appelés Flexifuel à ses clients.
Le bioéthanol, c’est quoi ?
Fabriqué à l’aide de betteraves ou de céréales (blé, maïs…), ce carburant est obtenu par la fermentation des sucres présents dans ces matières végétales. En France, le bioéthanol est commercialisé sous l’appellation Superéthanol E85. Comme son nom l’indique, il est composé à 85% d’éthanol, et à 15% d’essence sans-plomb.
Considéré comme une énergie renouvelable, le bioéthanol permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Moins taxé qu’un carburant classique, l’autre avantage du Superéthanol E85, c’est son faible prix à la pompe. En moyenne, celui-ci est vendu 60% moins cher que l’essence traditionnelle.
Il y a quelques années, les stations-service proposant de l’E85 se faisaient rare. Mais c’est de l’histoire ancienne puisqu’aujourd’hui, en France, on recense plus de 2 700 pompes de Superéthanol. Un chiffre qui a doublé en à peine deux ans. En 2022, l’objectif est d’atteindre les 3 000 points de distribution dans l’ensemble de l’Héxagone.
Le Ford Puma, toujours dans le coup
Déployé sur le marché en 2018, le Ford Puma est rapidement parvenu à se faire une place dans le marché ultra concurrentiel des SUV urbains.
Avec son design plutôt séduisant, le modèle fait figure de référence dans la catégorie. Dans cette version Flexifuel, le Puma conserve le style identique des versions thermiques classiques. Notre version d’essai, équipée de la finition ST-Line Vignale, dispose d’un caractère musclé et dynamique.
À bord, là non plus, pas de changement par rapport à un Puma essence standard. Les matériaux sont bien choisis, avec une planche de bord et un volant agrémentés de quelques surpiqûres blanches. L’instrumentation est assurée par un écran de 12,3”, avec la possibilité de choisir parmi plusieurs modes de conduite.
Au sommet de la console centrale, un dispositif tactile de 8” assure l’infodivertissement. Ce système, plutôt réactif, affiche toutefois une interface légèrement datée. Rassurez-vous, Ford travaille sur un nouvel écran plus moderne.
Pour faciliter les trajets, la climatisation est réglable via des commandes physiques, contrairement à de nombreux concurrents qui centralisent l’ensemble sur l’écran central. Plus bas, on retrouve le levier de la boîte manuelle à 6 rapports. À noter que les versions Flexifuel ne sont pas disponibles avec la boîte robotisée. Celle-ci est réservée aux versions 100% essence.
Au volant du Puma Flexifuel
Si côté style, cette version, capable de recevoir du Superéthanol E85 et du sans-plomb classique dans le même réservoir, ne change pas, au volant, c’est la même chose. Au démarrage, le bloc 3-cylindres 1.0 litre de 125 ch se montre assez discret. Nous entamons notre essai sur les routes de campagne de Normandie. Avec une météo peu favorable et un asphalte assez gras, le Ford Puma démontre un tempérament dynamique.
Équipé du châssis sport, notre SUV urbain se montre à l’aise dans les enchaînements de virages serrés. Les irrégularités de la route pourraient être mieux absorbées. Mais pas de quoi s’inquiéter, cela participe au caractère sportif, propre aux modèles de la firme américaine. La direction précise et incisive permet une inscription facile à l’approche d’une courbe.
En revanche, inutile de lui en demander beaucoup plus. Le bloc atteint ses limites lorsque l’on augmente le rythme, surtout lors des relances à bas régime. Il faudra ainsi faire tomber un ou deux rapports pour relancer le SUV de 1 280 kg. D’ailleurs, son poids contenu offre une bonne sensation à la pédale de frein.
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En réalité, l’apport d’une micro-hybridation serait vraiment le bienvenu. Pourtant, notre version n’en est pas pourvue. Mais Ford a rapidement réagit et désormais, le Puma 1.0 125 Flexifuel est disponible avec une hybridation légère. Grâce à ce système MHEV, déjà présent sur la gamme standard, le SUV urbain devrait gommer son léger manque de puissance pour offrir encore plus de dynamisme.
Sur les axes rapides, le Ford Puma Flexifuel avale les kilomètres sans problème. On notera quelques bruits de roulement et de vent à haute vitesse. Toutefois, comme sur les axes secondaires, il faudra faire tomber un rapport pour relancer le SUV urbain lors d’un dépassement.
L’arrêt à la pompe
Qui aurait pensé que s’arrêter dans une station-service pourrait donner le sourire ? Pourtant, c’est le cas avec ce Ford Puma Flexifuel. Lors de notre essai sur des routes de campagne, dans la ville et sur autoroute, la surconsommation de 30% due à l’éthanol est finalement plus faible. On a mesuré une moyenne de 7,8 l/100 km. Soit une hausse d’environ 15% par rapport au Puma EcoBoost 125. Mais l’E85, facturé près de 60% de moins que du sans-plomb, permet de faire de belles économies à la pompe.
Après un trajet de 400 kilomètres, nous passons dans l’une des nombreuses stations-service d’Île-de-France qui propose du Superéthanol E85. Le biocarburant est affiché à 0,75 euro le litre. Ainsi, la facture s’élève à un peu plus de 19 euros pour 26 litres de carburant. Pour remplir le réservoir de 42 litres, cela coûtera environ 30 euros. L’économie s’avère être vraiment importante à la pompe.
Le prix
En plus de payer son plein plus de deux fois moins cher qu’un modèle thermique standard, le Ford Puma Flexifuel offre de nombreux avantages en termes de fiscalité. Grâce à cette motorisation, le SUV urbain échappe au malus. Le modèle bénéficie également de la vignette Crit’Air 1 et d’une carte grise gratuite dans la plupart des régions.
À noter que les professionnels peuvent récupérer la TVA à hauteur de 80% sur les modèles flexfuel.
Ford propose son Puma Flexifuel à partir de 23 300 euros, avec la finition Titanium. Tandis que la version haut de gamme, ST-Line Vignale, que nous avons essayé, affiche un ticket d’entrée à 29 400 euros.
Notre verdict
Avec la flambée des prix des carburants qui risque de ne pas baisser de sitôt, ce Ford Puma Flexifuel apparaît comme une alternative vraiment économique. Grâce à son style plutôt réussi et à son habitacle ergonomique, le SUV urbain n’a plus rien à prouver.
Mais c’est surtout avec cette motorisation capable de recevoir du Superéthanol E85 et du sans-plomb que le modèle devient vraiment intéressant. En revanche, si son comportement pousse à la conduite dynamique, le bloc 1.0 litre 3-cylindres de 125 ch a du mal à suivre. La version micro-hybridée, disponible depuis quelques jours, va permettre d’offrir de meilleurs relances et ainsi, palier au manque de puissance de notre version essayée dénuée d’hybridation.
ON VALIDE :
- Son style extérieur
- Son coût économique à l’usage
- Sa consommation raisonnable
- Son comportement dynamique
- Sa fiscalité
ON VALIDE MOINS :
- Ses relances compliquées sans hybridation
- Pas de boîte automatique en version Flexifuel
- Un habitacle ergonomique, mais austère