Le rapport de la Fédération Internationale de l’Automobile sur l’accident qui a couté la vie d’Anthoine Hubert, a livré ses conclusions. Il n’incrimine pas les pilotes impliqués dans l’accident tragique mais une multitude facteurs incontrôlables.
La FIA vient de publier son enquête sur le drame survenu lors de la seconde manche de Formule 2 sur le circuit de Spa-Francorchamps qui a provoqué le décès du pilote français Anthoine Hubert et grièvement blessé Juan Manuel Correa. Les conclusions de ce rapport n’incriminent ni les pilotes, qui n’ont pas eu de ralentir après la première sortie de route de Giuliano Alesi, ni les commissaires.
L’enquête se base sur de nombreux témoignages, vidéos et preuves physiques et indiquent que les quatre pilotes impliqués dans l’accident n’ont pu réagir à temps dans le virage 4 (Raidillon). Il s’agit d’une “multiplicité de facteurs ayant contribué à sa gravité“ auxquelles les pilotes et commissaires ont répondu raisonnablement. Pour rappel, la monoplace de Juan Manuel Correa a heurté la voiture d’Anthoine Hubert a près de 218km/h et un angle de quasiment 90 degrés.
Le résumé du communiqué ci-dessous :
“L’enquête s’est concentrée sur les quatre voitures impliquées dans l’accident : la n° 19 pilotée par Anthoine Hubert, la n° 12 par Juan Manuel Correa, la n° 20 par le Français Giuliano Alesi et la n° 21 par le Suisse Ralph Boschung.“
"La séquence de l’accident, d’une durée totale de 14,6 secondes, a commencé au tour 2 lorsque Giuliano Alesi a perdu le contrôle de sa voiture à la sortie du Virage 3 (Eau Rouge), partant en tête-à-queue pour quitter la piste sur le côté gauche avant de percuter la barrière par l’arrière 1,9 seconde après sa perte de contrôle puis de revenir sur la piste après le Virage 4 (Raidillon)."
"Suite à l’impact de la voiture de Giuliano Alesi avec la barrière, des débris se sont dispersés sur la piste. Afin d’éviter la voiture de Giuliano Alesi et les débris, Ralph Boschung puis Anthoine Hubert se sont déportés sur la droite, quittant la piste pour l’aire de dégagement du Virage 4."
"Lors de cette manœuvre, Ralph Boschung a ralenti plus brusquement qu’Anthoine Hubert, qui a cherché à éviter la collision en se déplaçant encore davantage sur la droite. Malgré cette tentative, Anthoine Hubert a heurté l’arrière de la voiture de Ralph Boschung, perdant son aileron avant et causant une crevaison du pneu arrière droit de Ralph Boschung."
"À 262 km/h et privé de son aileron avant, Anthoine Hubert a perdu le contrôle pour aller heurter la barrière du côté droit de l’aire de dégagement à la sortie du Virage 4, qu’il a percutée selon un angle d’environ 40 degrés à une vitesse de 216 km/h, générant une force maximale équivalente à 33,7 g."
"À la suite de ce choc et de l’absorption de l’énergie par la barrière, la monoplace a été éjectée et a poursuivi sa route dans le sens de la course tout en pivotant sur elle-même, de sorte que le côté gauche du châssis faisait face aux voitures arrivant dans l’aire de dégagement du Virage 4."
"Dans le même temps, Juan Manuel Correa s’approchait du lieu de l’accident de Giuliano Alesi. Il suivait globalement la ligne de course, du côté droit de la piste à la sortie du Virage 4, lorsqu’il a heurté les débris jonchant le sol après le passage de Giuliano Alesi. L’impact avec ces débris s’est produit environ 1,5 seconde après le déploiement du drapeau jaune et a endommagé la suspension avant droite et causé la perte de l’aileron avant, faisant perdre à Juan Manuel Correa le contrôle de sa monoplace."
"Celle-ci a viré sur la droite, quitté la piste pour rejoindre l’aire de dégagement du Virage 4 sur une trajectoire qui l’a conduite à percuter la voiture d’Anthoine Hubert 1,6 seconde plus tard."
"Juan Manuel Correa a heurté le côté gauche de la voiture d’Anthoine Hubert selon un angle d’environ 86 degrés et à une vitesse de 218 km/h, alors que la monoplace d’Anthoine Hubert était quasiment à l’arrêt. La Voiture n° 12 (Juan Manuel Correa) et la Voiture n° 19 (Anthoine Hubert) ont subi respectivement une force maximale équivalente à 65,1 g et 81,8 g."
"À la suite de cette collision, la voiture d’Anthoine Hubert a accéléré à 105,4 km/h et heurté la barrière une seconde fois avant de rebondir vers la piste."
Le résumé des conclusions de l’enquête sur le décès d'Anthoine Hubert :
-Un enchaînement d’événements a généré une séquence d’accident longue et complexe impliquant quatre pilotes, séquence qui a conduit à un choc à haute vitesse de type "T-Bone" entre les voitures de Juan Manuel Correa et Anthoine Hubert.
-La dynamique de la collision entre les monoplaces en termes de vitesse et de trajectoire était telle qu’une quantité d’énergie extrêmement élevée a été transférée et dissipée, entraînant des blessures mortelles pour Anthoine Hubert et très graves pour Juan Manuel Correa.
-Après analyse approfondie des diverses phases de l’accident, il n’a pas été identifié de cause spécifique mais une multiplicité de facteurs ayant contribué à sa gravité.
-L’enquête n’a révélé aucun élément indiquant qu’un pilote avait réagi de manière inappropriée au signal du drapeau jaune ou aux circonstances survenues sur la piste.
-Le déploiement des drapeaux de signalisation et le déclenchement des services de secours par les commissaires de piste et la direction de course en réponse à l’accident ont été réalisés dans des délais courts et adéquats.