Les taxes écologiques auront la peau de bien des modèles. Si d'instinct les SUV et grandes berlines sont des victimes de première ligne, les petites citadines sportives sont également à la peine.
Bon nombre de constructeurs ont déserté ce segment. C'est le cas de Peugeot qui n'a pas offert à sa nouvelle 208 une version GTI, ou encore de Renault dont la Clio a abandonné la déclinaison RS, pourtant présente depuis de nombreuses années.
Le segment retrouve des couleurs
D'autres proposent encore des modèles plaisirs, et polyvalents, adressés à une clientèle avertie. C'est le cas de Hyundai qui, pour la première fois, décline sa i20 en version sportive "N", forte de 204 ch. Abarth occupe le secteur avec sa 595 survitaminée de 180 ch. Tandis que Mini mise toujours sur la préparation John Cooper Works (JCW) de sa “Hatchback”.
En retrait depuis 2020, Volkswagen relance les hostilités à l'occasion du restylage de la Polo. C'est officiel : une version GTI va bien revenir au catalogue. Quelques jours plus tard, c'est au tour de la nouvelle Skoda Fabia de faire tourner les têtes et de laisser entrevoir une hypothétique version RS.
Un malus toujours plus assassin
Le chemin pour revenir n'est cependant pas sans embûches. Le malus reste le premier frein à l'achat de ces sportives des villes. Et ça ne va pas aller en s'améliorant puisque la taxe croît d'année en année. Si la Polo GTI phase 1 disposait d'un malus compris entre 898 € et 2.370 € (entre 159 et 171 g de CO2/km), sa nouvelle interprétation devrait être davantage taxée…
Volkswagen Polo (2021) : la GTI de retour, une version R en préparation ?
Avec des émissions potentiellement similaires à celles du modèle arrêté en 2020, le montant réclamé par l'état devrait être de 1.386 € au bas mot. Mais visiblement le constructeur allemand ne semble pas effrayé par cette réalité.
Les autres productions du secteur sont tout autant impactées. Avec 261 ch et surtout 186 g de CO2, la Toyota Yaris GR est affublée d'un surcoût de 7.851 €. Sa comparse anglaise, la Mini Cooper JCW (231 ch), se targue d'être légèrement épargnée avec un montant plafonné à 2.366 €. Malgré son petit trois-cylindres 1.5l EcoBoost de 200 ch, la Ford Fiesta ST souffre d'une taxe fixée à 1.276€ pour 158 g de CO2/km.
Des malus dissuasifs en plus des prix déjà élevés. La Fiesta ST se négocie aux alentours de 23.000€, quand la Hyundai i20 N est accessible à plus de 27 000€. Chez Mini, la sportivité s'achète à partir de 34.000€ pour la JCW.
Des ventes marginales mais une image à conserver
Pourquoi conserver des citadines sportives au catalogue? Certainement pas pour les ventes. Les citadines survitaminées ne représentent pas un gros volume de ventes. En 2019, dernière année pleine de sa commercialisation, la Polo GTI s'était écoulée à 1.315 exemplaires dans l'Hexagone.
Un nombre dérisoire comparé au volume global de vente et ses 29.646 modèles livrés sur le marché français. Sur la même période, Ford a cédé 739 unités sur les 24.082 ventes de l'année 2019.
Si les constructeurs résistent sur ce segment, c'est avant tout dans le but de se forger (ou continuer à se forger) une image jeune et dynamique. Ils conservent une sensation de “passion” pour parler aux amateurs du genre qui voient leur choix se réduire à mesure que les années défilent. Et malgré des normes toujours plus strictes, certaines marques souhaitent prolonger leur héritage, souvent gage d'un long savoir-faire dans le monde auto.