C'est désormais officiel ! Les voitures neuves seront équipées du super-limiteur de vitesse. Adopté par l'Union Européenne, le texte prévoit la mise en place de ce système dès juillet 2022.
En réalité, cette volonté n'est pas nouvelle. En 2019, l'Europe avait annoncé vouloir mettre en place “un système d’adaptation intelligent de la vitesse prévenant le conducteur des excès de vitesse”. D'abord adoptée en juin 2021, cette nouvelle loi a été publiée au journal officiel de l'Union Européenne le 17 novembre dernier.
Qu'est-ce que c'est ?
Baptisé AIV pour “Adaptation Intelligente de la Vitesse" (AIV), ou, en anglais ISA (pour Intelligent Speed Assistance), ce système devra être en mesure d'avertir le conducteur en cas d'excès de vitesse. Celui-ci fonctionnera via la reconnaissance des panneaux et la localisation GPS du véhicule.
“Les systèmes combinant un système de caméras, le système mondial de navigation par satellite (GNSS) et des cartes numériques actualisées sont considérés comme les plus performants et les plus fiables en situation réelle”, a précisé le texte de cette loi européenne.
Comment fonctionne-t-il ?
En cas d'excès de vitesse, le système AIV se chargera dans un premier temps de prévenir le conducteur via un simple signal sonore ou une vibration. C'est ce que nous retrouvons sur la majorité des voitures récentes plus connu sous le nom de système de reconnaissance des panneaux.
En d'autres termes, avec cette nouvelle loi, la reconnaissance des panneaux n'est plus une option. Chaque véhicule neuf sera pourvu du système. Mais le conducteur sera alerté de son excès de vitesse selon plusieurs intensités. Plus la voiture met du temps à réduire sa vitesse, plus le dispositif sera insistant auprès de l'automobiliste.
Quels changements est-il possible de faire sur une carte grise?
En plus de l'avertissement sonore ou visuel au tableau de bord, l'AIV sera capable de réduire la vitesse de votre voiture. Cette mesure pose déjà problème, notamment en raison de la sécurité. Le dispositif prendra temporairement le contrôle de la pédale d'accélérateur pour la durcir, et petit à petit, le véhicule va diminuer sa vitesse.
Mais sur ce point, le texte indique que le système réduira la vitesse du véhicule si le conducteur a enclenché le régulateur de vitesse. Autrement dit, que la pédale d'accélérateur n'est pas sollicitée directement.
“Le système doit essayer de ramener automatiquement la vitesse de conduite à la limite de vitesse perçue ou en dessous de celle-ci, par exemple en désengageant ou en réduisant la puissance du moteur, ou en émettant un avertissement visuel et un avertissement acoustique cascadé", lit-on dans le règlement.
Toutefois, le système risque de montrer ses faiblesses lorsqu'un axe routier est dépourvu de panneaux. Dans ce cas, le système AIV ne sera pas en mesure d'estimer la vitesse du véhicule et pourrait se mettre en défaut.
Peut-on désactiver le système ?
Si l'on en croit le texte, oui. De la même façon que le Start/stop, ce système permettant de couper le moteur lors d'un temps d'arrêt, le conducteur pourra désactiver l'AIV.
En revanche, à chaque démarrage du véhicule, le dispositif sera actif. Il faudra alors le désactiver manuellement lors d'une nouvelle utilisation du véhicule.
Pourquoi faire ?
L'objectif principal du système est de réduire le nombre de morts sur les routes. Avec sa “Vision Zéro”, l'Union Européenne souhaite arriver au zéro mort sur les routes d'ici 2050. Le but étant dans un premier temps de diviser par deux les accidents mortels et graves sur le continent en 2030.
En 2020, l'Union européenne dénombrait 18.800 décès sur l'ensemble des axes routiers. Soit une baisse de 17% par rapport à 2019. Toutefois, la pandémie de Covid-19 avait largement réduit les déplacements en voiture.
Pour qui et quand ?
Le texte prévoit la mise en place du système AIV dès le 1er juillet 2022 sur tous les nouveaux modèles homologués. Mais les véhicules particuliers ne sont pas les seuls concernés puisque les utilitaires et les poids lourds le sont aussi. Les modèles neufs déjà en vente avant cette date ne sont pas concernés. Ils le seront en juillet 2024.