Le malus au poids verra bien le jour. Le Conseil Constitutionnel avait été saisi par 120 députés et sénateurs pour vérifier les bons fondements de cette taxe réservée aux véhicules neufs, annoncée par la ministre de l'écologie Barbara Pompili. L'entrée de vigueur de ce nouveau malus se fera dès le 1er janvier 2022.
Une des raisons de la saisie du conseils est la forte part de véhicules étrangers touchés par cette taxe. Autre point critiqué : l'absence de "critères rationnels" au sujet des véhicules exonérés dont le poids est supprérieur à 1.800 kg (modèles électriques par exemple.
1.800 kg maximum
Au-dessus de 1.800 kg, chaque kilo supplémentaire sera taxé de 10 euros. Alors que la convention citoyenne sur le climat souhaitait un poids référence de 1.400 kg, le ministère de l'écologie a laissé 400 kg de sursit. Une différence qui épargne bien des modèles comme les berlines familiales type Peugeot 508, Volkswagen Passat ou encore Skoda Superb.
Avec la mise en place de cette nouvelle limite, les cinquante voitures les plus vendues en France profitent d'un peu de répit. La raison principale reste l'abondance de citadines et de crossover urbains qui composent ce classement. Les modèles les plus imposants qui y figurent sont les Volkswagen Tiguan et Nissan Qashqai avec 1.600 kg environ.
Les SUV français épargnés
Cette nouvelle taxe va venir en complément des malus sur les rejets de C02 qui se durcissent pour 2021. Une évolution contraignante pour de nombreux véhicules, à commencer par les SUV qui représentent près de 40% des ventes dans l'Hexagone. Si nos constructeurs tricolores s'en sortent plutôt bien avec des modèles sous les 1 800 kg, les SUV germaniques sont fortement impactés.
Sans surprise, les mastodontes tels que les Audi Q7 ou encore Porsche Cayenne sont affublés de cette taxe qui peut grimper jusqu'à 2.500€. Certains SUV familiaux classés parmi les meilleures ventes de leur constructeur (Mercedes GLC, BMW X3) font eux aussi l'objet de restrictions fiscales. Néanmoins les plus petits moteurs disponibles sur ces baroudeurs des villes pourraient permettre d'esquiver de justesse ce nouveau malus.
Avec son petit 4-cylindres diesel 200d de 163 ch, le GLC échappe à la taxe grâce à un poids de 1.790 kg. En revanche son homologue 220d de 194 ch dépasse le plafond fiscal pour atteindre 1.835 kg. Chez les Français, le grand SUV Peugeot 5008 dispose d'une marge confortable avec près de 1,5 tonne pour la version diesel BlueHDi 180.
Les routières aussi à la peine
Couvertes par le succès des SUV qui remplacent principalement les monospaces, les grosses berlines premium pourraient être un peu plus boudées. Si les petites familiales peuvent rouler tranquillement, les modèles plus imposants comme les BMW Série 5 et Mercedes Classe E, appréciées des taxis et VTC, vont faire grise mine.
Comment acheter un SUV en Allemagne ?
Comme pour les SUV, les petits moteurs essence et diesel d'entrée de gamme permettent de passer in-extremis à côté de la taxation. Une Audi A6 35 TDI (2.0 163 ch) sera ainsi épargnée face à la version 6-cylindres 45 TDI (3.0 231 ch). Les gros moteurs sont clairement visés…
Favoriser les énergies "vertes"
Seule solution pour éviter la taxe, se diriger vers des modèles à hydrogène, hybrides rechargeables et électriques. Ces derniers ne sont pas concernés par toutes ces mesures et disposent même d'un "bonus écologique" allant jusqu'à 7.000€ pour les modèles 100% électriques dont le prix est inférieur à 45.000€. Les modèles hybrides rechargeables peuvent bénéficier d'une prime jusqu'à 2.000€.
Néanmoins une petite sélection est opérée chez les hybrides classiques. Au-dessous de 50 km parcourables sans rejets de CO2 en milieu urbain, la taxe sera appliquée.
Un petit soulagement car les batteries alourdissent encore un peu plus ces véhicules tant plébiscités. Les SUV et berlines qui bénéficient d'une électrification complète ou partielle affichent des mesures qui peuvent atteindre les 2,5 tonnes.