« Bizarre que Tesla n’ait pas été invité », a twitté Elon Musk en réponse à une publication sur cet évènement. Clairement vexé, l’étonnement du patron de Tesla est néanmoins partagé par beaucoup. Il faut dire que Tesla est un constructeur automobile 100% électrique qui a fait beaucoup pour cette technologie et pour son image dans le monde. À cela, Jen Psaki a repondu qu’ « aujourd’hui, ce sont les trois plus gros employeurs de l’UAW (United Auto Workers, le très puissant syndicat automobile américain) et le président de l’UAW qui se tiendront aux côtés de Joe Biden ». Une réponse en forme de pied de nez envers Elon Musk, en conflit ouvert avec ce syndicat depuis de nombreuses années.
Elon Musk et le syndicalisme
Il faut dire que le fantasque patron de Tesla n’est pas vraiment connu pour sa sympathie envers la syndicalisation, surtout quand il s’agit de ses employés. En effet, l’UAW avait déposé plainte contre l’entreprise d’E. Musk, accusant cette dernière d’avoir renvoyé des salariés pour leurs sympathies syndicales. Saisie du dossier, l’agence américaine chargée du droit du travail a rendu une décision défavorable à Tesla. Ce n’est pas pour rien si Elon Musk choisit des sites d’implantation pour ses usines là où l’UAW n’est pas. Sachant que Joe Biden prend bien soin de souligner à chaque fois qu’écologie rime avec emplois et qu’emplois rime avec bien payés et syndiqués. Nous comprenons mieux la non-invitation du patron de Tesla à la Maison-Blanche.
Une carte à jouer pour Stellantis
Le Président américain a cette année signé un décret pour que d’ici 2030, la moitié des voitures neuves vendues aux États-Unis soient électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène. Joe Biden qui a fait campagne en faveur de l’écologie sait très bien que la marche sera haute pour son pays. Le parc automobile américain n’est électrifié qu’à 2% contre 10% en Europe. Pour cela, Stellantis a une véritable carte à jouer grâce à son savoir-faire et son implantation. Immense groupe automobile réunissant Fiat-Chrysler et PSA, Stellantis est très présent aux États-Unis.
Nous comprenons ainsi mieux le plan d’électrification du groupe présenté par son PDG Carlos Tavares. Outre le marché européen qui passera au 100% électrique dès 2035, l’immense marché américain est extrêmement prometteur pour le groupe. Avec des marques premiums (Lancia, Alfa Romeo, DS) qui vont passer uniquement à l’électrique rapidement, la mise en commun pour toutes les marques du groupe de plate-formes et de moteurs permettra à moindre coût à Chrysler (très apprécié aux États-Unis) de produire des électriques. Avec les politiques en faveur de l’électrique mis en place, Stellantis a de vraies chances pour s’imposer aux États-Unis, même face à Ford ou à General Motors. Le plus dur sera surtout de convaincre les américains.