Alors que les annonces des constructeurs quant à leur passage au 100% électrique se multiplient avec Audi qui ne vendra plus de thermiques à partir de 2026 ou encore Opel qui sera totalement électrique en 2028, l’UE fait un pas très important vers le zéro carbone.
Avec cette interdiction totale du thermique mais aussi de l’hybride, les stratégies de certains constructeurs seraient entièrement à revoir. Ainsi PSA qui a massivement investi dans les moteurs hybrides rechargeables devra orienter ses futurs moteurs en électrique.
Des constructeurs inquiets
2035 vous paraît peut-être loin, pourtant c’est demain pour les constructeurs automobiles. Développer des voitures, des moteurs, des freins, des nouveaux châssis,… c’est long. L’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA) a dénoncé une « décision irrationnelle ». Pour cette dernière, « toutes les options, y compris les moteurs thermiques très efficaces, les hybrides et les véhicules à hydrogène doivent jouer un rôle dans la transition vers la neutralité climatique ». Surtout, les constructeurs européens s’inquiètent du manque de bornes de recharge et d’une transformation industrielle trop rapide qui supprimerait massivement des emplois.
Une possible catastrophe pour le secteur automobile en France
Luc Chatel, ancien ministre sous Nicolas Sarkozy et président de la Plateforme Automobile Française, a alerté sur le fait que “la filière automobile française pourrait perdre 32 000 emplois d’ici à 2025.” Même son de cloche du côté de Luca de Meo, directeur général de Renault, pour qui une transition trop rapide vers les véhicules électriques menacerait 50.000 emplois en France. Alors que l’Hexagone voulait que l’hybride dure jusqu’en 2040, la Commission européenne a choisi la même date que le thermique. Un coup dur pour la présidence française qui aurait préféré une transition plutôt qu’un arrêt brutal.
Affaire à suivre maintenant que ce “Pacte vert” va être discuté par le parlement européen. Néanmoins un arrêt trop brutal pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur l’économie et l’emploi voire même sur…l’écologie. Un parc automobile européen 100% électrique poserait des questions quant à l’augmentation de la production d’électricité, de la construction de ces voitures, de la pollution élevée des particules fines due aux pneus et aux freins ainsi que le recyclage des batteries. Un débat qui sera très intéressant mais qui devra dépasser les dogmes idéologiques.
Espérons qu’en 2035 les moteurs électriques soient au moins aussi performants que les moteurs thermiques actuels en terme d’autonomie et de temps de recharge, à bon entendeur.