Les dépenses liées à l’utilisation d’une voiture électrique se révèlent très différentes de celle d’un véhicule thermique. Malgré un prix d’achat plus élevé,le coût d’utilisation direct, incluant l’entretien d’un VE (véhicule électrique), est beaucoup plus économique. C’est d’ailleurs l’un des avantages incontournables de ce type de véhicules. Alors, comment entretenir une voiture électrique ? Quel est le coût d’entretien ? Et qui peut intervenir sur des véhicules électriques ?
Les particularités par rapport aux véhicules thermiques
La différence principale entre une voiture électrique et une voiture classique est l'absence de moteur thermique et de boîte de transmission. Il en résulte un entretien moins contraignant.
L’entretien du moteur électrique
Contrairement à un moteur essence ou diesel, un moteur électrique adopte une architecture simple avec peu de pièces en mouvement. Il en découle un entretien quasi inexistant :
- Aucun filtre à changer ;
- Suppression de la vidange du moteur, puisque le moteur électrique ne requiert pas de lubrification ;
- Pas de pièces à remplacer : bougies d’allumage, courroie de distribution, courroie d’accessoires, alternateur, démarreur, etc. ;
- Moins de frottements et de vibrations, ce qui se traduit par une meilleure longévité;
- L’absence d’un circuit d’échappement et donc la suppression de plusieurs pièces qui sont très coûteuses : filtres à particules, silencieux, vannes EGR, sondes lambda, capteurs électroniques, etc.
L’entretien de la batterie d’un véhicule électrique
La batterie est le cœur d’une voiture électrique. Sa durée de vie est généralement exprimée par le nombre de cycles charge-décharge indiqué par le fabricant. Par exemple, pour les véhicules 100% électriques Toyota, les batteries sont couvertes 8 ans ou 160 000 km, mais sont censées durer pendant toute la vie du véhicule.
Elle doit être inspectée régulièrement afin d’anticiper d'éventuelles défaillances. En outre, un contrôle régulier permet de garantir une alimentation énergétique optimale tout au long de son cycle de vie.
L’entretien de la batterie d’un véhicule électrique inclut également le contrôle du circuit de charge, de l’électronique de puissance, des circuits électriques à haute tension et des dispositifs de sécurité.
L’entretien de la boite de vitesse d’une voiture électrique
À la différence d’une voiture thermique, le moteur d’un VE délivre son couple maximal dès le démarrage. Ce couple peut atteindre jusqu’à 10.000 tr/min permettant ainsi de rouler à une vitesse constante avec un seul rapport de transmission. Ainsi, une voiture électrique n’a pas besoin d’une boîte de transmission pour changer les rapports de vitesse et adapter le couple moteur selon les conditions de conduite.
Cela signifie la suppression de plusieurs éléments de la chaîne cinématique :
- Le système d’embrayage pour les boîtes mécaniques (disque, plateau, butée, cylindre récepteur, cylindre émetteur, etc. ;
- Le convertisseur de couple et les disques de friction pour les boites automatiques ;
- Les engrenages et les pièces associées.
En revanche, ce qui peut être assimilé à une boîte de vitesses dans une voiture électrique consiste en un réducteur à rapport fixe. Celui-ci permet également de gérer les rapports qu’on retrouve habituellement dans une voiture équipée d’une boîte automatique :
- D (Drive) ;
- R (Rear) : la marche arrière est obtenue en inversant la polarité et donc le sens de rotation du moteur ;
- N (point mort) ;
- P (parking).
Une fonction B (Brake) est également ajoutée sur le levier de vitesse d’une voiture électrique. Elle permet d’augmenter la résistance électrique du moteur lors du freinage afin de réduire la vitesse et de booster l’énergie récupérée sur les roues. Le seul entretien de ce système consiste à remplacer l'huile du réducteur au moins une fois tous les 60 à 100 000 km.
Le circuit de refroidissement
Le refroidissement du moteur, de la batterie et de l’électronique de puissance est primordial pour le bon fonctionnement d’un véhicule électrique. Selon la technologie de gestion thermique mise en place, le refroidissement se fait soit via :
- Le système de climatisation du véhicule (fluide frigorigène) ;
- Un circuit de refroidissement dédié contenant de l'éthylène glycol.
Généralement, il n’existe pas d’échéance pour entretenir le système de refroidissement d’un véhicule électrique. Toutefois, il convient de vérifier régulièrement le niveau du liquide de refroidissement. Au moindre doute, n’hésitez pas à contacter le service après-vente.
Les points communs avec l’entretien des voitures thermiques
Les véhicules électriques et thermiques partagent un bon nombre d’éléments en commun lorsqu’il s’agit de l’entretien comme les balais d’essuie-glace, les pneus et éventuellement les capteurs de pression de gonflage TPMS, la suspension (amortisseurs, ressorts, bras de suspension, barres stabilisatrices… ), la direction (rotules, biellettes, barres de direction), les liquides hydrauliques (liquide de frein, liquide de direction, liquide de refroidissement), les filtres d’habitacle, la climatisation et le système de freinage.
L’entretien de ces éléments se fait quasiment de la même manière selon les échéances indiquées par le constructeur. Cela dit, les voitures électriques utilisent un système de freinage régénératif permettant de transformer l’énergie cinétique dégagée lors des décélérations en énergie électrique.
Cette énergie est ensuite injectée dans la batterie, contribuant ainsi à booster l’autonomie du véhicule. Les disques et les plaquettes de frein d’un VE sont donc moins sollicités par rapport à un véhicule ordinaire. Cela se traduit par une meilleure longévité et un entretien réduit du système de freinage.
Le coût de l’entretien d’un véhicule électrique
Généralement, l’entretien d’un véhicule électrique est moins cher de « 25 à 30 % »par rapport à celui d’un véhicule thermique équivalent. Ceci est dû à la simplicité du système d'entraînement et à la suppression de nombreux systèmes dont l’entretien est très coûteux (moteur thermique, boîte de transmission, échappement, etc.).
La généralisation de la mobilité électrique et l’optimisation des composants électroniques et logiciels des VE devraient contribuer à réduire davantage les coûts dans les prochaines années.
En revanche, une voiture électrique est forcément équipée de composants haute tension. Il en découle que les opérations d’entretien et de réparation doivent uniquement être réalisées par des spécialistes habilités à intervenir sur les véhicules électriques.
Ces spécialistes ont reçu une formation adaptée leur permettant d’entretenir et de réparer un VE conformément aux consignes du constructeur. Par ailleurs, toute intervention effectuée par une personne non qualifiée peut s’avérer dangereuse.