Aujourd'hui, premier numéro de The Rapid Talk avec…Jérémy Sarhy, jeune pilote français et champion en titre au e-Trophée Andros catégorie Élite 2019/2020.
Le jeune pilote du Sébastien Loeb Racing, Jérémy Sarhy vous fait part de son confinement, ses plans d'avenir et notamment son aventure sur la neige cette saison dans ce premier numéro de The Rapid Talk…
T'es confiné ou ?
(J.S) : Je suis retourné dans la région bordelaise, chez mes parents, pour une courte période.
Tu nous fait visiter ?
(J.S) : Je me trouve dans une pièce aménagée, j’ai la chance d’avoir pas mal de place, avec un voire deux simulateurs. Ca me permet de m’entrainer et faire du coaching. Je suis passionné de vieille voitures de course, j’en ai quelques unes du Mans à l’époque, des voitures de rallye… Mais aussi mon simulateur « JCL Seat », c’est un super moyen de pouvoir travailler.
C’est une pièce assez sympa, où l’on sent l’atmosphère de la compétition et de la course.
Comment tu fais pour garder la forme ?
(J.S) : Je suis suivi par un préparateur physique, Loïc Roullier de “Sport-Bike Training“. Il me suit depuis deux ans environ. On a élaboré une préparation dans le but de garder la condition physique. J’ai la chance d’avoir également un partenariat avec JCL (fabriquant de simulateur), qui me permet de garder le rythme et de m’approcher au plus, de la réalité.
La situation au point mort, pas trop dur ?
(Jérémy Sarhy) : Je suis jeune, j’ai 20 ans. Justement, les années sont comptées, c’est la période où il faut que je performe, que je prouve ce dont je suis capable. Je perds pratiquement une saison, on va voir comment ça évolue (la situation), mais c’est vraiment une période cruciale pour moi, sportivement parlant.
C’est quoi ta première expérience pro ?
(J.S) : J’ai bénéficié d’une dérogation espagnole à l’âge de 15 ans, pour pouvoir participer à la Clio Cup en France. J’ai pu engranger un maximum d’expérience, c’est l’une des catégories les plus formatrices en la matière. C’est serré du début à la fin. Une trentaine de voitures sont engagées, ça m’a beaucoup aidé pour la suite.
Tu t’es essayé à quelle(s) catégorie(s) ?
(J.S) : J’ai d’abord fait de la traction avec la Clio Cup. J’ai touché un peu à l’endurance avec la Lamera Cup, les 24h de Dubaï avec Renault Sport ou à la Porsche Carrera Cup. J’ai beaucoup appris puisque j’étais engagé au Sebastien Loeb Racing sur cette compétition. Sans parler du “Junior Program“ d’Aston Martin, où il fallait vraiment être bon de partout, autant dans l’aspect pilotage, qu’en dehors, avec les partenaires, le marketing… Et puis, j’ai eu la chance de participer au premier E-Trophée Andros avec le Sebastien Loeb Racing.
Comment as-tu justement rejoint le Sebastien Loeb Racing ?
(J.S) : En 2017, j’étais à la Clio Cup, et j’ai fait une belle deuxième partie de saison, avec pas mal de podiums, de poles position. Dans les semaines qui ont suivi, le Sébastien Loeb Racing m’a contacté pour savoir si j’étais intéressé de faire parti de leur équipe. Ils avaient un programme avec un pilote d’expérience, et ils avaient besoin d’un pilote rookie. L’entente avec l’équipe a super bien fonctionnée, et ça a été plutôt une bonne saison.
C’est important d’être bien entouré ?
(J.S) : Ça apporte énormément, on apprend tous les jours. Notamment au E-Trophée Andros où j’ai eu la chance de partager ma voiture avec Sébastien Loeb sur deux manches, et Quentin Giordano sur les autres. La voiture soeur était pilotée par Olivier Panis. Quand on est entouré de tels pilotes, on a juste envie d’écouter, emmagasiner de l’expérience et travailler un maximum.
Ta première expérience sur neige, c’était comment ?
(J.S) : Je n’avais jamais roulé sur neige auparavant, ni avec une 4 roues motrices. C’était nouveau, et je m’en souviens, j’étais le tout premier à rouler sur le tracé lors des essais, avec une voiture neuve, 0 kilomètre au compteur. À la fin des deux premiers tours, je me suis dit que je n’allais jamais y arriver. Quand je suis descendu de la voiture, on a tout de suite débriefé avec l’équipe, Sébastien Loeb et Olivier Panis. Ils m’ont tout de suite rassuré. Pour notre première participation, on monte sur la deuxième marche du podium, c’était vraiment encourageant.
Comment as-tu adapter ton style de pilotage ?
(J.S) : C’est difficile de comprendre le fonctionnement et le comportement de la voiture. On a un réglage de cam, avec les roues directrices qui se déclenchent à un certain angle et vitesse de volant. Dans un premier temps, ce n’est pas vraiment naturel. Mais une fois qu’on a compris, c’est génial. On peut atteindre des vitesses de l’ordre de 130km/h, sur la glace, sur une piste très étroite. On va jusqu’à jeter la voiture en marche arrière, en regardant par la fenêtre. C’est vraiment génial.
Tu t’attendais à remporter le titre ?
(J.S) : On s’est rendu compte qu’on était dans le coup dès le premier week-end de course. On a revu quelque peu nos objectifs à la hausse et on s’est dit que ça pouvait peut-être le faire jusqu’au bout pour le championnat. On n’a rien dit, mais on se le gardait dans un coin de la tête. Ce n’était pas notre objectif premier de tout gagner. Lors de la première partie du championnat, j’étais souvent dans le top 4, et en Super Finale. Mais c’est en deuxième partie de saison, une fois que j’avais engrangé de l’expérience, et que j’ai pu performer quasiment coup sur coup.
Tes objectifs pour la suite ?
(J.S) : Jusqu’à présent, j’étais plutôt orienté circuit, et notamment l’endurance. C’était une des meilleures solutions pour faire carrière, alors qu’il y a de moins en moins de place en circuit. Maintenant, je me dis pourquoi pas aller sur une discipline complètement différente, notamment le rallye, le rallycross… C’est intense, y’a du spectacle, un show à l’américaine. Pour l’instant, je ne peux pas trop me prononcer mais je suis ouvert à tout.
Un message à faire passer aux jeunes pilotes ?
(Jérémy Sarhy) : Le sport auto est un sport qui coûte (très) cher, mais aujourd’hui, il y a encore des opportunités à aller chercher, avec Rallye Jeune par exemple. Cela permet à de jeunes pilotes de tenter l’aventure à travers le rallye. Il faut toujours se donner à 100%, sur le terrain comme en dehors, et espérer un jour atteindre ces objectifs.